Chevaux mutilés : le silence assourdissant des animalistes et des antispécistes

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Croupes entaillées, yeux crevés, parties génitales lacérées, oreilles coupées : les mutilations de chevaux se multiplient depuis plusieurs semaines un peu partout en France. Une note provenant du service central du renseignement territorial, diffusée mardi, recense 34 actes de cruauté depuis le début de l’année, dont 5 uniquement dans la journée du 24 août. Tout se passe comme si la vague de violence qui déferle sur la France depuis la levée du confinement venait également frapper nos amies les bêtes. Mais si ces actes de mutilation inquiètent les plus hautes instances, ils ne semblent pas franchement émouvoir les écologistes de tous poils pourtant toujours prolixes pour dénoncer les souffrances animales.

Du côté du parti animaliste et des associations antispécistes, c’est silence radio. Pourtant, le cheval étant le seul animal dont plusieurs parties de sa morphologie se nomment comme les nôtres, il devrait être la mascotte des luttes antispécistes qui militent pour un traitement égal entre l’homme et l’animal. On ne peut que déplorer qu’aucune marche rouge ne soit lancée par des militants peinturlurés en rouge, brandissant des pancartes avec des têtes de chevaux ensanglantées et braillant sous les fenêtres du ministère de l’Intérieur « Stop stop stop au massacre ! » « Assez assez assez de massacre, sauvons nos équidés ! » En cette rentrée scolaire, le combat est ailleurs. L’heure est à l’évangélisation au véganisme. Les prêcheurs du Parti animaliste sont occupés à partir à l’assaut des menus des cantines avec, comme mission, de convertir les élèves à la cause végane et au végétalisme.

Quant à l’inénarrable journaliste donneur de leçons, Hugo Clément, il préfère interviewer des chasseurs bien vieux, bien beaufs, bien blancs, et afficher sa mine chagrinée à chaque fois que l’un d’entre eux explique que la chasse à courre fait partie d’une tradition ancestrale et que la chasser n’est pas massacrer des animaux par pur plaisir sadique. De toute façon, en pleine campagne de promotion pour le référendum sur les animaux, Hugo Clément a mieux à faire que poster une vidéo virale sur Instagram pour s’indigner contre ces actes de barbarie à l’encontre des équidés.

En fait, le mutisme sonnant et trébuchant des écologistes n’étonne guère, car il est finalement assez logique. Les mutilations des chevaux ne peuvent ni les émouvoir ni les intéresser. Entre des chevaux victimes d’actes de violence gratuite et des poules pondeuses entassées dans des cages encrassées qui ne voient jamais la lumière du jour, le choix est simple. Avec les chevaux mutilés, il n’y a aucun système d’exploitation capitaliste à dénoncer. Le combat écolo privilégie donc les poules, érigées en victimes innocentes sacrifiées sur l’autel de l’odieux élevage industriel intensif, grand responsable devant Mère Nature de la pollution des sols et des eaux et de crime contre l’humanité. En choisissant de défendre les animaux qui ont du potentiel pour légitimer la cause animale, les écolos pratiquent une sorte de discrimination.

Mais le désintérêt des écologistes va au-delà de cet opportunisme de combat. Il est aussi à chercher dans ce que symbolise le cheval. Il suffit d’assister aux chorégraphies équestres de Bartabas pour se rappeler que c’est avec le cheval que l’homme a remporté des batailles et construit une civilisation. Des duos illustres ont marqué l’Histoire, l’un des plus beaux exemples étant celui d’Alexandre le Grand domptant le fougueux Bucéphale et partant conquérir le royaume de Perse.
nIn fine, pour les écologistes, le cheval est trop humain pour être intégré dans leurs luttes.
Préférant la nature à l’Histoire, les écologistes, perchés sur leurs trottinettes ou sur leurs vélos électriques, leurs destriers métalliques de ce Siècle vert, comme dirait Régis Debray, accueillent dans une froide indifférence cette cruauté à l’encontre de nos chevaux, autre preuve flagrante de l’ensauvagement de la société.

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