Le Président : petit papa Noël ou pompier pyromane ?

père Noël

À l’approche du 5 décembre, il était urgent d’éteindre l’incendie et d’éviter que les hospitaliers ne se joignent au mouvement contre les retraites. Du coup, quelques milliards sont sortis opportunément de la hotte. Il ne manque plus, à l’approche des fêtes, que le bonnet et les clochettes pour transformer notre Président en parfait père Noël. Bon, les collectifs trouvent l’effort insuffisant, mais c’est de bonne guerre. Les autres sont plutôt satisfaits, surtout les malades. Blasés et fatigués de ces grèves à répétition, les citoyens approuvent, finalement, un problème résolu.

Mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

Il y a, d’abord, cet argent sorti de nulle part dans un pays rongé par sa dette et son déficit chronique. Voilà de l’eau au moulin de M. Mélenchon et de ses sectateurs : « L’argent il y en a, il suffit de faire payer les riches. »

Ensuite, cet argent est avancé hors de tout contrôle. C’est le fait du prince. Et si la représentation, dite nationale, disait non ? Déjà, le professeur Bruxelles tape sur les doigts du mauvais élève France : « Les déficits, ça suffit ! » Bof, direz-vous, au pis-aller, on vendra quelques bijoux de famille (pour La Française des jeux, c'est fait). Après tout, au bord de la faillite, Louis XVI vendit bien son argenterie. On sait comment cela a fini.

Et la démocratie, dans tout cela ? Une fois de plus, il suffit qu’un groupe détenant un pouvoir de nuisance descende dans la rue ou fasse grève, ou les deux, pour que le pouvoir panique et lâche du lest. Cela, je crois, s’appelle de la démagogie, à défaut de pouvoir dire populisme. Pas étonnant que les citoyens ne croient plus dans leur système soi-disant démocratique. Comme disait Coluche, « si voter changeait quelque chose, il y a longtemps que ça serait interdit ». Battre le trottoir est autrement plus efficace.

Plus grave. Rien n’est résolu. Le problème de la santé est et était connu de longue date : dérives et abus sur les prestations, additions et ponctions par les politiques, accès gratuit aux soins pour les non-contributeurs (immigrés illégaux, touristes étrangers...). Il suffit de faire un tour aux urgences et aux hôpitaux du 93 pour comprendre l’ampleur du problème. Bref, aucune anticipation, aucune réforme structurelle pour rendre le système économiquement viable sans toucher au montant des prélèvements.

À croire que l’ENA et l’IEP n’enseignent ni la gestion ni le civisme. Il reste aux pauvres citoyens à se porter partie civile contre les responsables de ce chaos organisé.

Bérenger de Montmuel
Bérenger de Montmuel
Philosophe et anthropologue

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