De la « Douce France »… Thomas, Mélanie, Philippe et les autres !

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« Douce France », tu n’es plus le pays de mon enfance ! Il ne s’agit pas de céder, avec 67 % des Français, à la banalité illusoire du « c’était mieux avant ! » avec l’insouciance du poète, mais l’ère 2020 de la « bienveillance » est à la barbarie.

Thomas Carbonnel, 23 ans, fils unique, qui fêtait la fin de son travail, est mort dans la nuit du 10 au 11 juin, poignardé, le 9 mai, de huit coups de couteau, à Sarcelles (Val-d'Oise), par un quadragénaire alcoolisé et drogué à la cocaïne, sorti depuis peu de prison.

Mélanie Lemée, gendarme, 25 ans, est morte le samedi 4 juillet, jambe arrachée, alors qu’elle effectuait un contrôle routier à Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne), percutée à plus de 130 km/h, par Yacine E., 26 ans, délinquant multirécidiviste, qui roulait sans permis, et transportait « vraisemblablement de la cocaïne ».

Philippe Monguillot, chauffeur de bus, 59 ans, à un an de la retraite, massacré, le dimanche 5 juillet, à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) alors qu’il voulait contrôler le ticket d’une personne et exigeait le port du masque pour trois autres. Deux des agresseurs au moins, 22 et 23 ans, connus des services de police pour drogue et alcoolisme.

Y a-t-il des probabilités criminelles ? Voyez la récurrence de l’addition : alcool, drogue, délinquance, prison, récidive ; et un résultat induit : le meurtre gratuit. Facile, me direz-vous. Simpliste ? Non, simplifié. Thomas, 23 ans, Mélanie, 25 ans, Philippe, 59 ans ; pas d’âge requis, en France, pour être assassiné. Ni de déterminisme géographique. Facile, me direz-vous ?

Oui, facile ; s’il s’agit de ne pas prendre position ; d’abonder dans le poncif matraqué par les autorités politico-judiciaires qui orchestrent notre faillite civilisationnelle avec, pour décalogue, la Charte européenne des droits fondamentaux. On vous dira : « Il ne faut pas généraliser ! Ce sont des cas isolés ! C’est la faute à la société ! On n’y peut rien, ça sera toujours comme ça ! Pas d’amalgame ! » Le cri de colère de Brigitte Bardot, la vieille dame indigne, suscite le « mépris » des pharisiens du Paris rive-gauche et de la bien-pensance médiatique repue.

Pour ne pas trancher, le semi-honteux socialo-centriste de la « classe moyenne », formaté à la modération mentale, se refuse à penser que ce sera un jour son fils qui sera lardé ; ou sa fille, égorgée dans une impasse… et plus si affinités.

Et la plèbe instable ? Après un cri de colère, calmée par une marche « blanche » – pardon pour le terme –, elle s’en retournera rêver devant sa télé au million qui ne tombera jamais. Et les familles de victimes ? : « Pas de récupération politique ! » Marche blanche : opération blanche ! Mais le happening a fonctionné. Rien ne sera plus comme avant. Tu parles, Charles !

Essayons de ne pas céder à l’émotion que provoque le crime. Avant Thomas, Mélanie et Philippe, il y a eu tous les autres ; pertes et profits pour la République.

« Que faire ? » rêvait Tchernychevski. Et si nous revenions à l’injonction sociale d’origine : « Tu ne tueras point ! » Sacralité de la vie. Cela signifie simplement : « Tu ne tueras point l’innocent ! » Par une perversion idéologique du principe chrétien de charité, le législateur de 1981 y a lu « Tu ne tueras point le coupable ! » au motif d’une supposée responsabilité sociale de sa déviance ; et il a imposé, pour cela, le paiement de sa dette à la nation.

Par un léger frémissement des sondages, le souhait populaire du retour à la peine capitale serait, à nouveau, majoritaire dans le pays. Quel gouvernement du « en même temps » aura le courage politique de mettre au référendum cette bonne question ?

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Pierre Arette
DEA d'histoire à l'Université de Pau, cultivateur dans les Pyrénées atlantiques

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