Immigration, européennes… Les défis de Giorgia Meloni pour 2024
La conférence de presse de Giorgia Meloni est l’événement politique de ce début d’année en Italie : durant près de 3 heures 30, le chef du gouvernement italien a affronté un feu roulant de 45 questions, pas toujours lisses ou bienveillantes. Elle a répondu sur les défis qui l’attendent en ce début 2024, de la présidence du G7 qui revient à l’Italie ce semestre à l’immigration galopante et non maîtrisée. Sans oublier les échéances électorales de 2024, à savoir les élections européennes mais aussi les élections régionales dans cinq régions italiennes et municipales dans plusieurs grandes villes d’Italie.
La solidité de la coalition gouvernementale composée de trois partis - Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, Forza Italia d’Antonio Tajani et la Ligue de Matteo Salvini - sera mise à l’épreuve de multiples façons, du choix des candidats communs aux élections italiennes à la campagne des européennes où chaque parti mène campagne pour son propre compte et… gouverne de concert !
Immigration : « Le travail est très complexe »
Sur le thème de l’immigration, à l’aune duquel beaucoup de Français jugent de l’action de la gouvernante italienne, Meloni a évidemment reconnu qu’elle n’avait pas pu faire tout ce qu’elle voulait : « Nous ne sommes pas satisfaits du résultat obtenu. » Elle tempère néanmoins : « Sinon, tout aurait été bien pire. Le travail est très complexe. » Pour elle, le pacte migratoire proposé par l’Union européenne n’est pas une solution, le travail doit être fait en amont, sur la terre d’Afrique, en liant lutte contre les trafiquants d’êtres humains et aide au développement : « Ce qui doit être fait en Afrique, c’est le droit de ne pas émigrer avant le droit à émigrer. Le plan Mattei part de cette idée et mon objectif est qu’il devienne un modèle auquel d’autres pays puissent se rallier : il est plus avancé qu’il n’y paraît. » Elle a en effet plaidé pour une collaboration avec l’Afrique, stratégie qu’elle mène depuis son arrivée au pouvoir avec, notamment, ce fameux plan Mattei. Elle poursuit : « Ce n’est pas seulement l’énergie qui nous intéresse, mais je pense que si nous voulons élaborer une stratégie, si nous voulons rapprocher l’Europe, qui a besoin d’énergie, et l’Afrique, qui est un grand producteur, alors nous devons considérer que l’énergie est un sujet crucial. »
Élections européennes : la volonté d'une « majorité alternative »
Au sujet des élections européennes, Giorgia Meloni n’a pas confirmé ou infirmé qu’elle serait la tête de liste de son parti, Fratelli d’Italia, qui fait partie du Groupe ECR (les Conservateurs et Réformistes européens), qu’elle préside également. Elle s’est déclarée favorable à la constitution d’une coalition de droite au Parlement européen : « En ce qui concerne la "majorité Ursula" dans l’UE, je travaille pour construire une majorité alternative qui, d’ailleurs, a montré ces derniers mois qu’elle pouvait exister sur certains dossiers comme la transition verte ou l’immigration. Si cela n’était pas possible, je ne serais jamais disponible à faire une alliance parlementaire avec la gauche, je ne l’ai pas fait en Italie et je ne le ferai pas en Europe. »
Interrogée sur une éventuelle alliance avec Marine Le Pen, elle s’est montrée prudente sans fermer aucune porte : « Je ne suis pas une personne qui aime distribuer des bons points. Avec l’AfD, je pense qu’il y a des distances insurmontables, à commencer par le sujet de la relation avec la Russie sur lequel, au contraire, Marine Le Pen a une réflexion intéressante […] Quand, dans les démocraties occidentales, il y a des partis qui obtiennent 25 % des suffrages, il faut se poser la question de savoir comment répondre à ces citoyens. Mais pour l’instant, je travaille surtout au parti des conservateurs européens. » En bref, tous les partis qui composent le groupe Identité et Démocratie au Parlement européen ne sont pas jugés infréquentables par la classe politique italienne, mais une alliance avec l’AfD, peut-être pour des raisons historiques (ou parce que le parti polonais PiS est un pilier des Conservateurs et réformistes européens ?), semble impossible à Forza Italia ou Fratelli d’Italia. Mais pas à Matteo Salvini.
L'intelligence artificielle, une préoccupation
Enfin, outre de nombreuses questions internes à la vie politique et économique de l’Italie, Giorgia Meloni a répondu sur les défis de l’intelligence artificielle, qu’elle entend mettre au premier plan lors de la présidence italienne du G7 : « Je suis préoccupée par son impact à différents niveaux, a-t-elle expliqué, en particulier sur le marché du travail. Dans le passé, nous avons toujours connu une substitution de travail physique, qui permettait donc aux gens de se concentrer sur des travaux plus profilés. Nous sommes aujourd’hui confrontés à une révolution où l’intellect risque d’être remplacé. »
Sur tous les thèmes brûlants qui agiteront les débats de la campagne électorale des européennes, et en particulier sur l’immigration, nul doute que la voix de l’Italie, et singulièrement de son chef de gouvernement, sera scrutée et attendue. Au risque de créer quelques incompréhensions ou frustrations car, dans le concert des nations européennes, Giorgia Meloni joue avant tout sa propre partition, celle de son pays.
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 06/01/2024 à 7:35.
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain
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18 commentaires
Meloni a fait le mauvais choix avec l*immigration et l*union Européenne. Comme les parents qui veulent gagner plus au détriment de l*éducation de leurs enfants. Meloni Immigration; L*argent de la commission Européenne, après on verra pour immigration. Un peu peur que le RN, soit dans le même programme. Le Frexit serais la meilleure solution pour une vrai reprise en main du Pays, Le RN le fera?
Le RN ne le fera pas il n’y aura pas de frexit, ce n’est d’ailleurs pas au programme, M. Lepen nous parle surtout d’Europe et ce depuis un bon moment, quand à Georgia Méloni ce n’est que du bla bla et ce depuis qu’elle a été élue, rien ne changera, Bruxelles est un marché de dupes.
Par contre, les immigrés restent moins en Italie qu’en France car ils y ont bien moins d’avantages sociaux, ce serait déjà une bonne chose que nous en fassions autant !
Il est évident que le futur de l’ Afrique appartient aux africains, il est incontestable que nous pays développés nous avons le devoir de les aider à développer leurs pays et à l’exploitation de leurs ressources. En tout premier lieu l’accès à l’électricité, partout, ça se devrait-être un projet « européen », au lieu de dépenser des sommes folles à accueillir quelques centaines de milliers » de candidats travailleurs », qui ne s’adapteront jamais à nos lois, us et coutumes.
Aider les pays africains à se développer? Ils sont indépendants depuis combien de temps? C’est une aide à perpétuité qu’ils désirent. Ils seront toujours en voie de développement.
Avec les 8 bases américaines, dont 2 ou 3 sont dotées de missiles nucléaires, implantées en Italie, la Méloni n’est qu’un atlantiste toutou des USA.
« Ce qui doit être fait en Afrique, c’est le droit de ne pas émigrer avant le droit à émigrer ». Tellement vrai, mais sans doute incompréhensible pour les marchands d’esclaves français. (je ne parle pas du peuple français, bien évidement)
Rien de bon à attendre de cette russophobe atlantiste. Que Marine le pen reste avec l’AFD, Ghert Wilders et Salvini. Mais pourquoi Zemmor fricote-t-il avec Meloni et les Polonais ?
Madame Méloni a raison, à juste titre, de se méfier de l’IA (l’AI en bon français) Et quand j’entends le patron du MEDEF qui dit avoir besoin de 5 millions d’immigrés j’ai les poils qui se hérissent, car ce grand patron oublie un peu vite que l’IA, dans bien des domaines insoupçonnés pour l’instant, va remplacer la main d’œuvre à bas coût qu’il réclame à corps et à cris. Il n’ y a pas que Macron qui aime les immigrés, le MEDEF encore plus.
C’est dans les gênes du patronat depuis qu’il existe!
Macron les aime parce que le Medef les aime et les demande…
Le député européen Philippe Olivier s’est rendu à Lampedusa à la fin de 2023 et il a pu s’entretenir avec les employés du camp d’accueil des migrants lesquels lui ont expliqué que les avions et les hélicoptères de la marine italienne repèrent les embarcations de migrants et indiquent leurs positions aux navires de la marine italienne qui vont les chercher parfois à 200 ou 300 kilomètres des côtes italiennes ! Meloni enfume ses électeurs; sa politique est totalement alignée sur celle de l’UE. Ses partisans racontent qu’elle ne peut pas faire autrement parce que l’Italie a besoin de prêts européens mais cela elle le savait avant d’être élue comme elle savait que l’UE lui tordrait le bras si elle s’écartait du droit chemin européiste. Meloni, qui s’est fait élire sur la promesse d’un blocus naval immédiat de l’Italie, n’est qu’une politicienne très banale incapable de respecter ses engagements.
« …le travail doit être fait en amont, sur la terre d’Afrique, en liant lutte contre les trafiquants d’êtres humains et aide au développement… ». Que fait-on pour lutter contre ces « les trafiquants d’êtres humains » quand des pays européens financent et soutiennent des associations soi disant humanitaires telle l’Océan Viking et autre Aquerius qui vont chercher sur les côtes africaines de pauvre hères à qui on a raconte qu’en Europe ils pourront bénéficier de tout sans travailler, et les déversent en Italie sans se soucier de ce qu’ils vont devenir. Ces soi disant humanistes qui se moquent bien que ces gens soient condamnés pour la plus part à dormir dehors sur les bouches de métro parisiennes pour avoir moins froid ou à mourir noyés au large de l’Angleterre, les plus heureux étant mis dans ces Centres de rétention ou là au moins ils peuvent manger et dormir à l’abri… quand aux aides au développement, combien de millards a-t-on déversé en Afrique, milliards qui on fini dans les poches de Présidents corrompus et qui ne leur ont servi qu’à se constituer des matelas dans des paradis fiscaux ou à acheter des châteaux en Normadie et des appartement avenue Foch…
Les migrants sous OQTF ou ceux qui circulent sur le territoire sans pouvoir justifier de leur identité devraient être regroupés dans des camps de migrants.
Georgia Mélonie a trahie ses électeurs . Elle n’a en rien respecté ses promesses faites pendant sa campagne . Elle s’est « couchée » devant l’europe . L’Italie est au même stade que la FRANCE .
L’IA n’apporte de réponse que ce qu’on y met . Croyez vous que les ténors de la bourse US ne vont pas tout faire pour que cette « intelligence » soit politiquement correcte ? Ce serait mal connaître Bill Gates et C° !
Viva la Meloni !
Très bonne réflexion de Madame Meloni sur l’intelligence Artificielle .