Et si on parlait de « l’extrême centre », celui d’Emmanuel Macron ?

macron

La crise sanitaire n’en finit plus de nous interroger sur notre société, ses fondements et ses principes. C’est d’ailleurs peut-être son seul mérite. Tandis qu’une partie des Français se drape gracieusement dans les habits de la vertu, une autre, plus petite, cherche désespérément à comprendre comment son voisin, ses amis ou sa famille a pu lui devenir soudain si étranger.

Il faut dire que certains ont pris leur rôle à cœur. Je me souviens, par exemple, pendant le premier confinement, d’avoir fait un peu d’exercice avec mon fils de dix ans dans le respect le plus strict des absurdes contraintes de temps et d’éloignement alors en vigueur. Croisée au hasard, une dame promenant son chien m’avait affirmé de manière très autoritaire que « les enfants n’avaient pas le droit de sortir » (contrairement aux chiens, bien entendu). À sa décharge, la chasse aux sorcières avait déjà pas mal le vent en poupe à cette époque puisque, à l’instar de la minute de la haine de 1984, les médias nous livrent maintenant chaque jour en pâture une nouvelle personnalité à abhorrer.

Si les Français se sont fracturés, il en est de même des politiques. En effet, les « modérés » (LR, PS et LREM) ont majoritairement voté en faveur des mesures sanitaires proposées par le gouvernement, tandis que les « extrêmes » (LFI, RN) s’y sont opposés. Ce qui fait l’étonnement de Mathieu Slama, invité récemment par André Bercoff à la radio, puisque, selon lui, c’est l’extrême droite qui devrait soutenir ce type de mesures. Il cite Carl Schmitt, qui définit l’extrême droite comme « la sensibilité politique affirmant que l’État de droit doit s’effacer devant la décision politique ». André Bercoff ajoute que cette définition s’applique tout aussi bien à l’extrême gauche, donc finalement « aux extrêmes ». On est alors en droit de se demander qui est vraiment un « extrême » ?

En effet, les partis soi-disant « modérés » ont fait la démonstration qu’ils peuvent exercer le pouvoir comme des « extrêmes », que nous pourrions nommer « l’extrême centre ». Comme tout extrême, « l’extrême centre » restreint les libertés pour atteindre ses objectifs. Avec « l’extrême centre », la politique est remplacée par le management dont le maître mot est l’efficacité, « quoi qu’il en coûte ». Les gens ne sont plus des personnes mais des chiffres sur des courbes et des tableaux. Comme tout régime à dérive autoritaire, il crée des catégories de citoyens et sous-citoyens qui, bien qu’ils respectent les lois, n’ont plus les mêmes droits que les autres. Il organise la surveillance des uns par les autres, avec les moyens modernes qui auraient fait le bonheur de la Stasi. Mais « l’extrême centre » ne s’en cache pas. Au contraire, il « assume ».

Et le pouvoir semble être aux mains d’un seul homme, en l’occurrence Emmanuel Macron, qui peut décider de priver de liberté une partie des Français, pour les emmerder, uniquement parce qu’il en a « très » envie. À une semaine du second tour de l'élection présidentielle, cela mérite peut-être d'y réfléchir.

Nicolas Shaw
Nicolas Shaw
Enseignant

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Macron, c’est plutôt l’extrême-onction de la France, celle qui précède son inhumation, sans fleurs ni couronne.

  2. Macron est le candidat des extrêmes internationalistes capitaliste. Cette extrême est violente, inhumaine, abrutissante. Il convient de revenir à un peu de mesure, voilà pourquoi je vote MLP.

  3. Michel Onfray a cette formule pour caractériser Emmanuel Macron et son idéologie, « c’est du fascisme souriant, sans tanks ni uniformes mais avec l’arme la plus sournoise, le sourire… »

  4. Macron se voudrait-il Louis Napoléon Bonaparte qui, après la révolution de 1848, se présente lui aussi comme l’homme de la réconciliation en promouvant un centrisme destiné à absorber les extrêmes et à détruire les oppositions ? Cela a marché en 2017, espérons que dimanche prochain, le peuple aura réalisé qu’il ne réconcilie pas les français, malgré son minable slogan « Nous Tous », mais les divise, tel un Machiavel, en permanence !

    • NOUS TOUS non mais il rêve où est son charisme, sa générosité, sa compréhension, son empathie. pour qu’il y ait un « tous » il faut un minimum de tout cela. Alors que pour lui c’est tout pour moi, moi, moi.

  5. L’Extrême Centre sont au moins aussi efficaces que les Éoliennes qu’ils affectionnent tant . Elles ne tournent pas lorsqu’il n’y a pas de vent , elles ne tournent pas lorsqu’il y a trop de vent et lorsqu’elles tournent , elles produisent quantité négligeable d’Énergie à un coût forcément prohibitif ! Tout ça pour dire que LREM ( Les Ripoux En Médiocratie ) ont mis le Pays en vrac avec Macron . De la démolition des éoliennes , je m’en occupe , occupez vous d’éjecter Macron . S.V.P !

  6. A la différence , des prétendus partis extrémistes, l’extrême centre ,prends des mesures extrêmes ,pour notre extrême bien, en plus ils nous emmerdent affectueusement ,c’est leur côté paternaliste.

    • un enfant qui devient adulte se rebelle contre le père. à nous aujourd’hui de montrer que nous sommes adultes et capables de mener notre vie.

  7. L’extrême centre?
    Absolument pas d’accord.
    L’extrême autocratie, l’extrême dictature, l’extrême parti pervers, oui..
    Parce que macron au centre, fut il extrême, franchement..
    Je ne me m’en suis pas aperçue.

    • Je confirme. La macronie a toutes les caractéristiques d’un bon vieux totalitarisme communiste sous les oripeaux de la modernité.

    • Si seulement l’écoute, le respect, la compréhension, l’empathie de et pour l’autre, faisait partie de notre quotidien, une bonne partie de « l’autre chose » serait atteinte.

  8. Excellente réflexion qui montre bien que les vrais extrémistes accusent les autres de leurs propres dérives.
    Quant à l’homme qui semble détenir le pouvoir, il n’est qu’une marionnette narcissique. Le coup d’Etat contre la France a commencé

    • « les vrais extrémistes accusent les autres de leurs propres dérives. » C’est le b-a bas de la dialectique communiste, surabondamment utilisée lors des procès staliniens. Le progressisme mondialiste nous ramène inéluctablement dans les années 50. Et pour une touche supplémentaire, les pénuries et restrictions vont bientôt arriver.

  9. Pas la peine d’invectiver Poutine, sauf envahissement d’un pays limitrophe, nous avons le même à la maison mais avec la même violence envers « ceux qui ne sont rien ». Et pire … nous nous préparons à le reconduire pour 5 ans u lieu de l’éjecter de son piédestal trop grand pour lui.

  10. L’extème centre est au service de l’extrème fric pour qui l’être humain n’est qu’un consommateur vecteur de profits !

  11. quel bonheur de lire un si bel article à charge pour ce gouvernement de bras cassés, écrit par… un enseignant.

  12. Dans ma jeunesse, je pensais que confrontée à un despote, une population n’avait qu’à se soulever pour montrer son désaccord et chasser ledit despote. Quelle naïveté !
    À l’occasion de la crise sanitaire, nous avons pu constater que nombreux étaient ceux qui approuvaient et se soumettaient aux contraintes les plus stupides du moment que cela leur permettait de boire un café en terrasse ou d’aller au ciné, sans oublier les sacro-saintes vacances.
    Les tyrans ont de beaux jours devant eux.

    • Pour beaucoup cette histoire de Covid a au moins le mérite de décanter naturellement ses relations et de faire glisser au fond du tonneau ce qui fait l’amertume de l’amitié.

    • Pourquoi croyez vous que les armes soient si contrôlées en France? Le gouvernement craint pour ses privilèges…Par contre, si les armes ne sont pas contrôlées dans les cités, c’est qu’elles ne menacent que des citoyens, et pas l’ordre établi. Au contraire, entretenir la peur renforce la dépendance des citoyens…

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