Delphine Ernotte réélue à la tête de France Télévisions : l’heure du bilan

Si elle vient d'être réélue à la présidence de France TV, Delphine Ernotte présente un bilan peu glorieux.
Capture écran Assemblée nationale
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Un match plié d'avance. Des semaines avant d'être réélue à son poste de patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci faisait déjà figure de grande favorite. Les auditions des candidats pour la présidence du groupe ont eu lieu les 12 et 13 mai devant l’Arcom, mais le projet de celle qui briguait un troisième mandat avait rapidement obtenu le soutien de Rachida Dati, son ministre de tutelle à la Culture, selon Challenges. Pourtant, le bilan de la sémillante quinquagénaire est loin d’être brillant…

Des comptes dans le rouge

Sur le plan économique, tout d’abord. Après un audit très sévère de la Cour des comptes dévoilé en 2016, les voyants sont au rouge. Fin 2024, France Télévisions a ainsi fait état de 41,2 millions d’euros de déficit pour son budget de 2025. Une première en neuf ans. Si la part d’audience du groupe se stabilise autour des 30 %, les coûts de fonctionnement, eux, n’en finissent plus de grimper.

Parmi les explications de cette gabegie figure notamment la gestion des notes de frais. Début mars 2025, nos confrères de La Lettre pointait du doigt l’usage au sein de France Télévisions de certaines cartes bancaires « corporate » à des fins personnelles, permettant aux journalistes de retirer mensuellement jusqu’à 1.000 euros en liquide et de régler pour 4.000 euros d’achat chaque mois. Ces généreuses cartes auraient été accordées à quelque 1.000 salariés. Faites le calcul…

Face aux remous, le groupe public tenta de rectifier le tir. Dans une note interne révélée par La Lettre, la présidente Delphine Ernotte-Cunci confirma l’existence de ces cartes. Le volume total des transactions effectuées en un an s’élèverait à 7 millions d’euros, si l’on en croit le média.

https://twitter.com/ojim_france/status/1907456153589526691

Autre illustration de cette mauvaise gestion : l’ardoise très salée des Jeux olympiques de Paris 2024. Si la régie publicitaire de France TV s’était réjouie d’un chiffre d'affaires net dépassant les 100 millions d'euros pendant la quinzaine, les droits de diffusion, ajoutés aux coûts de production, ont dépassé les 150 millions. Soit un bilan largement négatif.

Une étrange gestion des ressources humaines

La gestion du personnel est une autre ombre au tableau de la présidence Ernotte. Début 2025, on apprenait ainsi que la Cour des comptes s’intéressait de très près à la politique de ressources humaines de France Télévisions, ayant eu pour conséquence une « valse » des directeurs de plusieurs services. Après avoir rencontré les représentants des principaux syndicats, trois magistrats de la Cour se sont inquiétés de « l’intense turnover au sein du top management » et de l’instabilité à la tête de la direction de l’information. De là à mettre en doute les qualités managériales de dame Ernotte…

Sur le même sujet, on se souvient des propos de la présidente, tout juste nommée à son poste, à l’encontre des « hommes blancs de plus de 50 ans ». Il semblerait que, depuis, cette orientation à la limite du racisme et du sexisme ait été bel et bien mise à exécution. « Depuis deux ans, nous avons recueilli de nombreux témoignages évoquant la mise à l’écart, voire le licenciement, d’hommes blancs hétérosexuels de plus de 50 ans, sur la base de dossiers fragiles, voire fictifs, affirme le collectif Médias Citoyens. Anonymes ou identifiés, ces récits décrivent un climat de peur généralisé, nourri par une stratégie de disqualification orchestrée au sommet. »

Devant ces accusations graves, BV a contacté la direction de la communication du groupe France Télévisions. Nous attendons leurs réponses.

Un militantisme idéologique

Mais avant tout, c’est bien entendu en raison de son engagement militant que Delphine Ernotte-Cunci a géré. Personne n’a oublié son invraisemblable profession de foi, faite devant la commission des finances de l'Assemblée, en juillet 2023 : « On ne représente pas la France telle qu’elle est […], mais telle qu’on voudrait qu’elle soit. »

Tout était dit. La mission déclarée de France Télévisions n’était dès lors plus de rendre compte du réel mais d’en donner à voir une vision fantasmée, conforme aux diktats du camp progressiste. D’où les fictions donnant systématiquement le beau rôle aux personnages issus de la diversité, d’où l’invisibilisation des faits d’actualité contredisant les bienfaits de l’immigration extra-européenne, d’où les plateaux télé penchant scandaleusement vers l’extrême gauche.

C’est à la lumière de ces faits que le bilan de Mme Ernotte devait être évalué. N’est-il pas inscrit dans sa charte que France Télévisions se doit de « conserver une stricte neutralité politique et respecter sur ses antennes le pluralisme de l'information » ?

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

83 commentaires

  1. Et c’est pour cette raison ( ne montrer que des images de la France tél qu’elle devrait etre) que Delphine Ermotte à interdit aux journalistes de parler des agressions de pretres ( voir article BV)

  2. Le plus frustrant, c’est qu’un comité de technocrates progressistes et apatrides, décide qui doit patronner les chaines nationales et gaspiller 3 milliards, au mépris le plus profond de ceux qui financent par leurs impôts. Supprimons l’ARCOM et les chaines nationales .

  3. Il y a une bonne opportunité de réaliser des économies en rognant le budget alloué à France Télévisions. 4 milliards d’euros par an sauf erreur de ma part.

  4. J’ai une idée pour sauver tous nos monuments historiques sans que cela coût 1 € aux français : on supprime toutes les chaînes et médias publics – sauf 1 pour le principe, juste une chaîne d’info avec obligation de neutralité réelle. Avec les milliards économisés, on aurait la trésorerie pour sauver tous nos bâtiments !

  5. Macron et la gauche bien-pensante wokiste viennent de faire une énorme erreur. Le retour de balancier sera d’autant plus violent dans deux ans que les médias du service public auront été trop loin dans la discrimination à l’égard de l’opposition, l’inéquité dans les temps de parole, et l’esprit partisan.

    Je commence à croire que tous les médias du service public radio ou télévision, ou en tous les cas une bonne partie, seront inéluctablement privatisés.

  6. Tant que la droite ne sera pas au pouvoir il y aura toujours des sbires de la gauche à des postes comme cette dame à des directions d’établissements audiovisuel

  7. Surtout continuons les programmes médiocres, qui ennuis tout le monde sans penser aux personnes âgées, handicapées ou malades qui ne peuvent compter que sur la télévision. C’est un scandale cette télévision.

  8. Pas un député pour questionner la ministre de la culture (sic) sur le scandale des cartes de crédit : le calcul, je l’ai fait soit : (12 x 1000) + (12 x 4000) donc 60000€ par tête annuellement (hors salaire !!!) x 1000 têtes = 60000000 donc 60 Millions d’€. On se demande pourquoi ?

  9.  » La mission déclarée de France Télévisions n’était dès lors plus de rendre compte du réel mais d’en donner à voir une vision fantasmée, conforme aux diktats du camp progressiste.  » Cela porte un nom : Propagande.

  10. A la vue des résultats de France TV pourquoi changer une équipe qui perd ? Réponse : désinformer les masses populaires !

  11. La voix de son maître, ou la médiocre télé d’État, préfère le confort de son poste à la l’honnêteté des contenus diffusés sur le poste.
    De son bilan, on préfèrera celui de Bilalian.
    Vous avez dit Rance Télévision ?

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