Ils sont tombés dans le piège…

Ingrid Levavasseur

C’est avec une infinie tristesse que j’apprends que les « gilets jaunes » présenteront une liste aux européennes.

Ce faisant, ce « mouvement » original et sans précédent se suicide.

Faire une liste, c’est créer un parti, établir un programme, « formater » candidates et candidats, bref, entrer dans tout ce système que les gilets jaunes n’ont eu de cesse de condamner.

Sans parler des fonds nécessaires pour mener une campagne : 1,5 million d’euros au bas mot. Mais sans doute trouvera-t-on aisément un généreux donateur, compte tenu de la formidable aubaine que représente cette liste pour Macron, qui va, évidemment, siphonner un bon nombre d’électeurs du Rassemblement national et de La France insoumise, lui permettant ainsi une défaite honorable.

Et puis, même si cette liste ne fait qu’un score relativement faible - ce qui sera contre-productif car, alors, Emmanuel Macron aura beau jeu de dire : vous voyez bien que les gilets jaunes ne représentent personne ou presque ! -, elle aura quelques élus.
On peut donc comprendre que, comme tant et tant d’autres avant elle (Édouard Martin, par exemple), madame Levavasseur succombe au « chant des sirènes de Bruxelles » (avec des indemnités confortables), tablant sur son aura médiatique - au demeurant méritée. Elle a dit sur plusieurs médias se repentir d’avoir voté Emmanuel Macron, alors pourquoi lui donner un coup de main aujourd’hui ?

D’autant plus que l’Europe n’est absolument pas un sujet de revendication majeur des gilets jaunes. Un mouvement qui se déclare apolitique perd toute légitimité s’il se lance dans ce que le marigot politique compte de plus glauque : les institutions européennes. Et encore plus s’il compte dans ses rangs, comme cela commence à sortir, un soutien d’Emmanuel Macron (Marc Doyer) et s’il prend comme directeur de campagne un ancien militant des Jeunesses socialistes (Hayk Shahinyan).

Ce mouvement donnera l’impression « d’aller à la soupe » comme les copains en créant une liste. Ainsi, il s’anéantira lui-même. Ce qui risque de faire un grand nombre de déçus, donc de mécontents, donc de violents, et de fracturer la société encore plus.

Espérons qu’il soit encore temps pour eux de renoncer à cette folie : ils vont tout droit où « on » voulait les mener et ils vont se fracasser !

Patrick Robert
Patrick Robert
Chef d'entreprise

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