Dépassé par les chiffres et les événements, M. Collomb s’en remet à…la politique de la ville !
C'est finalement sous la pression des événements, en particulier de l'agression sauvage et largement médiatisée, par les réseaux sociaux, de deux policiers à Champigny-sur-Marne, que le gouvernement a dû revoir sa communication sur les débordements survenus au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre. Parti pour relativiser la nature et les conséquences des violences urbaines qui ont émaillé les festivités de fin d'année dans plusieurs villes de France, il a bien fallu que le ministre de l'Intérieur, malgré des consignes initiales de discrétion sur le sujet, admette publiquement que des désordres et des violences inacceptables avaient été commis. Ainsi, face à l'ampleur incontrôlée d'un phénomène, que tous les gouvernements se sont évertués à minimiser à défaut de pouvoir le cacher, le nouveau pouvoir en place s'est retrouvé confronté à un dilemme. Fallait-il dire la vérité aux Français ou bien tenter de dissimuler la réalité d'une violence aujourd'hui solidement installée dans certains de nos quartiers ? En déclarant que "cette société de violence ne saurait continuer à exister", Gérard Collomb n'a eu d'autre choix que d'admettre, manifestement à son corps défendant, une réalité devenue le quotidien de tous les policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers.
À travers le "Mouvement des policiers en colère", c'est bien ce manque de courage de nos politiques qui est montré du doigt par les forces de l'ordre. Trop laxistes avec des délinquants qui n'hésitent plus à mettre en péril la vie de ceux qui sont chargés de nous protéger, les discours officiels ont toujours soigneusement évité de nommer les vrais responsables de l'insécurité en France. Malheureusement, en désignant les politiques de la ville mises en place par ses prédécesseurs comme source de tous nos maux, le ministre de l'Intérieur d'Emmanuel Macron nous signifie clairement que rien ne changera. C'est pourtant oublier, en dépit des avertissement réguliers de la Cour des comptes, les milliards de francs puis d'euros engloutis par la collectivité nationale ces dernières décennies, le plus souvent à fonds perdus, en faveur de quartiers où la délinquance n'a pourtant fait que croître et embellir.
Alors non, la solution n'est pas dans la mise en place d'une énième politique de rénovation urbaine qui ne servira, comme ce fut le cas dans le passé, que de pompe à subventions pour les communes et leurs associations satellites. Nous savons déjà quels excès en découleront. La solution n'est pas plus dans une ixième réorganisation des services de la sécurité publique, rebaptisée pour la circonstance "police de sécurité du quotidien", qui ne contribuera qu'à la rendre un peu plus inefficace. La solution n'est pas, enfin, dans une nouvelle annonce budgétaire, davantage destinée à la communication d'un gouvernement en panne d'idées qu'à la recherche de solutions solides et durables pour lutter contre la criminalité galopante que connaît notre pays.
N'en déplaise à ceux qui nous gouvernent aujourd'hui, la réponse aux problèmes de sécurité passe avant toute chose par une augmentation significative des effectifs de police et de gendarmerie ; par la reconquête de nos quartiers face à des gangs solidement installés ; par une meilleure répartition des missions entre les différentes composantes de la force publique ; par un plan d'équipement et de modernisation des forces de l'ordre de grande ampleur ; en sanctionnant, enfin, avec sévérité ceux qui enfreignent nos lois et s'attaquent à ceux qui sont chargés de les faire appliquer. C'est sur cette base minimale, et sur elle seule, que l’État retrouvera sa force et sa crédibilité. Tout le reste ne peut que précipiter le chaos que nous redoutons tous.
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