Aux quelques journalistes invités à l’Élysée pour une rencontre avec le Grand Mamamouchi, celui-ci a fait part de ses états d’âme. Les chaînes d’info en continu le lassent… Que ne diffusent-elles pas un documentaire sur le mont Saint-Michel ? Au Touquet, un baigneur a failli se noyer. Pas un mot sur le sujet ! Et puis ces « commentaires permanents »… Comme c’est fatigant. Ils pourraient au moins se taire. Diffuser des valses de Vienne sur les images d’agitations populaires.

Au cours de cette rencontre presque intime, tant les journalistes étaient peu nombreux, le Président a déploré également la trop grande place faite sur les plateaux télé à ces espèces de va-nu-pieds mal coiffés soi-disant représentants des gilets jaunes. Pouah ! Mais qu’ils sont vilains ! Et on ne voit plus qu’eux. Retrouvant un soupçon de bonne humeur, le plaignant a ironisé : sur les chaînes d’info, « Jojo avec un gilet jaune a le même statut qu’un ministre ou un député » !

La référence à un surnom populaire plutôt années 50 laisse entendre que le Mamamouchi n’a pas fait de mise à jour de sa culture de la France d’en bas depuis des lustres. En est resté à Jean Gabin. Les dimanches, au bord de l’eau. Et vas-y Gégène ! À l’avenir, Éric Drouet veillera à se rendre sur les plateaux muni d’un accordéon. Le RIC au son d’une java. Ruth Elkrief au barbecue frites-merguez. Allez, Jojo, rejoue-nous ton référendum ! Quelle ambiance, sur le plateau de BFM TV !

Par définition, le Jojo est affreux. Attention au lapsus ! Le gilet jaune pourrait en prendre ombrage. S’énerver davantage. Cette maîtrise dans l’art de jeter de l’huile sur le barbecue épate la galerie.

Au sommet de son « en même temps », le Président s’est montré conscient qu’il était nécessaire d’en finir avec les petites phrases assassines. À l’avenir, juré, craché, il fera « très attention ». Comprenne qui pourra. « Cela suppose une conversion personnelle », a-t-il ajouté. Conversion qui permettra de prononcer deux phrases à la fois.

Et puis, voyez-vous, « dans le système où nous vivons, cette franchise n’est peut-être plus possible ». Voilà. Dire aux pauvres qu’ils vont le rester n’est plus possible. Ils le prennent mal. Il faut emballer le discours, entourer les phrases de papier cadeau. Mais il a compris. Le message est passé. « J’ai beaucoup appris de ces vingt mois. Ça m’a scarifié. » Et maintenant chef papou. Le retour aux sources. Amiens, contrée sauvage, cicatrices rituelles. Les journalistes quittent les lieux effarés. Le Président Macron se cherche. Tout peut arriver. Une flèche, une balle, un coup de com'. Le Président fait feu de tout bois et se perd dans son propre raisonnement. Pas très jojo…

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01 février 2019 à 20:27

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