Conséquences du fiasco afghan : l’immigration à l’épreuve de la réalité…

réfugiés afghans

Si la situation n’était pas si triste, on rigolerait de voir Christian Estrosi, l’homme qui se bouche le nez devant les élus RN, celui qui dit ne partager aucune valeur avec le parti de Marine Le Pen, celui encore qui clamait, en juin dernier, « Le RN est un mouvement extrémiste et ceux qui le rejoignent sont bercés par ces idées extrémistes », on rigolerait de le voir aujourd’hui réclamer des « quotas migratoires » et clamer haut et fort « Non, c’est clair, je ne veux pas recevoir de réfugiés [afghans] chez nous ».

Il estime qu’il a eu sa dose, le maire de Nice. Sa dose de réfugiés, et surtout sa dose de terroristes. Il l’a dit sur RTL, au lendemain de l’allocution d’Emmanuel Macron : je ne veux pas de réfugiés car « notre ville a été victime, ces dernières années, du terrorisme de manière considérable avec l'attentat du 14 juillet sur la promenade des Anglais et celui de la basilique Notre-Dame ». Scandale ! Les propos du maire de Nice ont déchaîné l’indignation. Comme cette Mme Granouillac, élue d’opposition, qui a tweeté : « Lorsque l'on est président d’une métropole, je ne comprends pas que l'on puisse être aussi désolidarisé (sic), et ne pas tendre la main à ceux qui en ont besoin. Parler des attentats terroristes dans une crise humanitaire comme celle-ci, c’est très maladroit. La ville est certes meurtrie, les plaies ne sont pas refermées, mais là, c’est indécent. J'attends que monsieur le maire explicite en quoi ces deux notions, terrorisme et solidarité, sont à mettre en parallèle. »

Erreur d’analyse : il ne s’agit pas de mettre en parallèle terrorisme et solidarité mais terrorisme et immigration. La nuance est d’importance. En effet, si tous les immigrés ne sont pas terroristes, il se trouve que les terroristes sont très très majoritairement immigrés, ce qui pose un problème évident qui, pour une fois, n’échappe pas au maire de Nice.

Ce vendredi matin, c’est la responsable de France terre d’asile qui était invitée sur RTL. Elle est catégorique : « Il faut que la France propose un accueil digne à toutes les personnes qui sont en demande de protection. » Vaste mission… On aimerait, d’ailleurs, lui poser une question : les membres en fuite du gouvernement fantoche et « l’armée afghane » qui ne l’est pas moins, tous ces soldats prétendument formés à nos frais qui se sont eux aussi enfuis en abandonnant sur place le matériel et leurs concitoyens, tous ceux-là ont-ils également vocation à être accueillis sur notre sol ?

Les Afghans sont, en France, les premiers bénéficiaires du droit d’asile : 45.000 personnes, chiffre officiel du ministère de l’Intérieur, à quoi il faut ajouter les clandestins, par définition inquantifiables. Essentiellement en Île-de-France, ils forment le gros des troupes des camps de migrants régulièrement évacués du nord de Paris.

« De 1980 à 2010, la France a accueilli entre 100 et 200 Afghans chaque année, puis entre 400 et 700 jusqu’en 2014 », dit la directrice de France terre d’asile au Monde ; « ensuite, le début du retrait des troupes d’Afghanistan et la crise syrienne ont entraîné un premier mouvement de migrants vers l’Europe, surtout vers l’Allemagne, la Suède, la Norvège. Et puis, à partir de 2018, on a vu des flux secondaires internes à l’Union européenne, et beaucoup de ces « dublinés », qui avaient été déboutés dans leur pays d’arrivée, sont venus présenter une deuxième demande d’asile en France. » Depuis 2018, l’OFPRA reçoit 10.000 demandes par an émanant d’Afghans.

Ce sont de jeunes hommes (27 ans en moyenne) pour qui, de l’avis de tous, l’adaptation est très difficile : « Il y a une difficulté, plus forte que chez d’autres nationalités, dans l’apprentissage des codes, dans la prise en compte de ce que nous sommes sociétalement, en particulier dans le rapport hommes-femmes », reconnaît le directeur de l’OFII, l’Office français de l’immigration et de l’intégration…

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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