Laïcité : promesses, silences, gêne et inaction du ministre Pap Ndiaye 

Pap Ndiaye

Nous sommes début mai et les chiffres des atteintes à la laïcité pour le mois de... mars n’ont toujours pas été rendus publics par les services de l’Éducation nationale. Pourtant, à la rentrée scolaire dernière, Pap Ndiaye promettait de rendre compte, « à un rythme mensuel », des difficultés rencontrées sur le terrain par les enseignants et directeurs d’établissement en matière de laïcité. Une nouvelle promesse non tenue…

Flottements sur la laïcité

Le successeur de Jean-Michel Blanquer est devenu un expert des belles paroles jamais suivies d’actes concrets. En octobre dernier, deux ans jour pour jour après la mort de Samuel Paty, il promettait, au micro de RTL : « Je n’ai pas la main qui tremble sur les questions de laïcité. » Mais force est de constater que, dans les faits, la volonté de fer affichée par le ministre s’étiole peu à peu. Sur la questions des abayas et autres vêtements islamiques à l’école notamment, longuement évoquée par BV à l’automne dernier, le locataire de la rue de Grenelle semble bien silencieux. Dès juin, les services de renseignement du ministère de l’Intérieur sonnent l’alerte. Comme le révèle alors L’Opinion, de nombreux rectorats se retrouvent confrontés à une « épidémie » de tenues islamiques. Mais il faut attendre la rentrée scolaire pour que sorte la première réaction publique du ministère à ce sujet. Deux mois plus tard, le ministre sort enfin de sa réserve et finit par publier une circulaire en apparence ferme mais qui laisse les professeurs bien démunis, en réalité. Pap Ndiaye demande de « sanctionner systématiquement et de façon graduée le comportement des élèves portant atteinte à la laïcité » et promet une « formation » des enseignants. Malgré ce soutien institutionnel et ces belles promesses, dans l’enceinte des établissements scolaires, près d’un enseignant sur deux préfère s’autocensurer et éviter certains sujets plutôt que d’être confronté à des questions sur la religion (IFOP). De même, sur la question des tenues islamiques, à peine 50 % des enseignants confrontés à ces comportements ont déjà établi un signalement auprès de l’administration.

Porte ouverte au wokisme

Sur la question du wokisme, même promesse restée en l’air. Dès sa nomination, Pap Ndiaye assurait, dans les pages de M le magazine du Monde, ne pas vouloir faire de la rue de Grenelle « un ministère idéologique ». Mais, onze mois après son arrivée rue de Grenelle, les théories woke ont bel et bien trouvé leur place au sein de l’Éducation nationale. Il suffit, pour s’en rendre compte, de regarder la transformation – ou plutôt le sabotage – infligé au Conseil des sages de la laïcité. Fini, la seule lutte contre les atteintes à la loi de 2004 et à la laïcité prévue par Jean-Michel Blanquer, place désormais à « la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, la promotion de l’égalité des sexes et la lutte contre les discriminations ».

À cela s’ajoute l’enseignement des idéologies LGBT et antiracistes au sein des établissements scolaires. Après le dramatique suicide du jeune Lucas, le ministre a lancé une campagne pour défendre « les élèves LGBT ». Résultat : dans de nombreuses écoles, les élèves se voient inculquer des leçons de propagande sur les questions de sexualité. À Saint-Quentin-en-Yvelines, des lycéens ont ainsi assisté, fin avril, à une conférence sur la transsexualité en présence de militants et de personnes trans. Dans d’autres établissements, les enfants, dès le primaire, sont soumis au diktat de la théorie du genre.

Et pendant ce temps, pendant que Pap Ndiaye laisse l’islamisme prospérer au sein de l’Éducation nationale, pendant que le ministre se dépense pour diffuser les théories LGBT dans les salles de classe, 40 % des collégiens ne maîtrisent ni la lecture, ni l’écriture, ni le calcul. Il serait temps de revoir les priorités.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Les musulmans ont voté majoritairement pour Hollande , Macron 1 et Macron 2 , suite aux consignes de votes religieuses venues des pays du Maghreb , d’ou par la suite , la gêne pour affronter le problème de l’immigration , de l’islam et de la laïcité.

  2. De belles paroles sans acte ? Mais cela n’est-il pas la lien commun de tout ce gouvernement et de son chef Macron ?
    Une question se pose : pourquoi avoir nommé ce type à ce poste ? Il est insignifiant et, visiblement, manipulateur.

  3. J’allais dire « Que voici un personnage haut-en-couleur ! ». Mais le modérateur de Boulevard Voltaire veille et risque de mal interpréter ma phrase et de jeter ma réaction dans la poubelle des mots interdits. Je n’y tiens pas, étant un ex-enseignant à la retraite et témoin aujourd’hui de l’affligeant spectacle d’une Ecole en capilotade. On y laisse rentrer n’importe qui (associations en tous genres, surtout les plus toxiques et les plus nocives, de gauche et d’extrême gauche bien entendu), on n’y apprend plus grand chose, on égalitarise à tout-va, les excellents avec les plus mauvais, ces derniers ne désirant pas apprendre et les meilleurs vivant une démarche pédagogique totalement perturbée, ce qui les destine immanquablement au privé (avec coûts, trajets, etc, mais obligation de résultats). Tout cela par le fait de ces individus qui sortent d’on ne sait où, les Peillon, Hamon, Vallaud-Belkacem, un peu Blanquer, aujourd’hui Pap Ndiaye. Qu’a fait l’école au Bon Dieu pour mériter tout ça ? Il ne manque plus que maître Gims au poste de Ministre de l’Education Nationale. Vous riez ? Avec Macron tout est possible.

  4. Je crois hélas que la vérité du nombre est telle que nos gouvernants sont tétanisés par la crainte d’une guerre civile ou du moins d’une levée des banlieues et quartier partout en France. Avec environ 20% d’africains, plus rien n’est possible sans changer de logiciel

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