Les bonnes discriminations… et les mauvaises

discrimination

L’affaire a été révélée par Le Républicain lorrain, il y a quelques semaines. Un couple homosexuel mosellan qui souhaitait adopter un enfant a été discriminé par un médecin agréé. Ce dernier a refusé de délivrer le certificat médical qui permettait au couple d’engager sa procédure d’adoption. Ce refus du médecin ne les a pas arrêtés longtemps puisqu’ils ont pu rapidement consulter un autre médecin qui leur a délivré ledit certificat.

Malgré tout, le couple et l’association LGBT+ Couleurs gaies ne veulent pas en rester là car l’acte du médecin est une discrimination envers les couples homosexuels et cela n’est pas tolérable... par principe ! L’association a donc saisi le conseil de l’ordre des médecins et l’Agence régionale de santé. En effet, l’article 7 du Code de déontologie des médecins prévoit que le médecin doit soigner toutes les personnes quelles que soient leur origine, mœurs, situation de famille, etc. Le président du conseil régional de l’ordre semble opter du côté des plaignants. Une conciliation est prévue le 5 décembre prochain.

De son côté, le médecin a invoqué sa clause de conscience. Certes, il n’existe pas de clause de conscience spécifique pour ce cas de délivrance de certificat. Mais le médecin dispose d’une clause de conscience générale qu’il peut légitimement invoquer pour refuser ce certificat, à la condition qu’il renvoie le patient vers un autre médecin. Alors, une question se pose : peut-on encore comprendre, dans ce pays, qu'un médecin puisse avoir un cas de conscience ?

Tel que les choses sont parties, le médecin risque, a minima, de se voir retirer son agrément. Si l’affaire tourne dans cette direction, c’est le médecin et sa conscience qui seront discriminés. Discrimination contre discrimination, on voit bien qu’il y en a de plus grave que d’autres.

Quelle conclusion peut-on tirer temporairement de cette histoire ? On a affaire à une forme de dictature des minorités qui, relayées par les autorités sanitaires, cherchent à imposer par la force à l’ensemble de la population la légitimité et le bien-fondé de leur mode de vie. Plus aucune liberté ni latitude d’action n’est possible : non seulement il faut s’abaisser et s’incliner devant le dogme relativiste, mais il faut également lui apporter son concours, preuve de la conversion à la nouvelle révolution anthropologique.

Voilà donc, sous le masque de la liberté, la dictature qui avance. Face à cela, l’objection est la seule forme de dissidence.

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Pierre Dicourt
Juriste et sociologue

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