La PMA sans père concerne surtout les mères célibataires

femme enceinte

« Elle a fait un bébé toute seule… » Trente-cinq années se sont écoulées depuis la sortie de ce titre, et pourtant, les paroles de Jean-Jacques Goldman font encore écho à l’actualité. En effet, un an après la promulgation de la loi ouvrant la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, l’heure du bilan a sonné. Force est de constater, à la lumière des premiers chiffres dévoilés par l’Agence de la biomédecine, que parmi les nouvelles candidates à la PMA, les femmes célibataires arrivent en tête, représentant 53 % de ces demandes. Ce que les opposants à cette loi craignaient est donc en train de se réaliser. Désormais, le désir individualiste des adultes prime sur l’intérêt supérieur de l’enfant.

Un effacement de la figure du père

En effet, sur les quelque 11.926 nouvelles demandes de PMA réalisées depuis la nouvelle loi Bioéthique, plus de 6.300 ont été effectuées par des femmes seules. « La majorité d’entre elles approchent la quarantaine et n’ont pas trouvé le bon partenaire », détaille une psychologue du CHU de Nantes dans les pages de La Croix. Et Marion Forveille, présidente de l’association Mam’enSolo, d’ajouter : « Ces femmes décorrèlent parentalité et conjugalité, procréation et sexualité […] Le désir d’enfant est plus fort que le désir d’une vie de couple. »

Ces femmes font de leur grossesse solo une voie vers l’émancipation. Cette quête de liberté les « conduit à vouloir un enfant mais sans s’embarrasser d’un homme », souligne Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif pour tous, dans les pages de Valeurs actuelles.

Dans le sillage du mouvement MeToo, l’homme est rejeté, réduit à ses gamètes. La figure paternelle est effacée. On assiste au « renversement d’un repère fondateur qui rappelle qu’un enfant se fait à deux », déplore le philosophe Bertrand Vergely auprès de La Croix. Le désir de maternité de ces femmes célibataires, certes légitime, se réalise donc dans le refus que l'enfant soit élevé par ses deux parents et connaisse son père.

Des familles volontairement monoparentales

Outre une filiation volontairement bafouée, ces PMA sans père peuvent avoir d’autres répercussions sur la vie de l’enfant à naître. Ainsi, si, avant cette loi, la très grande majorité des familles monoparentales se formaient au gré des aléas de la vie, désormais, devenir « mère célibataire » est un choix délibéré et assumé de la femme. Pourtant, au regard de l’actualité et de différentes études, personne ne devrait souhaiter faire naître son enfant au sein d'une famille monoparentale, tant les difficultés peuvent être grandes.

Ainsi, comme le rappelle l’INSEE dans son rapport 2020 sur les familles, « les enfants des familles monoparentales sont plus souvent que les autres en situation de pauvreté ». De plus, les enfants des familles monoparentales sont davantage confrontés à des difficultés scolaires, explique une étude du ministère de l’Éducation nationale. Enfin, l’Institut Thomas-More ajoute que les familles monoparentales connaissent « un taux de chômage plus élevé » et sont « moins bien logées » que les familles traditionnelles. Est-ce donc réellement dans l’intérêt de l’enfant de vouloir fonder une famille monoparentale ? Cela est peu probable…

Mais la loi Bioéthique a ouvert une brèche et, désormais, l’enfant ne sera considéré que sous le prisme de la satisfaction de désirs personnels. Bientôt, des hommes en mal d’enfants réclameront donc la GPA et celle-ci sera sans doute adoptée par souci d’égalité.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 19/08/2022 à 8:29.
Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Tout à fait d´accord. Il est anormal que nous soyons forcés de participer à ces dérives par nos impôts puisque ces interventions d´insémination artificielles sont payées par la communauté. Si c’est mon choix, c’est à moi d´assumer la totalité des conséquences.
    Vitre démonstration représente la triste réalité.

  2. C’était prévu d’avance ! Tous les » faux culs » qui prétendaient le contraire savaient parfaitement qu’on ouvrait la porte à des dérives incontrôlables. On a commencé avec l’avortement pour les cas d’urgence pour en arriver à l’avortement gratuit pour tous et à l’infanticide caractérisé; On a enchainé avec le mariage pour tous et toute la déconstruction de la société est « en marche ». Merci Monsieur Macron et ses compères.A. Lerte

  3. Vous écrivez : « les enfants des familles monoparentales sont plus souvent que les autres en situation de pauvreté », c’est sans doute vrai dans l’absolu mais certainement faux concernant les femmes qui demandent une PMA. En effet, si à 40 ans elles n’ont pas trouvé un père, c’est qu’elles sont soit de vrais repoussoirs à faire fuir tout prétendant même contre un instant de plaisir, soit arrogantes et trop imbues de leur supériorité « à la mode » que les féministes bobos veulent nous faire croire, soit enfin qu’elles sont trop noyées dans leurs travaux professionnels pour regarder ailleurs. Mais dans la majorité des cas, ce ne sont pas des femmes « fauchées » qui ne vivent que de subventions. En la matière, l’achat égoïste d’un enfant rime plutôt avec friquée qu’avec fauchée.

  4. Quand on prétend à l’émancipation, on ne demande pas des aides spécifiques pour méres célibataires. Il faut revoir la loi, un enfant a toujours un père sous forme de gamètes qui doit prendre en charge sa progéniture. Il doit payer une contribution sous forme d’allocation en lieu et place de la collectivité.

  5. Pauvres enfants sans père …qui ne vont avoir du mal à se structurer face à une seule image parentale .
    On peut déjà craindre l’avenir pour eux ….
    C’était à prévoir …

  6. Un jour Bob Dylan a écrit dans un de ses chefs d’oeuvre : » If you dont bring good news , Dont bring any  » .
    Autrement dit , en français , quelque chose de très clair du genre :  » Si tu n’apportes pas une bonne nouvelle , n’en apporte aucune  » .
    Assez de ce concentré de  » bad news  » , chers bénévoles de boulevard Voltaire !
    Vraiment ? personne n’aurait déniché une anecdote qui soit positive à nous raconter ?!
    Wouah … ça sent la fin prochaine … on ferme !
    « La fin du monde ? DIEU se retourne et dit : j’ai rêvé  » . Paul Valéry .

    • Oui, mais nous devons penser à nos descendants, et essayer de kes mettre en garde. Pas facile tant ils sont souvent naïfs.

  7. « Ces femmes font de leur grossesse solo une voie vers l’émancipation » ! Pourquoi les Françaises sont comparables aux Afghanes pour ne pas être suffisamment « émancipées ? Comme il est dit dans l’article, l’éducation d’un enfant sans père noue promet une belle société à venir. Heureusement, je ne la verrai pas.

  8. Qu’elles le veuillent ou non, ces enfants ont un père, inconnu ou pas, ils le rechercheront certainement pour la plupart grâce à l’ADN, recherche qui se pratique de plus en plus, moi-même l’ayant fait mais pour des raisons autres, donc nier la réalité , elle leur reviendra comme un boomerang en pleine figure !

  9. Sans vouloir discriminer, ces dames qui ont envie d’enfant en restant célibataires, ont un moyen bien plus simple que la PMA qui est compliquée et coute cher, une semaine de vacances loin de France, et on choisi un bel étalon inconnu qui naturellement fournira ses gamètes, économique et écologique!

  10. Parmi ces femmes, certaines viendront pleurer sur la difficulté d’élever seule un enfant, réclameront des aides de toutes sortes pour s’en sortir.
    Et vis-à-vis de l’enfant, c’est monstrueux.

  11. J’ai eu cette chance inestimable de naître d’un père et d’une mère qui s’aimaient profondément, et qui m’ont donné tout l’amour dont à besoin un enfant. J’ai eu des grands parent qui ont été complémentaires à ce bonheur. Je regarde l’avenir avec une grande tristesse, et me demande ce que sera la vie dans 50 ans. J’aurai d’ici là rejoins les êtres chers qui me manquent tant à l’heure actuelle, et Dieu merci.

  12. Quand le « progrès » ne sert qu’à concrétiser des caprices immatures, ça n’est plus un progrès, mais une régression. Des femmes qui veulent un enfants sans conjoint ça a toujours existé, au moins avant elles avaient le courage d’assumer leur désir de maternité en « passant à la casserole » (l’expression est volontairement choisie pour illustrer le côté pitoyable de la chose, alors aux donneurs de leçons moralisateurs: cou-couche panier, sale bête!)

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