École primaire : un constat d’« échec », mais pas d’aveu de faiblesses

La Cour des comptes juge le « niveau des élèves inacceptable » mais refuse de voir pourquoi.
@Cour des comptes-Wikimedia Commons
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Ce mardi, la Cour des comptes rendait un rapport sur l’enseignement primaire. Sans grande surprise, il est ALARMANT. L’institution décrit un « système éducatif en situation d’échec ». Il indique : « En dépit d’une augmentation constante, ces dix dernières années, de la dépense consacrée à l’école primaire, le niveau des élèves a suivi une tendance inverse. » Ce constat, quiconque aurait pu le faire.

Évidemment, la Cour des comptes va plus loin et tente d’analyser la situation, de découvrir les raisons de cet échec cuisant. Elle pointe du doigt différents problèmes : le recrutement et la formation des enseignants, la gouvernance interne des écoles, une méconnaissance des dépenses et… « une organisation en décalage avec les besoins de l’enfant ». Les gros sabots sont de sortie…

Mercredi de malheur

La juridiction financière en a après la semaine de quatre jours. Elle s’appuie sur un rapport vieux de quinze ans de l’Académie nationale de médecine pour souligner « le rôle néfaste de la semaine dite de quatre jours sur la vigilance et les performances des enfants ». À l’occasion d’une conférence de presse, Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes, a même insisté sur ce point et a fait l’éloge de la semaine complète : « L'extrapolation des données de l’OCDE permet de dégager un modèle dominant, celui d’une semaine scolaire de cinq jours pleins. » Si l’on en croit l’institution, les lacunes des élèves de primaire sont en grande partie à mettre sur le dos du mercredi chômé.

Ce, même si « mesuré par des études internationales et des évaluations nationales, le niveau des élèves suit une tendance baissière, alors même que la France est l’un des pays européens où le temps consacré à l’enseignement des fondamentaux (savoir lire, écrire et compter) est le plus élevé ». C’est à n’y rien comprendre. Les écoliers français, malgré une semaine de quatre jours, parviennent à travailler plus les fondamentaux que les autres nations européennes ; pour autant, ils sont plus mauvais. Preuve que le temps d’étude n’est pas le problème. Pourquoi donc Pierre Moscovici et ses acolytes en veulent-ils autant à la semaine de quatre jours, un rythme auquel ils ont eux-mêmes goûté lorsqu’ils étaient enfants et qui ne les a pas empêchés d’être des érudits ?

En réalité, cette histoire de quatre ou cinq jours est l’arbre qui cache la forêt. Les élites préfèrent s’intéresser à la forme qu’au fond. Le fond du problème est que, depuis des années, l’école connaît une tendance au nivellement par le bas. Interrogée par BV, Séverine Duminy, coordinatrice nationale de Parents vigilants, désigne le principal coupable : « le niveau d’exigence ». Selon elle, côté élèves comme côté enseignants, « le niveau ne cesse de baisser ».

Programmes de malheurs

Puis elle évoque une « accumulation » de problématiques qui empêche les professeurs de faire leur travail correctement et les élèves d'apprendre de manière optimale : « l’école inclusive, avec des élèves aux profils particuliers à gérer et donc moins de temps à consacrer aux autres élèves », l’ajout d’enseignements secondaires comme « l’écologie ou l'empathie », les très nombreuses heures de sport voulues par Emmanuel Macron… Des matières annexes qui prennent des heures aux fondamentaux. Et encore, s’il n’y avait que ça…

Leçon de sciences de CM1 ©SLG

Leçon de sciences de CM1 ©SLG

Le niveau des programmes a aussi été revu à la baisse. Certains temps de conjugaison ne sont plus étudiés, les tables de multiplication ne doivent plus être sues sur le bout des doigts, et autres. Pour exemple, en CM1, les écoliers apprennent en sciences le vocabulaire du vélo : selle, frein, guidon, pédale… Du très haut niveau, pour des enfants de 9 à 10 ans qui manient le deux-roues depuis la maternelle. Séverine Duminy commente : « Quand on est parent, on est dans la réalité et on constate », on constate que les élèves sont maintenus dans la médiocrité. La suppression des notes, l’interdiction pour les professeurs de donner des devoirs écrits aux élèves et la fin du souverainisme du professeur en matière de redoublement sont autant de choses qui participent aussi à cette baisse du niveau global des enfants scolarisés en primaire.

Ça, la Cour des comptes ne s’en est pas rendu compte. Pas plus que le ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne, « qui préfère nous parler d’éducation à la sexualité ou du plan "Filles et Maths" ». La coordinatrice nationale du réseau Parents vigilants conclut : « Il y a une déconnexion totale entre les élites et la gravité de la situation. » Ce n’est rien de le dire.

Vos commentaires

38 commentaires

  1. La déconnexion des élites n’est pas seulement pour l’école. Tout est à revoir en France, justice, défense, santé, agriculture, immigration, police. Tout va mal mais Macron regarde ailleurs, vers l’Ukraine la Russie et Gaza sans parler de la Roumanie.

  2. Il est loin le temps où, en 7ème, nous apprenions les départements, leurs préfectures et sous -préfectures, l’analyse logique, les poèmes de Victor Hugo et de Émile Verhaeren… les angoisses des robinets et des trains qui se croisaient et tout cela sans oublier de jouer aux billes.

    • CANDIDE
      Première chose le matin..Commenter la MORALE du jour inscrite sur le tableau…
      Nos instituteurs nous donnaient envie d’apprendre …Quel bonheur !!
      Et puis la récrée…
      Les billes pour les garçons…les osselets pour les filles…jongler avec deux balles de couleurs différentes(..contre un mur on en l’air )
       » le ballon prisonnier » pour les plus grands …jusqu’à en oublier le second service de la cantine ( mais on se rattrapait au goûter…heureusement..!!
      Nous avons eu beaucoup de chance…
      Les jeunes Français aujourd’hui sont abandonnés ou pire pris en charge par des débiles mentaux..qui, loin d’en faire des Hommes de valeur…en font des pervers…et des malheureux…
      NOUS DEVONS CHANGER TOUT CELA..ET VITE!

    • SOLEIL33
      FRANCHEMENT, ça me fait mal au cœur, pour nos petits…
      Il n’a même pas honte …Tous ces hommes politiques sont éhontés et hypocrites….
      TOUS !! depuis 1974…Ne nous étonnons pas du résultat…

  3. La principale responsable c’est l’immigration, tout l’enseignement est fait pour que ceux qui n’ont pas nos traditions, qui parlent plus ou moins bien notre langue ce qui a pour conséquence qu’ils comprennent moins bien ce qu’on explique, et, qui n’étudient pas à la maison, ne restent pas sur le bord du chemin et pourtant c’est le cas. Alors on baisse le niveau et on prive les élèves brillants d’un avenir brillant. Des proches dont les parents travaillent à l’étranger étudient évidemment dans les pays où vont leurs parents, le niveau est totalement différent ainsi que l’état d’esprit. Ils arrivent dans une école internationale où les cours sont dispensés en anglais, eux ne parlent qu’espagnol, catalan et français à le fin de l’année ils parlent parfaitement anglais et n’ont pas pris de retard scolaire, il y a donc des méthodes qui fonctionnent et dont on devrait s’inspirer.

  4. Cela ne doit pas être simple pour un Moscovici d’admettre ce que tout parent et citoyen ordinaire peut constater. À savoir l’une des nombreuses conséquences de la politique socialo-ecolo communiste avec la complicité active et perfide du centre et de la droite de ces 50 dernières années. Tous nos mots d’aujourd’hui sans exception sont issus de leurs faits ! Tous ces hypocrites moralisateurs faisant mine de découvrir à travers moult rapports ou comités Théodule issus de ces 400 commissions et instances rattachées à l’État, souvent considérées comme dispendieuses et peu utiles, ce que chacun peut constater. Cette caste m’écœure profondément et je sais que je suis loin d’être seul !

    • Tarelcire
      J’ai eu peur en lisant le début de votre commentaire..
      Pas facile pour Moscovici….j’allais vous dire :  » il s’en fout comme de l’an 40″
      Il a dû mettre ses enfants dans le privé…et il ne faut pas compter sur ces gens là pour faire acte de contrition…Toute leur carrière a consisté à ne pas faire de vagues..pour garder le fauteuil …garantissant moultes
      retraites..bref une vie à se regarder le nombril..
      Ah !! ils ne feront pas un AVC…pour avoir trop travaillé et trop réfléchi pour le bien des concitoyens qui les ont portés au pouvoir !!!
      PITOYABLES !!

  5. Une étude sur les écoles primaires hors contrat s’impose. Le comparatif pourrait aider au sursaut .

  6. Il serait intéressant que la Cour de comptes nous donne un exemple de ce qui marche bien en France. On pourrait ouvrir une cellule psychologique et monter une commission d’enquête pour comprendre pourquoi et en faire une référence!

    • PHN 1250
      L’affaire serait vite pliée …rien ne fonctionne…
      Ah si pardon…la gamelle pour tous les élus…

  7. Voilà des gens qu’on entretien grassement et nous desservent. Vive la gabegie. Voilà des postes à supprimer.

  8. L’éducation nationale ne crée plus que des ignares , des fainéants et des sans genre. Je suis effaré devant l’inculture des jeunes.

    • mimi
      Il faut plaindre nos enfants et petits-enfants…
      Et dégager tous ces NUISIBLES qui gangrènent la France depuis plus de 50 ans…Certes , ça ne sera pas « du gâteau » …mais avec le courage des tous et la bonne volonté ,rapidement la France retrouvera un vrai sens de la vie
      et nos enfants et petits-enfants pourront être fiers de nous
      SOYONS COURAGEUX..

  9. Le système éducatif a commencé son déclin sous le mandat de Lionel Jospin qui voulait une réussite de 80% de réussites au baccalauréat et ce début des années 2000 , en nivelant par le bas l’instruction au détriment de la méritocratie . Et maintenant ce monsieur Moscovici vient nous donner ses observations avec cet échec déplorable du niveau scolaire , je lui conseille de faire acte de contrition avec les fossoyeurs de l’enseignement scolaire avec les dirigeants de son parti au fil des années.

    • Il faut de tout pour faire un monde viable , on a besoin de boulangers , de bouchers , de mécaniciens , d’aide de vie , 80% de bachelier est une fiction de gauche qui a poussé l’éducation nationale à niveler par le bas au nom de l’égalité des chances .

      • Shoopy83
        En fait ils étaient tellement nuls ces hommes politiques, qu’ils ont voulu faire un  » Monde à leur image « ..un Monde de nullités…

  10. La recherche « Moscovici Hollande Lang » sur internet donne-t-elle toujours le même résultat ?

  11. Beaucoup s’en tapent de l’école, leur ambition est de faire chouf à Marseille, pas besoin de savoir plein de trucs.

  12. Quand on importe des enfants du tiers monde dont les parents ne parlent pas ou mal le français.
    Ils parlent leur langue d’origine a la maison .
    On peut difficilement en faire des prix nobels .
    Nos bacs plus 5 , eux fuient et vont travailler a l’étranger mieux payés

  13. Quand on injecte des milliers de migrants dans le système éducatif le niveau ne peut que baisser .
    Il y a quelques années j’avais lu , que le pays ou le niveau scolaire était le plus élevé , était l’Islande , population homogène , très peu de migrants .
    C’est une réalité , mais la censure idéologique interdit de le dire .

    • Quand dans une classe de 25 / 30 élèves vous avez au moins 10 nationalités » et surtout deux ou trois « chances pour la France » qui ne sont là que pour « se la jouer », il est impossible de faire un « programme commun et suivi » ! …
      Ajoutez y le fameux « padevague » et c’est normal que c’est devenu un tsunami qui part la maternelle à l’université française ! …

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