Ahmed Nasser Al-Raisi, devenu président d'Interpol en novembre dernier sous les critiques de plusieurs ONG, est visé par une enquête à Paris pour « torture » et « actes de barbaries », rapporte France 3.

La plainte a été déposée par l'ONG Gulf Centre for Human Rights (GCHR). Celle-ci accuse le président d'Interpol d'être, par ses fonctions d'inspecteur général au ministère de l'Intérieur des Émirats arabes unis depuis 2015, l'un des responsables des tortures infligées à l’un des principaux opposants émiratis, incarcéré depuis 2017 : Ahmed Mansoor.

Le parquet antiterroriste a donc ouvert une enquête préliminaire, on ne sait exactement à quelle date. Selon des sources proches du dossier, l'enquête a été confiée aux gendarmes de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH).

Immunité ?

Me William Bourdon, avocat du GCHR, s'est étonné des agissements du parquet antiterroriste, soulignant : « Il est totalement incompréhensible que le parquet antiterroriste n'ait pas fait interpeller Ahmed Nasser Al-Raisi alors qu'il avait la possibilité de le faire. » Au sujet de l'immunité possible du diplomate, il a rappelé : « Si une immunité devait être invoquée par le général Al-Raisi, elle ne peut l'être que par le mis en cause, et certainement pas par le parquet antiterroriste qui ne doit pas se substituer à lui. » Rappelons que le siège d'Interpol est installé à Lyon.

Selon l'avocat, Ahmed Nasser Al-Raisi serait responsable de tortures, ayant, par ses fonctions, « directement supervisé la répression accrue des droits et libertés et de leurs défenseurs aux Émirats arabes unis, et en premier lieu Ahmed Mansoor ». Ce délit serait motif à supprimer l'immunité diplomatique dont bénéficie Ahmed Nasser Al-Raisi.

2678 vues

26 mars 2022 à 12:12

Les commentaires sont fermés sur cette publication.