Entre-deux-tours, entre-deux-jambes…
Au crépuscule du quinquennat hollandais, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a la surprenante occasion de mesurer les effets de la politique sécuritaire de l’ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, puisque le domicile parisien du citoyen Bernard Cazeneuve vient apparemment de subir un cambriolage, à en croire Le Figaro du 27 avril. Reste à savoir comment le Premier ministre socialiste Cazeneuve surmontera ce cruel dilemme : vanter le bilan sécuritaire de l'ancien ministre de l’Intérieur socialiste Cazeneuve, au moment où le citoyen socialiste Cazeneuve déposera une plainte auprès de la maréchaussée du quartier pour cambriolage caractérisé. Gageons qu’il ne déposera pas plainte contre lui-même pour faux témoignage ou recel de bilan faisandé.
Pendant ce temps, entre les deux « tours » pendables d’une campagne présidentielle aux relents de caniveau, l’inénarrable ennemi de la finance Flanby s’apprête à passer le flambeau à son enfant spirituel, petit opportuniste financier talentueux de 39 ans, dont l’épaisseur historique est celle d’une feuille d’or et qui, à écouter son ramassis de slogans hétéroclites, semble être à la politique ce que l’intérieur d’un palace de Donald Trump est au bon goût. Que penser d’autre de cette allégeance au dey d’Alger, sous forme de danse du ventre pénitentielle, « Oui, le peuple de France est raciste, colonialiste, criminel, et vous doit des excuses », avant de lancer à l’adresse de ceux qu’il vient ainsi de badigeonner d’excréments un ridicule "Je vous ai compris !" et de se proposer dans la foulée de "réconcilier les Français" puis de promettre de "tenir compte de leur colère", avant de conclure par une visite au mémorial de la Shoah, histoire de salir la mémoire des morts en les instrumentalisant contre une menace brune largement imaginaire ?
Cet entre-deux-tours prend de plus en plus l’allure d’un entre-deux-jambes : cette sorte de lubricité empressée dans l'attitude de Macron, depuis qu’il s’est mis en tête de conquérir cette belle petite de mille ans son aînée… On ne tourne pas impunément le dos à un tel ersatz d’homme politique, malheureux ! Fuyez-le, mais à reculons ! "En même temps" (macronerie), quel courant politique, si ce n’est le socialisme, pouvait accoucher d’un homme dont l'audace ultime pour son pays semble se résumer à un compromis entre start-up et auberge espagnole ? Après tout, ne pouvait-on, dans ce pays, être honoré de la Francisque en 1943 et être élu Président, le plus socialiste qui fût, en 1981, avec l’aide du PDG (Parti du goulag) ?
Et quelle droite suffisamment abrutie, si ce n’est la nôtre, pouvait tolérer que cela arrive ? Le lancinant balancier « gauche-droite-cohabitation » semble sur le point de passer la main à une centrifugeuse qui accouchera peut-être d’un gros parti dominant d’extrême centre. À force de jouer de l’épouvantail FN, les partis « traditionnels » ont omis, dans leur routine un brin suffisante, de garder un œil sur la cote d’alerte aujourd’hui largement dépassée : l’épouvantail était censé faire fuir l’oiseau (électoral) et voilà qu’il les attire !
Il était temps que banques et multinationales y mettent bon ordre : leur réponse semble être Macron, avec la complicité du fossoyeur Hollande. Certes, la partie de chaises musicales en vue des législatives risque d’être hilarante pour le spectateur-électeur plumé. Malheureusement, il s’agira probablement de lui vendre la même marchandise faisandée (insécurité, chômage, impôts) dans un emballage simplement différent, neuf et rutilant. La lessive Macron.
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