L’arabe, deuxième langue de France : nouvel indice d’un Grand Remplacement ?

arabe langue de france

Ce n'est donc plus seulement un sentiment, comme celui de l'insécurité. Celui de ne plus être vraiment dans son pays quand, en traversant sa ville, on n'a pas une seule fois entendu parler français. Nous sommes des millions à en faire l'expérience quotidiennement, que ce soit dans une sous-préfecture de la France périphérique, une grande métropole ou une banlieue, bien sûr. Et cette expérience, relatée par François-Olivier Giesbert, il y a deux ans, sur le plateau de C ce soir, lui avait valu les remontrances de Laure Adler et le verdict implacable : « Vous êtes blanc, quoi ! » Souvenez-vous, il avait osé constater ce qu'il sera peut-être un jour interdit d'exprimer : « J’habite Marseille, capitale française du cosmopolitisme, ville-monde où je me sens chez moi. Mais souvent, quand je me rends à pied à la gare Saint-Charles en passant par la Canebière, j’ai le cœur serré parce que je n’ai entendu presque personne parler français. Que va-t-il arriver à notre langue ? ».

Eh bien, cette inquiétude sur l'avenir de notre langue et, donc, sur celui de notre pays et de notre destin (que devient un pays dans lequel on parle de moins en moins la langue... ?) est confirmée par les chiffres de l'INED (Institut national des études démographiques) rapportés par l'ouvrage Le Livre d'une langue, publié par Barbara Cassin à l'occasion de l'ouverture récente de la Cité de la langue française à Villers-Cotterêts : l'arabe dialectal est devenu la seconde langue la plus parlée en France, rassemblant bien plus de locuteurs que toutes les autres langues dites « de France », comme l'occitan, le corse, et toutes les autres langues régionales.

On notera au passage l'étrangeté de ce classement et de cette appellation : si l'occitan et le breton sont bien, historiquement, des langues de France, l'arabe ne l'est nullement. Mais tout aura été bon, du côté des ministres comme des universitaires, pour tordre la réalité et nous faire passer pour familier un phénomène radicalement nouveau, par sa nature (l'arabe n'est ni une langue romane ni une langue régionale) et son ampleur : ainsi ces langues de France réunissent les langues régionales mais aussi des « langues non territoriales » (l'arabe dialectal, le berbère, le yiddish, le romani, l'arménien occidental, le judéo-espagnol, la langue des signes), comme le rappelle au Figaro Xavier North, ancien délégué général à la langue française et aux langues de France (DGLFLF). Évidemment, l'arabe dialectal domine toutes les autres de très loin : il serait parlé par trois ou quatre millions de personnes. On admirera le flou des statistiques, le même que celui d'une immigration incontrôlée. Et puisque les statistiques sont défaillantes, on ne peut que s'en remettre à notre sentiment, à notre expérience d'enseignant dans des classes où, oui, le français n'est plus la langue majoritairement parlée à la maison chez nos élèves.

L'expansion massive de l'arabe en France, tout comme l'immigration dont il est l'une des conséquences les plus visibles, est un phénomène inédit dans l'Histoire de France. Or, l'histoire de la langue française, depuis ses origines lors des Serments de Strasbourg en 842 (premier texte en ancien français conservé) et l'adoption de la la langue d'oïl par les Capétiens comme langue du royaume en passant par l'édit de Villers-Cotterêts, la Révolution et la IIIe République qui ont imposé le français comme langue nationale, est étroitement liée à la constitution de l'État et de la nation. L'autorité de l'État et la grandeur de la France se sont toujours fondées sur une unité linguistique imposée. Le défi lancé au français et à la France par l'expansion de l'arabe en métropole nécessitera des actes tout aussi autoritaires, tant au niveau des programmes d'enseignement que des critères d'attribution de la nationalité. D'ailleurs, c'est certainement par l'exigence linguistique qu'il faudrait enfin engager la politique d'assimilation qui nous fait défaut. Alors que la France compte deux fois plus d'illettrés (et l'immigration y est pour quelque chose) qu'en 1914 (cf. l'interview de l'historien Erwann Le Gall au Figaro), ce n'est pas une question secondaire.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Cet a eux d’apprendre le Français et non le contraire moi vivant jamais parler comme eux . Quand ils demande des allocations ils parlent bien le Français et a quoi ils ont droit ce qu’il faut surtout que tous nous parlions correctement déjà aussi le Français comme nous ont appris nos instituteurs dans les années 60 car moi vous voyez j’ai 72 ans et j’ai honte de voir certains professeurs des écoles quel titre pour moi se sont des instite rien de plus et pas tres intelligeants et pleurniche

  2. A la création de l’école par Jules Ferry, combien de temps a-t-il fallu pour que tous les écoliers français parlent français, à l’exclusion de toutes les langues régionales, dialectes ou patois ?

  3. Une langue de France? Non, une langue en France, ce qui n’est pas pareil… on a assez eu de querelles au sujet des langages régionaux, tantôt souhaités, tantôt combattus, selon la politique du moment!

  4. Arrêtons d’être dans le constat et passons à l’action. OSONS être Français ! La semaine dernière, dans un magasin d’une petite ville de province bien loin de Paris et ses banlieues étrangères j’ai fait remarquer à des immigrés qui parlaient leur dialecte, qu’ici nous étions en France et que la langue était le Français.
    Aucun n’a moufté.
    Pourtant j’étais seul et compte déjà plusieurs décennies à mon compteur des ans.
    De l’audace messieurs, de l’audace, toujours de l’audace.

  5. Viendra-t-il le temps où les Français devront subir les multiples interventions télévisées en arabe de leur Président de la République ?

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