Le français est la langue de la nation, n’est-il pas ?
Je voudrais, ici, faire usage de mon droit de suite à Robin de La Roche qui a émis un article très intéressant sur les cooptations de mots français par nos amis les Anglais. Il est vrai que plus des deux tiers du vocabulaire anglais sont d'origine française, alors que les emprunts inverses ne compteraient que pour 4 %. Parmi les aimables échanges avec son amie anglaise, Il ne cite pas ces acquisitions qui ont été joliment anglicisées, si bien que nous les avons réadoptées. L'un des plus beaux est « flirt », né du très romantique "fleureter" ou "conter fleurette", hélas désormais soupçonneux, sinon ostracisé, par les nouvelles normes et lois sociales récentes dans notre République égalitaire !
Son propos sur l'usage international de la langue anglaise n'est pas contestable. D'ailleur, je l'ai moi-même beaucoup pratiquée dans des pays où les expressions et accents devaient faire retourner Shakespeare dans sa tombe, par exemple en Chine ou en Corée, en particulier. En revanche, j'ai appris en Inde des mots et de belles expressions un peu surannées oubliées en occident. L'Inde – des élites, s'entend - semble à la Grande-Bretagne ce que le Québec est pour la France : un conservatoire traditionnel et exigeant...
Que précisément notre Président s'adresse aux Indiens en anglais lors de sa visite officielle ne me choque pas le moins du monde, au contraire. C'est une belle forme de politesse et d'attention courtoise faite au pays invitant et à ses autorités.
Dans mon papier précédent, je ne dénonçais une fois encore - et un peu trop en solitaire, me semble-t-il – que l'usage débordant de termes anglais dans notre langue nationale écrite, par snobisme mercantile, accroche publicitaire, modernité sportive ou simple paresse intellectuelle. Car pour ce qui est de l'oral, on a en effet assez répété que les Français demeuraient allergiques aux langues étrangères - ce qui est probablement infondé à ce jour.
J'en viens donc à la phrase du contributeur Robin de La Roche "J’entends ici et là des gémissements français devant l’importance que prend l’anglais autour du monde". J'aurais pu agréer si, très malencontreusement, elle ne servait pas de lien vers mon article dont le sujet était tout autre. Mais m'attribuer des gémissements me suggère des râles de mourant qui ont vilainement gâché ma journée !
D'ailleurs, je suis persuadé qu'il en convient, car il n'était sans doute pas responsable de cette initiative inopportune destinée à alimenter le débat. J'y suis prêt, mais en d'autres termes...
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :