Le Parlement européen a changé, pour cette rentrée, l’ensemble des affiches géantes disposées tout autour de l’esplanade qui précède l’entrée des visiteurs de son bâtiment annexe de Bruxelles. Les affiches précédentes étaient à la gloire de Simone Veil depuis son décès. Les nouvelles sont, pour le moins, surprenantes.

Pour les décrire succinctement, il s’agit d’une alternance de slogans et d’images les illustrant. Nous avons, ainsi, droit, notamment, aux affirmations suivantes (traduites ici en français) : parce que nous avons besoin de travailler ensemble pour sécuriser nos frontières ; parce que nous devons travailler ensemble pour faire face aux migrations ; parce que nous avons tous besoin de travailler ensemble pour vaincre le terrorisme.

L’on apprend, ainsi, que Bruxelles se chargerait de notre sécurité. On est heureux de l’apprendre puisque, jusqu’à présent, notre quotidien nous laissait plutôt à penser l’inverse. Étonnant, tout de même, que, dans le même temps - plus précisément lors de la plénière de septembre -, le Parlement s’attaque à la Hongrie parce que son gouvernement a, justement, sécurisé ses frontières pour lutter contre les migrations et, par voie de conséquence, a mis fin à un moyen d’infiltration des terroristes.

Autre slogan totalement hypocrite : parce que nous avons besoin de travailler ensemble pour protéger notre mode de vie. Faut-il rappeler que les traités de libre-échange, décidés sans le consentement des citoyens par la Commission, mettent justement à mal notre mode de vie ? Comment Bruxelles peut-elle prétendre le protéger alors même qu’elle est en train de le solder ?

Cet ensemble d’affiches n’est pas informatif. C’est tout simplement de la propagande. Ce n’est évidemment pas un hasard si, en dessous de chaque slogan, on trouve la mention du site internet thistimeiamvoting.eu (traduction : cette fois, je vote). L’Union européenne n’hésite pas à prêcher le faux pour nous faire voter. Elle ment effrontément en prétendant faire le contraire de ce qu’elle fait réellement.

Cette propagande manifeste a quelque chose de comique quand on sait qu’à moins de cinquante mètres, le musée du Parlement européen tient actuellement une exposition sur la propagande nazie. C’est une drôle de manière de tirer les leçons du passé.

Tout ceci ne serait pas inquiétant si la propagande n’était l’outil de prédilection pour orienter les votes avant une élection. Le linguiste Noam Chomsky avait pourtant prévenu :« La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures. »

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 14/10/2018 à 9:13.

4531 vues

13 octobre 2018 à 8:49

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.