Le livre de l’été : La Reconquête (27)

reconquete

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Palais de l’Élysée

– Le bilan s’alourdit, Madame le Président. Deux attaques ont eu lieu pour tenter de libérer des camps de rétention que nous avons créés. Elles ont été déjouées, mais cela prouve qu’il nous reste trop d’ennemis en dehors des zones sous contrôle. Nous devons en finir au plus vite avec les cités, sans quoi il y aura d’autres massacres sur le territoire. Nous estimons le nombre de personnes qui fuient leur domicile à plus de 2,3 millions et nous pensons qu’il y a encore 2.300 islamistes qui sont en liberté sur le territoire.

– Merci, général. En ce qui concerne les cités, quel est le bilan ?

– Nous avons neutralisé 113.000 ennemis, cela a coûté la vie à plus de 24.000 civils qui avaient refusé de quitter leur logement. Nous avons perdu 3.800 soldats. Il reste 220 cités non contrôlées, nous en avons donc repris plus de 500. Évidemment, les 220 restantes sont les plus dangereuses, les mieux armées et c’est là que les terroristes sont les plus nombreux et les mieux formés. Les pertes y seront les plus lourdes.

Le chef d’état-major prit la parole : Madame, nous allons devoir frapper vite et fort. Si, dans quelques jours, nous ne rétablissons pas l’ordre, nous risquons de devoir gérer des mouvements migratoires de Français fuyant les zones à risque d’un côté et des attaques des cités sur tout le territoire de l’autre.

– Que me recommandez-vous ?

– Donnez 24 heures aux civils pour quitter les cités avant une attaque massive. Certaines zones devront probablement être bombardées pour que les pertes humaines du côté de l’armée soient limitées.

– Êtes-vous conscient que les terroristes ne laisseront plus les civils fuir ? Ils vont immédiatement comprendre ce que cela signifie…

– Oui, nous pensons envoyer un maximum d’hommes au cœur des cités avec des blindés, nous servirons de point de ralliement pour ceux qui veulent quitter les zones de guerre. Et nous lancerons des attaques pour monopoliser au maximum les combattants. Ils ne pourront pas se battre contre nous et surveiller des innocents en même temps. Je sais que beaucoup de civils seront, malgré tout, contraints de rester, mais je crois que nous n’avons plus le choix.

– Où en est-on de la création de camps d’accueil pour les fuyards ?

– Cela avance bien. Nous avons neuf camps déjà aptes à recevoir une centaine de milliers de personnes, nous sommes en train d’en créer une centaine de plus avec le Secours catholique, la Croix-Rouge et une dizaine d’ONG. Nous avons 90.000 bénévoles qui se mobilisent partout sur le territoire. En revanche, nous avons un gros problème au sujet de la Nouvelle-Aquitaine, il va falloir que nous traitions ce sujet au plus vite.

– Concernant les régions, il est probable que Poitou-Charentes et le Limousin suivent le mouvement. C’est, en tout cas, ce que me font remonter les préfets. Nous allons lancer le plan de communication. Elle se tourna vers Geoffroy.

– Oui, tout est prêt, la bonne nouvelle c’est que ce ne sont pas des régions très touchées par la guerre civile. À part les cités autour de Bordeaux. Nous allons donc les mettre sous cloche le temps de résoudre la crise, tout en dénonçant la trahison des élus locaux et en leur montrant qu’ils seront jugés après la guerre.

– Bon, deux décisions difficiles à prendre aujourd’hui et que je soumets à votre vote. La première est d’annoncer l’ultimatum aux cités : dans 24 heures, les civils devront les avoir évacuées, sans quoi nous ne répondrons pas de leur sort. La deuxième est de déclarer officiellement l’état de guerre par décret.

Les deux militaires présents dans la pièce sursautèrent. Ils savaient tous ce que cela signifiait : droit de réquisitionner les Français, d’interdire la circulation, de contrôler les moyens d’information… Cela n’était pas arrivé depuis 1945. Le CEMA prit la parole :

– Madame, l’état de guerre est généralement utilisé pour déclarer la guerre à un ennemi extérieur.

– C’est juste, et c’est le cas. Je veux déclarer la guerre aux ennemis de l’extérieur venus sur notre territoire pour y porter la violence. Mais, surtout, je déclare la guerre aux zones de non-droit qui se sont autoproclamées indépendantes. Notre autorité et nos lois n’y sont plus respectées, je considère donc ces territoires comme étant détachés de la France. Vous savez ce que cela impliquera. Mon objectif est d’avoir toute légitimité pour prendre les mesures nécessaires au rétablissement de la paix. […]

***

L’annonce de la déclaration d’état de guerre ne déclencha pas les réactions attendues, les Français avaient compris que la France était, de fait, en guerre et les médias étaient tellement violents dans la critique du gouvernement Wauquiez qu’ils n’en étaient plus crédibles. La fuite de plusieurs millions de Français, majoritairement vers l’ouest de la France, avait engendré d’énormes problèmes logistiques et sanitaires, la plupart des fuyards n’avaient pas de lieu de résidence secondaire, il avait donc fallu en urgence ouvrir des campings, des centres d’accueil et des gymnases pour héberger les arrivants. Marion Maréchal annonça l’ultimatum au JT de 13 heures, dès le lendemain de la discussion qu’elle avait eue à l’Élysée. Le lendemain à la même heure, l’armée française entrerait en force dans les cités.

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