La lettre de Mgr Saliège sur les Juifs : une inspiration de De Gaulle
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On connaît la célèbre phrase du général de Gaulle, prononcée en 1967 au sujet des Juifs : « un peuple d’élite, sûr de lui et dominateur ». Il n’y a rien de négatif en soi dans cette phrase, bien au contraire (surtout s’agissant de De Gaulle), mais ce simple propos a ébauché, dans l’esprit de la gauche, l’idée d’un chef d’État antisémite. On connaît aussi la lettre de Monseigneur Saliège, archevêque de Toulouse, qui a ouvertement pris position pour la défense des Juifs de France en 1942. Ce que l’on ignorait jusqu’ici, c’était que cette lettre répondait probablement à une demande du général de Gaulle. C’est cet épisode que raconte Serge Klarsfeld dans une tribune publiée par Le Figaro.
Un peu d’Histoire, d’abord. Jules-Gérard Saliège n’était pas un prélat comme les autres. C’était un homme simple et pieux, qui voyait loin et que, pour cette raison, la déchristianisation de la France, que peu d’hommes voyaient avec la même lucidité que lui, terrifiait. Victime d’une attaque cérébrale en 1932, Mgr Saliège s’exprimait très difficilement en public, mais son esprit était toujours délié et sa plume particulièrement perçante. Quant au devoir de vérité que réclame le sacerdoce, on peut dire qu’il ne s’en est guère éloigné dans la tourmente de l’Histoire. Dès 1933, l’évêque de Toulouse disait en public que la persécution des Juifs était la persécution de « cet être vivant, personnel, dont le souffle a traversé et porte toute l’histoire d’Israël : Jéhovah, celui que j’appelle le bon Dieu, le Juste par excellence ». Et de conclure : « Comment voulez-vous que je ne me sente pas lié à Israël comme la branche au tronc qui l’a porté ! »
La lettre de Mgr Saliège…
Le 23 août 1942, Saliège fait lire en chaire, par tous ses prêtres, une lettre brève et percutante qui condamne, au nom de la plus élémentaire humanité, les arrestations de Juifs dans son archidiocèse et le traitement qui leur est infligé. Cette lettre se diffuse, sous le manteau, dans toute la France. Elle connaît une célébrité immense et montre que l’Église catholique de France n’est pas une simple institution mondaine qui préserve ses rapports avec le pouvoir quel qu’il soit. Serge Klarsfeld révèle, dans sa tribune, une lettre du général de Gaulle, datée du 27 mai 1942 - une lettre dont on peut légitimement penser qu’elle a inspiré le prélat.
Et la lettre du Général
Outre le style impeccable du Général - on relira avec plaisir ce parfait cocktail de prose à la française, moitié sobriété latine, moitié magnificence Ancien Régime, outre la perfection formelle d’un homme qui savait vivre (il n’y a plus guère que le président de l’Association de la noblesse française (ANF), en 2024, pour faire un tel sans-faute quand il écrit à Macron), c’est le fond de cette lettre qui suscite la plus sincère admiration. Après quelques mots pour fustiger l’attitude d’« une partie de l’épiscopat français à l’égard de la politique et des gens dits "de Vichy" », qui « risque d’avoir des conséquences graves en ce qui concerne la situation du clergé et peut-être même de la religion en France après la libération », de Gaulle « souhaite infiniment que, tandis qu’il en est temps encore, la voix de nos seigneurs les évêques » s’élève fortement contre la politique de l’occupant. De Gaulle ne va pas plus loin, mais il dit tout sans le dire : « Il me semble que Votre Grandeur a discerné déjà ce que je me permets de lui exprimer. » Quel talent, tout de même…
Monseigneur Saliège fera ce qu’il faut. Il n’obéira pas ; mieux : il trouvera avec de Gaulle cet « accord » dont le Général parlait justement dans sa lettre. L’enchaînement des deux événements est évident. Monseigneur Saliège sera fait compagnon de la Libération : c’était bien le moins.
26 commentaires
Bonsoir, est-ce le diable qui nous a envoyé ce pape, je me pose la question ; il fait énormément de mal à la religion et aux catholiques, puisqu’il l’apprécie pourquoi n’épouse-t-il pas la « religion » musulmane ?
Remettons le village au cœur de l’église
Et la communauté saura se lever
Ça, c’est de la charité chrétienne !
J’ai lu cette lettre : effectivement c’est un modèle de clarté, d’honnêteté , et de charité ..’.humaine’ ! (pour ne pas dire ‘chrétienne’, ) tant elle est destinée à remuer le coeur de tout être humain.
Merci de nous en avoir parlé.
Silence!… La censure vous guette!…Il ne restera bientôt plus que CNEWS, et pour combien de temps encore?… Ma chère Gabrielle.
Petit rappel sur le Grand Homme. Extrait du livre « les Juifs » de Roger Peyrefitte, collection j’ai lu ,no325″ > Je cite : »Le 1er janvier 1963, fete de a circoncision de Notre-Seigneur, le General de Gaulle ne pensait sans doute pas a ses ancetres les juifs Kolb. » . fin de citation. CQFD. Bien sur pour pouvez censurer. Un fait est un fait. Pourquoi le nier !
Et les » Compagnons-de-route-de-De Gaulle « pendant la Guerre; René Cassin, Pierre Mendés-France, Maurice Schumann,….
Au sujet des prêtres, et de l’aide que nous avons eu, en tant qu’acteur de cette période, je puis vous affirmer que grâce à l’enseignement du primo catholicisme, à savoir les bribes pour simuler, et tromper l’ennemi, ils ont fait très fort, grâce à ce stratagème, j’ai échappé à la fureur de ces ignobles. Oui, j’ai servi la messe, j’ai même ingurgité la pastille les yeux fermés, je suis encore en vie grâce à eux, merci encore !
L’irrespect que vous montrez vis à vis de l’Eucharistie est une atteinte au catholicisme.
Oui en effet, qualifier l »Eucharistie de « Pastille » est une faute et une ingratitude.
Décidément le Général se sera occupé de tout ce qui allait dans l’intérêt de la France ;même aux pires moments de son histoire.
Il faut arrêter avec de gaulle. Ce n’est tout de même pas Jesus. Cet insistance sur les bienfaits de de gaulle veut en réalité masquer bien des défauts et trahisons. Lire « Deux Gaulle » de P. Vedel qui révèle bien des malversations et autres trahisons du Colonel et non du général.
Dans de nombreux cas et selon, nous est présenté la meilleure face ou la plus mauvaise et le peuple, faute de se documenter, plonge comme les moutons qui suivent le chef de file du troupeau!
A Cervin.
Vous voyez juste. La France a la spécialité d’aduler certains personnages en les affublant de qualités qu’ils sont loin d’avoir et pas toujours recommandables, et de mettre au pilori ceux qui ne veulent que sa grandeur.
Malversations et trahisons… Ben voyons????
Non seulement il ne faut pas arrêter avec de Gaulle, mais il n’aurait surtout pas fallu arrêter en 1969 !
Persister à combattre de Gaulle en 2024, c’est avant tout une façon de continuer à torpiller un système d’analyses et de solutions socio-économiques tant françaises que géopolitiques dont les bienfaits et les preuves restent indéniables.
Pourquoi ?
Parce que les analyses gaullistes ont toujours été en totale opposition tant avec le système capitaliste « exclusivement financier » qu’avec la nouvelle religion mondialiste qui nous gouvernent et dont le but final de plus en plus clair est la domination et l’exploitation de la planète par une poignée de privilégiés qui se prétendent « libéraux » mais ne sont en fait que d’ essence purement hégémonique !
L’une des conséquences malheureuses de votre haine anti-gaulliste aussi injuste que persistante, majoritairement basée sur la conclusion des accords d’Evian mettant fin à la guerre d’Algérie, est la montée dans l’hexagone de périls extrémistes divers et variés dont aucun n’offre de solution de progrès socioéconomique cohérent.
L’Eglise a bien besoin d’un guide tel que lui maintenant, car pour l’instant, c’est plutôt un individu qui semble placé en tant que pape, mais la fonction n’est pas assurée.
Une époque où quelques hommes avaient du courage et le sens de ce qui est juste. Ils allaient à contre courant de leur époque et l’histoire leur a donné raison. Ils sont l’honneur de la France. France Judéo-chrétienne, ne l’oublions pas.
Merci de mettre en évidence , à travers ces correspondances , des éléments légitimes de la fierté française : le sens de la Justice et de l’Honneur, la défense du faible , l’intelligence du cœur, l’intelligence au service de la subsidiarité , entre autres .
Oui
Merci de nous rappeler le courage du Cardinal Saliège dans une France occupée,il ne fut pas l’unique ecclésiastique engagé dans l’aide aux israélites français, et réfugiés en France ,sans oublier ceux engagés dans la résistance .
Il faudra bien un jour faire le bilan de cet engagement de l’Eglise catholique contre le nazisme ,en France comme en d’autres pays occupés par les armées du national socialisme ,et tordre le cou à la légende noire du vénérable pape Pie XII.
Un certain esprit, une certaine idée de la France.
Cette remarque sent un certain personnage. Pourquoi ne pas dire « une idée certaine » de la France ?
» Dès 1933, l’évêque de Toulouse disait en public que la persécution des Juifs était la persécution de « cet être vivant, personnel, dont le souffle a traversé et porte toute l’histoire d’Israël : Jéhovah, celui que j’appelle le bon Dieu, le Juste par excellence » : sacré différence avec le silence des prêtres , du pape , des élus sur ce qui se passe aujourd’hui partout dans le monde contre les juifs et même les chrétiens .
Bien d’accord avec vous, de nos jours la soumission de l’Eglise de Rome face à l’islam est visible.
Le Pape ? Je met une majuscule à la fonction, pas à l’homme.