La Suisse passe à l’heure trans
Le Suisse qui rêvait d'être Suissesse se frotte les mains. La Suissesse mal dans sa peau de femme se réjouit également. À compter du 1er janvier, l'un et l'autre pourront changer de sexe sur simple déclaration à l'état civil. À l'image de la Belgique, du Portugal, de l'Irlande et de la Norvège, sans tralala ni contrôle technique, le citoyen suisse voit la procédure de passage d'un sexe à l'autre simplifiée à l'extrême.
Sont concernés les enfants mal formés à la naissance dont l'identification sexuelle se précise en grandissant et, selon RFI, environ 150 personnes ayant subi ou envisagé une intervention chirurgicale. Soit 0,0015 % de la population helvète. Pour ces derniers, nul besoin non plus de déposer sur le bureau du préposé les attributs attestant de la transformation. L'homme les croira sur parole.
L'affaire se complique pour le papa devenu maman et inversement. Bien que désormais nanti d'une ample chevelure blonde et de dessous affriolants, Jeannette, ex-Jeannot, apparaîtra dans les documents officiels avec le sexe inscrit à la naissance de son enfant. Dans le cas très complexe où les deux parents auraient permuté leur identité sexuelle, la fête des paires est fixée au jour anniversaire de l'intervention.
La présence d'un représentant légal sera exigée lors de la demande d'une personne de moins de 16 ans. Jeannette, qui était Jeannot au moment de la naissance de sa fille qui, aujourd'hui, veut devenir garçon, prendra soin de se faire lui-même accompagner d'un spécialiste en usine à gaz.
Au labyrinthe bureaucratique succède une facilité déconcertante qui laisse libre cours aux coups de tête et lubies passagères. Pour parer à toute démarche fantaisiste, les autorités suisses préviennent que les déclarations de changement de sexe ou de prénom abusives seront refusées. Des « Vous êtes déjà venu ce matin... » résonneront de temps à autre dans les bureaux d'état civil. Face aux hésitants, le chef de service interviendra et coupera court. Ils l'auront bien cherché.
NB : en France, il n'est plus nécessaire d'avoir suivi un traitement médical ou d'avoir été opéré pour demander un changement de sexe, depuis la loi de 2016. Toutefois, la législation exige que soit rapportée la preuve que « l'état civil ne correspond plus à celui de la vie sociale de l'individu ».
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