Christophe Barbier appelle les Français à prendre le risque de la vaccination

Barbier

Il existe plus macronien qu'Emmanuel Macron. Plus « dans le sens du vent » que le vent lui-même. Encore plus pro-vaccin que le PDG des laboratoires Pfizer : Christophe Barbier. Le « Grand Tout ». Tout ce qui passe, tout ce qui vient. D'accord jusqu'à l'overdose. D'où son diminutif affectueux de « Grand Toutou ».

Le professeur Alain Fischer, nommé « Monsieur vaccin » par l'Élysée, émet quelques réserves quant aux éventuels effets secondaires indésirables. Saint Christophe passe outre et va plus loin. Il faut vivre dangereusement, les amis ! Assis devant sa webcam, le missionnaire de la cause vaccinale développe une argumentation téméraire ignorant les avis mitigés d'un grand nombre de scientifiques parmi lesquels figure pourtant l'ami de son ami : le susnommé Alain Fischer.

Tel un camelot vantant les mérites d'un élixir de longue vie, le barbant Barbier avance trois raisons de passer à la casserole. La première est de se protéger du coronavirus, et peu importe si Môssieur vaccin se montrait moins affirmatif sur le sujet. « ...dernier point qui est critique, dont la solution prendra du temps, c’est de savoir si le vaccin protège l’individu vacciné contre l’infection et, espérons-le, contre l’infection grave », avait-il déclaré, lors de la conférence de presse du 3 décembre.

La deuxième raison serait philosophique. Et même altruiste. Chacun deviendrait une sorte de bienfaiteur de l'humanité qui saurait ne pas contaminer son prochain. À propos de la transmission, ladepeche.fr cite Olivier Véran : si le vaccin protège « des formes graves de la maladie, on ne connaît pas encore son impact sur la transmission du virus ».

Et pour les quelques badauds qui ne seraient pas encore convaincus, un rappel de l'argument massue cité plus haut. Citons l'oracle : « Il y a une troisième raison, elle est politique ou esthétique : c'est le goût du risque. » La grande aventure à portée de la main. Après avoir embrassé femme et enfants, le héros partira cheveux au vent vers son cabinet médical. La fleur au fusil. Certains en reviendront...

Mais le bateleur rassure son auditoire : « Du risque calculé ! Il ne s'agit pas d'être kamikaze. » Ouf ! Le client range le sabre avec lequel il s'apprêtait à en finir avec Christophe Barbier. Celui-ci semble revenu à des recommandations moins suicidaires : « Certes, avec un vaccin surtout inconnu, il y a toujours un petit risque, un tout petit risque. » Se faire une entorse en allant chez le médecin, rencontrer son contrôleur fiscal dans la salle d'attente. Rien que du minuscule. Le « Grand Toutou » a examiné les risques au microscope. Ils sont à peine visibles.

L'ex-directeur de la rédaction de L'Express termine son message par des images fortes. Vaccinés, nous deviendrons « des petits pompiers qui éteignent le grand incendie de l'épidémie ». Prochaine vidéo en compagnie de Chantal Goya. Le tout est enfin ponctué par un avertissement solennel : « Ne pas se faire vacciner c'est aussi être un poltron. Sommes-nous une nation de poltrons au pays de Cyrano et de d'Artagnan ? »

S'agissant de vaccination, la référence au mousquetaire est malencontreuse. L'internaute associe épée et seringue. Effrayé, il éteint son écran. C'est décidé, il n'ira pas. Et toutou est à refaire.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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