Élections américaines : et si les Amish donnaient la victoire à Donald Trump ?
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Longue barbe sans moustache pour les hommes mariés, kapp (coiffe traditionnelle) blanc pour leurs épouses et costumes sobres et sombres pour l’ensemble de la famille. Aux États-Unis, et notamment en Pennsylvanie, où ils sont fortement implantés, les Amish, cette communauté de protestants anabaptistes (qui refusent le baptême des enfants) au mode de vie reclus et arriéré, sont particulièrement scrutés. À moins d’un mois de l’élection présidentielle, leur vote - si tant est qu’ils acceptent de voter - est courtisé par le camp de Donald Trump, qui espère grâce à eux faire basculer le scrutin en sa faveur.
« Ils peuvent sauver l’Amérique »
C’est du moins ce en quoi croit Scott Presler, un militant du Parti républicain qui œuvre depuis de longues semaines, maintenant, pour convaincre les Amish de glisser un bulletin Trump dans l’urne, le 5 novembre prochain. « Joe Biden a remporté la Pennsylvanie avec 80.000 voix. Il y a 80.000 Amish en Pennsylvanie. Il y a 20.000 Amish dans le Wisconsin et Joe Biden a gagné dans le Wisconsin avec 20.000 voix d’avance. Les Amish, s’ils sont mobilisés, peuvent vraiment sauver la civilisation. Ils peuvent sauver l’Amérique », clame le militant, qui travaille chaque jour à convaincre les membres de cette communauté protestante, éloignée de la civilisation moderne, de prendre part au vote. « Scott Presler met toutes ses forces dans la bataille », confirme Nicolas Conquer, représentant du parti des républicains, contacté par BV.
Une tâche loin d’être aisée, tant les Amish vivent éloignés de la société américaine. Preuve du désintérêt profond de cette communauté pour la chose publique : en 2016 et en 2020, moins de 1 % de ses membres établis dans le Wisconsin et en âge de voter étaient inscrits sur les listes électorales. « Nous laissons notre avenir dans les mains de Dieu. Notre royaume n’est pas de ce monde », se justifient les Amish, communauté très pieuse qui vit de façon autonome.
Aller à la rencontre des Amish
Mais pour Scott Presler, impossible de se passer de ce vivier de voix. Avec son association « Early Vote Action », il a donc décidé d’aller convaincre les Amish de voter. L’activiste multiplie les « actions de terrain », explique Nicolas Conquer. « Je me suis rendue dans la maison d’une famille amish, raconte ainsi l’une des membres de cette association, sur X. La mère et le père n’ont jamais voté et m’ont dit qu’ils n’étaient pas intéressés. Ils m’ont quand même invitée et m’ont interrogée sur mes motivations. Nous avons parlé pendant 15 minutes. À la fin, le père m’a serré la main et m’a dit qu’il voulait s’inscrire sur les listes électorales. Sa femme et son fils aussi. » Aux prises de contact s’ajoutent des publicités ciblées dans les journaux lus par les membres de la communauté et dans les foires agricoles fréquentées par les Amish. Les militants de Donald Trump misent également sur le vote par correspondance, plus discret et accessible, pour permettre à ces Américains isolés de participer à l’élection présidentielle sans être jugés par leur communauté et sans déroger à ses règles. Scott Presler a, en outre, annoncé récemment « travailler sur un envoi de courriers aux électeurs amish qui démontrera comment les démocrates attaquent tous les aspects de la vie des Amish ». Pour Nicolas Conquer, il est en effet tout à fait logique que les Amish votent en faveur de Donald Trump. Certes, leur mode de vie, marqué par la tempérance et la discrétion, peut sembler bien éloigné des frasques de l’ancien président des États-Unis, mais « ils sont attachés à la famille, à la liberté religieuse, à la liberté d’enseigner et refusent l’avortement ou l’obligation vaccinale ». Scott Presler espère enfin que Donald Trump tiendra, prochainement, un meeting à Lancaster (Pennsylvanie), où vit une importante communauté amish, pour terminer de les convaincre.
« Évidemment, le résultat de l’élection ne dépend pas uniquement de la mobilisation des Amish, temporise Nicolas Conquer. Mais au vu des sondages, le scrutin est très serré. Le vote des Amish peut donc se révéler très important au soir du 5 novembre. » Mais tout comme Scott Presler, le représentant des républicains à l'étranger a bien conscience qu’il faudra mobiliser plus largement : « Les militants de Donald Trump travaillent aussi à convaincre les chasseurs ou les routiers, des groupes sociaux qui votent peu, de s’inscrire, étant donné leur proximité avec l'ancien président américain. Aucune voix ne doit manquer ! »
8 commentaires
Alors bravo les Amish
Initiative interessante et…très justifiée . Bonne chance !
« les Amish au mode de vie reclus et arriéré ». C’est bien, j’apprends que vivre en symbiose avec la nature, croire en un Dieu, en la famille avec un papa et une maman, ne pas succomber aux publicités pour telle ou telle autre fanfreluche (parce qu’ils n’ont pas de télé et donc allument leurs cerveaux), donc « attachés à la famille, à la liberté religieuse, à la liberté d’enseigner et refusent l’avortement ou l’obligation vaccinale » est considéré comme être arriéré?
Eh bien, au choix, je préfère les arriérés aux progressistes (même si je peux choisir, encore possible au jour présent, d’être au milieu de ces deux extremes!)
Pour la gauche ce sont certainement des « fachistes ». Quant à Donald Trump je ne suis pas certain qu’il soit au coude à coude avec Kamala Harrisque. L’écart me semble 53/47 en faveur du rouge mais je ne comprends pas toujours les sites US avec mon anglais anglais.
D’accord avec vous.
A suivre
Homme Fantasque, mais Trump est pourtant le seul à garantir, à imposer des propositions pour « régler » le conflit israélo-palestinien et obliger à une négociation de paix entre l’Ukraine et la Russie .
Macron, qui ne sait plus où il habite, demande un « cessez-le-feu » et pas de livraison d’armes à Israël , mais livraison d’armes à l’Ukraine en guerre contre la Russie, deux poids, deux mesures
Des politiques du cynisme, de l’incohérence, d’une bande incapable de défendre les intérêts des occidentaux
En effet aucune voix ne doit manquer ………….