École primaire : un constat d’« échec », mais pas d’aveu de faiblesses

Ce mardi, la Cour des comptes rendait un rapport sur l’enseignement primaire. Sans grande surprise, il est ALARMANT. L’institution décrit un « système éducatif en situation d’échec ». Il indique : « En dépit d’une augmentation constante, ces dix dernières années, de la dépense consacrée à l’école primaire, le niveau des élèves a suivi une tendance inverse. » Ce constat, quiconque aurait pu le faire.
Évidemment, la Cour des comptes va plus loin et tente d’analyser la situation, de découvrir les raisons de cet échec cuisant. Elle pointe du doigt différents problèmes : le recrutement et la formation des enseignants, la gouvernance interne des écoles, une méconnaissance des dépenses et… « une organisation en décalage avec les besoins de l’enfant ». Les gros sabots sont de sortie…
Mercredi de malheur
La juridiction financière en a après la semaine de quatre jours. Elle s’appuie sur un rapport vieux de quinze ans de l’Académie nationale de médecine pour souligner « le rôle néfaste de la semaine dite de quatre jours sur la vigilance et les performances des enfants ». À l’occasion d’une conférence de presse, Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes, a même insisté sur ce point et a fait l’éloge de la semaine complète : « L'extrapolation des données de l’OCDE permet de dégager un modèle dominant, celui d’une semaine scolaire de cinq jours pleins. » Si l’on en croit l’institution, les lacunes des élèves de primaire sont en grande partie à mettre sur le dos du mercredi chômé.
Ce, même si « mesuré par des études internationales et des évaluations nationales, le niveau des élèves suit une tendance baissière, alors même que la France est l’un des pays européens où le temps consacré à l’enseignement des fondamentaux (savoir lire, écrire et compter) est le plus élevé ». C’est à n’y rien comprendre. Les écoliers français, malgré une semaine de quatre jours, parviennent à travailler plus les fondamentaux que les autres nations européennes ; pour autant, ils sont plus mauvais. Preuve que le temps d’étude n’est pas le problème. Pourquoi donc Pierre Moscovici et ses acolytes en veulent-ils autant à la semaine de quatre jours, un rythme auquel ils ont eux-mêmes goûté lorsqu’ils étaient enfants et qui ne les a pas empêchés d’être des érudits ?
En réalité, cette histoire de quatre ou cinq jours est l’arbre qui cache la forêt. Les élites préfèrent s’intéresser à la forme qu’au fond. Le fond du problème est que, depuis des années, l’école connaît une tendance au nivellement par le bas. Interrogée par BV, Séverine Duminy, coordinatrice nationale de Parents vigilants, désigne le principal coupable : « le niveau d’exigence ». Selon elle, côté élèves comme côté enseignants, « le niveau ne cesse de baisser ».
Programmes de malheurs
Puis elle évoque une « accumulation » de problématiques qui empêche les professeurs de faire leur travail correctement et les élèves d'apprendre de manière optimale : « l’école inclusive, avec des élèves aux profils particuliers à gérer et donc moins de temps à consacrer aux autres élèves », l’ajout d’enseignements secondaires comme « l’écologie ou l'empathie », les très nombreuses heures de sport voulues par Emmanuel Macron… Des matières annexes qui prennent des heures aux fondamentaux. Et encore, s’il n’y avait que ça…

Leçon de sciences de CM1 ©SLG
Le niveau des programmes a aussi été revu à la baisse. Certains temps de conjugaison ne sont plus étudiés, les tables de multiplication ne doivent plus être sues sur le bout des doigts, et autres. Pour exemple, en CM1, les écoliers apprennent en sciences le vocabulaire du vélo : selle, frein, guidon, pédale… Du très haut niveau, pour des enfants de 9 à 10 ans qui manient le deux-roues depuis la maternelle. Séverine Duminy commente : « Quand on est parent, on est dans la réalité et on constate », on constate que les élèves sont maintenus dans la médiocrité. La suppression des notes, l’interdiction pour les professeurs de donner des devoirs écrits aux élèves et la fin du souverainisme du professeur en matière de redoublement sont autant de choses qui participent aussi à cette baisse du niveau global des enfants scolarisés en primaire.
Ça, la Cour des comptes ne s’en est pas rendu compte. Pas plus que le ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne, « qui préfère nous parler d’éducation à la sexualité ou du plan "Filles et Maths" ». La coordinatrice nationale du réseau Parents vigilants conclut : « Il y a une déconnexion totale entre les élites et la gravité de la situation. » Ce n’est rien de le dire.

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38 commentaires
La cour des comptes est, certes, une Institution coûteuse. La plupart de ses rapports sont pertinents mais non exécutoires. De là la question de son utilité.
Je voudrais que l’on change le nom de ce ministère en Ministère de l’Enseignement (c’est comme cela qu’ils appellent le Supérieur), l’éducation c’est à la maison et l’Instruction c’est l’école. Pour en revenir à votre article les premiers responsables justement ce sont les enseignants, si c’est aussi grave, et franchement ça l’est, il faut faire grève mais ils ne s’y risqueront pas car en réalité ça les arrange, pas de notes, pas de contraintes, moins d’heures à passer à faire les cours, j’ai regardé les cours d’histoire en CM2 c’est accablant, les maths on se demande si il y en a encore, et le reste est à l’avenant une catastrophe, en revanche pour les réflexions et les remarques il n’y a pas de problème avec les fautes qui vont avec, mais ce n’est pas d’aujourd’hui, et il y aurait tellement de choses à dire que votre rubrique n’y suffirait pas, je suis exaspéré.
» …suit une tendance baissière… » Le français est suffisamment riche pour ne pas en ajouter.
BAISSIÈRE nom féminin
Étymologie : XIIème siècle, bassière ; XVème siècle, baissière. Dérivé de baisser.
1. Marque de domaine : agriculture. Enfoncement dans un terrain labouré où séjourne l’eau de pluie.
2. Marque de domaine : œnologie. Ce qui reste de vin ou de cidre dans un tonneau presque vide.
» …suit une tendance à la baisse… » aurait suffit à en comprendre le sens. Apparemment, il n’y a pas que les élèves en difficulté avec le français.
Xavier Delverdier
Et qui a dit cela ??…La phrase est entre guillemets ….
Rien d’étonnant à ce que des parents plus ‘vigilants’ que d’autres….préfèrent confier leur progéniture à l’Ecole privée » HORS CONTRAT » bien sûr !!!
Décidément entre rapport sur les frères musulmans et rapport sur le niveau des élèves du primaires, les élites qui nous gouvernent n’en finissent pas de découvrir la Lune ! Faisons leur confiance pour gentiment enterrer ces rapports mal pensants qui risquent de troubler leur sommeil. En revanche une autre chose me rassure : je suis sûr qu’ils trouveront les moyens de financer les transports des clandestins contraints, les pauvres, à quelques démarches administratives pour bénéficier des largesses du peuple français besogneux.
Chic, la Cour des Comptes découvre le principe de la productivité: résultats comparatifs aux dépenses engagées. Deuxième étape, qui ne la concerne pas, n’étant pas compétente dans le domaine: les moyens?
Bon, on est tranquille pour deux ou trois ans, le prochain constat, quoi!
J’ai une confiance très limitée ( euphémisme ) dans ces « machins » … ( dont le rôle de certain n’est plus le rôle initial ). Non pas que leur but d’origine put être intéressant, mais de par les hauts fonctionnaires ( qui passent d’un très bon poste à un autre ) qui oeuvrent à la tête de ces organismes. Sommes nous plus avancés avec leurs « analyses », recommandations etc ?
C’est quand même chouette LE PANTOUFLAGE !!
Machin qui coûte un max aux contribuables…rapporte un max aux incapables…Bref un TRUC à supprimer…pour faire de vraies économies..
Bon vent à tous ces ex …!!
La cour des comptes, qui vit grâce à nos impôts a mis du temps à découvrir le fil à couper le beurre et parvient au bout de travaux certainement de longue durée à ouvrir des portes ouvertes et se rend compte de problèmes qui ont sauté aux yeux de nombreux parents depuis belle lurette (voir le succès des écoles privées!). Mais les remèdes proposés sont du niveau auquel nous sommes maintenant habitués : quasi néant.
Mais revenir à des pratiques qui pendant des décennies ont fait leurs preuves, pas question Et pourtant, il est évident pour n’importe quelle personne dotée d’un minimum de bon sens et d’honnêteté qu’il faut commencer par :
– apprendre aux élèves (le mot en lui-même veut tout dire) à lire, écrire et compter (vocation exprimée il ya plus de cent ans par des personnalités plutôt de gauche…)
– remettre les instituteurs à leur place, sur une estrade, interdire le turoiement et restaurer les notes, les sanctions
– supprimer tous les enseignements stupides n’ayant rien à voir avec la vocation de l’école.
Mais hélas, des mesures de simple bon sens n’ont aucune chance d’aboutir avec les cinglés qui prétendent nous gouverner.
–
CHUT !!!
Ne réveillons pas ces TOURTEAUX… ( Aux grandes pinces…)
Encore que ces fameux crabes ont EUX … quelque chose dans la tête..
Ceux là( les zélites ) sont juste bons pour la soupe…en fait ce sont des étrilles à grandes pinces…
Je vais en parler avec mon poissonnier…
Le constat ,que tout le monde peut faire depuis des années, est déjà une bonne chose. Mais il ne faut pas demander aux hauts fonctionnaires de la Cour des Comptes de pointer les vraies causes du mal. Ils ne sont pas payés par l’état pour remettre en cause toute une politique et une idéologie qui gouvernent le pays depuis des décennies. Depuis le départ du Général de Gaulle. La France paie tout simplement le prix du Mondialisme.