Deux femmes envoyaient l’argent des allocations familiales depuis 2014 à leur sœur radicalisée en Syrie

Lundi 15 mars, les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont interpellé deux femmes à Nîmes. Placées en garde à vue, ces deux sœurs ont reconnu aider financièrement une troisième sœur radicalisée et partie avec ses enfants en zone syro-irakienne depuis les années 2014-2015, relate Le Figaro.

Les services de renseignement ont découvert que la femme n’est pas détenue par les forces syriennes ou kurdes mais « toujours libre de ses mouvements dans l’une des poches de résistance islamistes » et elle constitue donc un « risque potentiel ».

La fraude représente des dizaines de milliers d’euros

Après vérifications, les enquêteurs découvrent que la mère djihadiste nîmoise continue de toucher les allocations familiales grâce à ses deux sœurs qui touchent les prestations sociales, en conservent une partie et lui envoient le reste. La fraude représente des dizaines de milliers d’euros, au total, depuis 2014-2015. Cette manipulation constitue, de facto, « un financement du terrorisme et un détournement de fonds manifeste ». Car elles ont aidé une personne ayant rejoint les rangs de Daech au moment de la fondation et de l’expansion du califat, et connaissaient pertinemment les intentions de leur sœur même si, a priori, elles « ne partagent en rien la radicalité de leur sœur ».

Leurs gardes à vue ont été levées en fin de semaine dernière, dans l’attente des dernières exploitations de supports numériques (portables, ordinateurs) et l’enquête se poursuit.

Cette affaire de Nîmes apporte un éclairage sur le financement du terrorisme qui prend deux formes bien distinctes : d’un côté, un soutien « de proximité » (amical, familial ou personnel) et, de l’autre, des réseaux plus professionnels.

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