Face au déclin de la foi chrétienne en France, renonçons à la passivité !
La Conférence des évêques de France annonçait, fin juin, que 127 prêtres seraient ordonnés cette année. La courbe déclinante du nombre de prêtres en France ne semble encore pas près de s'inverser et d'innombrables églises gardent aujourd'hui tristement porte close. Le constat d'une agonie du catholicisme français s'impose sans toutefois provoquer un examen de conscience à la hauteur du danger encouru. Les responsables de l'Église s'en tiennent à pointer du doigt les mutations sociétales du siècle passé. Mais devons-nous nous satisfaire d'un alibi aussi commode qui exonère l'Église de toute responsabilité dans ce déclin jamais atteint de la foi ? Cette attitude passive d'une Église aux abois nous donne un indice utile.
Depuis Vatican II, l'institution ecclésiale n'a pas su faire preuve de lucidité, assimilant une nécessaire modernisation à une capitulation devant les exigences d'une société égalitariste et matérialiste. Cela donne des cérémonies religieuses dont la liturgie n'offre ni sacralité ni expression joyeuse de la foi, dont les prêches, volontiers bien-pensants, sont souvent dénués de force tandis que l'homme du commun, qui ne trouve plus dans le catholicisme ces dévotions populaires, cette relation au sacré que lui donnait jadis le culte des saints, ces processions qui le rendaient partie prenante d'une communauté, déserte une Église qui ne lui parle plus. La foi devenue tiède, réduite à sa dimension intellectuelle, tranche avec celle, fervente, des premiers chrétiens, brûlés de l'intérieur par une Bonne Nouvelle qui les bouleversait. On est loin de nos messes dominicales dont la foi et l'enthousiasme n'ont d'égales que les files d'attente de nos sous-préfectures.
Car les catholiques portent également une responsabilité. Éduqués à la retenue et au respect des croyances de chacun, ceux-ci n'osent en effet plus parler de leur foi, la réduisent à un aspect privé de leur existence, conformément à un individualisme qui façonne chaque jour davantage notre société. La pratique religieuse se limite alors à l'assistance convenue à la messe dominicale où les fidèles, consommateurs de foi, loin de former une communauté chrétienne, se réduisent à une masse d'individus centrés sur eux-mêmes venant chercher leur part de sacralité.
La lecture du livre de Jean-François Chemain, Ils ont choisi le Christ, révèle également combien l'effort missionnaire a été annihilé sous la pression d'un certain œcuménisme. On reste stupéfait devant l'hostilité manifestée par des prêtres face à la perspective d'annoncer le Christ à des musulmans, qui pourtant le réclament ! Comment raviver la foi si les catholiques eux-mêmes rechignent à l'évangélisation dès lors que celle-ci remet en cause nos modernes idoles (culte de la diversité, idéalisation de l'islam) ? « Malheur à moi si je n'annonce pas l'Évangile ! » proclamait pourtant saint Paul...
La rupture dans la transmission de la foi est un autre aspect majeur de la crise actuelle. Le catéchisme ou l'aumônerie n'ont souvent rien à envier au pédagogisme de l'école. On y fera de tout, mais prioritairement du coloriage et des projets humanitaires, sans trop se soucier de transmettre une foi solide, fondée à la fois sur des connaissances historiques et doctrinales, mais surtout nourrie par le contact direct, par la prière, avec Dieu. On a peine à comprendre comment la hiérarchie ecclésiastique peut donner son assentiment à un tel massacre.
Bien sûr ce triste tableau n'est pas vrai partout et on voit déjà une nouvelle génération de catholiques, avertie des erreurs de ses aînés, retrouver le sens de la foi et le goût de la pratique religieuse. La large participation de la jeunesse catholique au pèlerinage de Chartres en est le vibrant témoignage, qui nous rappelle qu'une foi ardente, incarnée et généreuse saura mener à la renaissance du catholicisme en France.
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