Emmanuel, le candidat du vide

Tout amoureux épris de culture française, qui savoure un paragraphe de Chateaubriand comme une toile de Jacques-Louis David, a dû s'étrangler en entendant Emmanuel Macron prétendre qu'il n'existe pas de culture française.

Dans l'esprit du candidat, qui marche à en perdre haleine et pour qui le monde est le seul pèlerinage qui vaille, la France elle-même n’a probablement pas d’existence propre et doit être envisagée, à ce titre, comme vestige du passé qu'il faut effacer au profit du village planétaire.

Emmanuel Macron, ou Emmanuel Hollande (comme l'a surnommé avec malice François Fillon), ou encore Big Chouchou (selon le sobriquet peu flatteur dont l’affuble Marine Le Pen), est le candidat du monde mondialisé, du Monde et des autres médias, du monde des élites hors-sol, du monde sans racine.

Il est l'homme du vide compris comme absence de matière et du vide entendu comme le gouffre qui s’ouvre devant l’imprudent qui s’approche trop près du bord de la falaise.

Que peut-on, en effet, retenir du programme du candidat ? Parmi d’autres joyeusetés, Macron veut réaliser 60 milliards d’économie sur cinq ans, assouplir les 35 heures, transformer le RSA, instaurer un système de retraites à la carte, instaurer un pass culture pour les jeunes. Rien, donc, qui puisse transcender.

Rien qui suscite l’espoir d’une relance économique et morale. Rien qui augure d’une reprise en main nationale et civilisationnelle.

Preuve du manque d’enthousiasme, de nombreux sympathisants de Macron quittent ses "métingues" de campagne avant la fin de ceux-ci. Lorsqu’ils sont interrogés, les déçus pointent la « banalité » des propos tenus et la « superficialité » de l’impétrant.

De programme, Emmanuel Macron n’a, en fait, que sa belle gueule érigée en idéologie moderne. Il appartient à la caste des hommes fringants – comprenez des « beaux gosses » - mise en avant par le système pour terrasser les infréquentables. Il est à la fois le Canadien Justin Trudeau, le Wallon Paul Magnette ou le Néerlandais Jesse Klaver, eux-mêmes autant de rejetons de Barack Obama.

Sans surprise, Macron, « de gauche » et « libéral » (en fait, de gauche parce que libéral), se revendique de la « troisième voie » comme, avant lui, Tony Blair, Bill Clinton ou Gerhard Schröder. Et François Hollande, dont il est l’héritier et dont il perpétuera la politique mortifère.

Au bord du gouffre, la France pourrait se voir précipitée dans le néant dès le 7 mai au soir si elle confie les clefs de son cœur à un homme sans consistance et sans ambition pour elle, un homme qui prend son style pour son génie et qui élève le vide au rang de programme.

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Gregory Vanden Bruel
Conseiller politique

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