Cyril Hemardinquer : « Lorsqu’il y a refus d’obtempérer, les policiers sont autorisés à faire usage de leur arme »
Le secrétaire national du FPIP s'insurge contre cette polémique autour de l'usage de l'arme des force des l'ordre orchestrée par Jean-Luc Mélenchon : « Un véhicule qui fonce sur des policiers les expose au risque de mort, on est donc dans un principe de proportionnalité établi. »
Marc Eynaud. Des policiers ont fait usage de leurs armes devant un refus d’obtempérer, faisant un mort et un blessé grave. Les policiers avaient-ils raison de se servir de leurs armes ?
Cyril Hémardinquer. Évidemment que oui. Ils l’ont fait dans le cadre légal, n’en déplaise à M. Mélenchon. L’article L435–1 alinéa 4 du Code de sécurité intérieure prévoit ce type d’usage d’armes. Lorsqu’il y a un refus d’obtempérer et qu’une voiture folle fonce sur des policiers, ils sont totalement autorisés à faire usage de leurs armes pour la stopper. Dans un premier temps, c’est pour protéger leur vie, mais aussi pour protéger la vie d’éventuels civils qui peuvent être sur le trajet du véhicule en fuite et être des victimes collatérales. Aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon jette l’opprobre sur ces pauvres fonctionnaires de police qui devraient être décorés et non placés en garde à vue. Ces policiers font leur travail, ils ont sauvé leur vie et potentiellement celle des autres.
M. E. Mourir pour un refus d’obtempérer, n’est-ce pas disproportionné ?
C.H. Pas du tout. C’est totalement proportionné parce qu'un véhicule fonçant sur les policiers les expose à un risque de mort, et la réponse immédiate occasionnée par les armes létales, c'est l’exposition au risque de mort. Il y a donc une proportionnalité parfaite. Un véhicule qui fonce sur vous est une arme par destination. La proportionnalité est donc correctement établie.
M. E. Que pensez-vous des propos tenus à ce sujet par Jean-Luc Mélenchon ?
C.H. Si le leader de la NUPES était élu Premier ministre, puisqu’il ne brigue plus le mandat présidentiel, il aurait énormément de mal à gouverner car il n’aurait plus de police. Vouloir être policier dans un gouvernement géré par M. Mélenchon, c’est tout simplement impensable. En tenant de tels propos, on s’aperçoit qu’il n’aspire pas à être chef de gouvernement mais plutôt le parrain d’un État mafieux. Avec ce type de propos, il cherche à s’attirer les votes des délinquants, de la voyoucratie. Après avoir eu une campagne résolument islamo-gauchiste, on s’aperçoit maintenant qu’il a légitimé les attentats terroristes en refusant de parler de terrorisme dans le cadre de ces attentats. Maintenant, on a la légitimation du comportement des délinquants qui foncent sur des policiers et portent atteinte à leur vie. Pour M. Mélenchon, c’est normal. Il vient de taper sur le syndicat Alliance, mais il aurait pu citer n’importe quel autre syndicat de police car il a un problème avec les policiers. Il dit vouloir une police républicaine. Pour lui, c’est un policier qui se laisse foncer dessus et tuer pour protéger la vie du délinquant ? C’est un non-sens.
M. E. Comment expliquez-vous cette ambiance délétère vis-à-vis des policiers, même si une majorité de Français les soutient encore ?
C.H. Le problème est que cette majorité de Français est silencieuse. Or, celle que l’on entend le plus dans la rue et que l’on voit dans les médias, c’est la minorité qui fait parler d’elle et sur-occupe l’espace médiatique en parlant des policiers comme étant des assassins ou des bourreaux. Pour des milices d’extrême gauche, la police est une milice au service d’un pouvoir autoritaire. Or, les policiers exercent dans ce climat d’insécurité où l’on voit plus de 37.000 représentants de l’autorité (policiers, gendarmes, pompiers) qui ont été agressés, les douze derniers mois sur le sol français. Travailler dans un climat aussi délétère, c’est très compliqué et anxiogène. On constate, dans l’administration, un certain nombre d’enquêtes IGPN pour des policiers faisant correctement leur travail. Aujourd’hui, les policiers exercent dans un climat très anxiogène avec des conséquences énormes sur leur vie privée. Ils ressentent des états de stress dans leur vie professionnelle et, par ricochet, cela rejaillit dans leurs foyers et détruit des familles complètes. Il faut bien avoir à l’esprit qu’en mettant en cause les policiers faisant simplement leur travail, cela ne va pas servir à améliorer les choses. Il faut mener un gros travail de réflexion là-dessus.
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