Charles III dans les pas d’Élisabeth II

CHARLES III

Après l’annulation de sa première visite en France au mois d’avril 2023, le roi Charles III fait l’immense honneur à la France de venir du mercredi 20 au vendredi 22 septembre. Ce déplacement initial avait été malheureusement, mais sans surprise, critiqué par la gauche. Cette dernière assimile la présence d’une tête couronnée dans notre pays à une injure au peuple républicain et à la prétendue Histoire de la France qui ne commencerait qu’en 1789.

Amitié entre nos deux pays

En réalité, bien sot qui critique la présence de Charles III sur notre sol. En effet, cette visite ne peut que s’inscrire dans le souvenir des nombreuses venues que fit la reine Élisabeth II durant son long règne. Ainsi Charles III, à l’image de sa défunte mère, ne fait que perpétuer la tradition des souverains anglais renforçant l’amitié entre la France et la Grande-Bretagne.

Dès son enfance, sous l'influence de sa mère, Élisabeth est une profonde francophile, en témoigne sa maîtrise de notre belle langue. Son premier voyage dans l’Hexagone se tient en 1948. Elle rencontre ainsi le président de la IVe République, Vincent Auriol qui lui remet le grand cordon de la Légion d'honneur. Accueillie chaleureusement par le peuple français, et tombant sous le charme de Paris, on l’entend dire : « Comment les Français ont-ils pu guillotiner un roi ? » En souvenir du passage de ce séjour, le marché aux fleurs de l'île de la Cité est rebaptisé « marché aux fleurs Reine Élisabeth II ».

Le retour de la souveraine sur notre sol, en 1957, est malheureusement marqué par quelques tensions. En effet, quelques mois plus tôt, la Grande-Bretagne et la France étaient contraintes de se retirer de l’Égypte, après l’échec de l’expédition du canal de Suez en 1956. Cela n’empêche pas notre pays de rendre honneur à sa prestigieuse invitée. Élisabeth II est ainsi reçue par le Président René Coty au château de Versailles pour une magnifique réception.

L’entrée du Royaume-Uni dans la Communauté économique européenne, en 1972, est encore prétexte à une nouvelle visite de la reine sur notre territoire. Elle déclare au Président Georges Pompidou : « S'il est vrai que nous ne conduisons pas du même côté de la route, il est vrai aussi que nous allons dans la même voie. » Mais cette entrevue faillit tourner à l'incident diplomatique ! Le Président Pompidou, afin d’aider la souveraine, s'était permis de lui toucher le bras. Or, le protocole est clair : on ne touche pas la reine.

En 1992, Élisabeth II revient consolider les relations franco-anglaises en visitant à nouveau Paris. La capitale a bien changé, depuis 1948. De nouvelles réalisations architecturales sont apparues, telles la pyramide du Louvre ou encore l’Arche de la Défense.

Invitée par Jacques Chirac, en 2004, la reine n'hésite pas à marquer sa nouvelle visite en venant en France par l’Eurostar. Cette visite célèbre le centenaire de la deuxième Entente cordiale, acte fondateur de l'amitié franco-britannique depuis 1904.

Enfin, la dernière visite a lieu en 2014, lors des célébrations du 70e anniversaire du débarquement en Normandie. Entourée par dix-huit chefs d’État du monde entier, dont François Hollande, la reine est la seule à avoir porté l’uniforme militaire pendant la Seconde Guerre mondiale.

L'art de vivre à la française

Bien sûr, tous les voyages de la reine en France ne se limitent pas à des visites officielles et protocolaires. La souveraine appréciait notre pays pour ses paysages, sa campagne, son patrimoine, mais aussi tout simplement pour le repos que lui procuraient ses vacances en France. En 1967, cette passionnée d'équitation se rendit en Normandie afin de visiter plusieurs haras.

Pendant toute la durée de son règne, Élisabeth II aura rencontré plusieurs de nos Présidents français. Elle a pu renforcer les liens d'amitié entre nos deux pays en faisant fi des mouvances politiques. Elle aura ainsi su se faire aimer d’un peuple français qui, bien que farouchement républicain, pleura le décès de cette reine. Souhaitons que la venue de Charles III s’inscrive dans la continuité diplomatique entreprise par sa mère, mais aussi que notre pays soit digne de sa venue.

Eric de Mascureau
Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

9 commentaires

  1. Visite qui ne nous intéresse pas …mais pas du tout ..et nous serons bassinés …par la rencontre de deux vieilles personnes pommadées et sublimes …alors aucun intérêt ..par contre le dîner à Versailles sera excellent…,à nos frais .

  2. Je le trouve bien « fade » par rapport à sa mère, mais ça se comprend, il n’aime pas le foie gras le « pôvre », quelle âme sensible. Il préfère peut-être la panse de brebis farcie, mais qu’en pense la brebis ? lol.

  3. Charles III a quelques manies qu’il faut connaître pour éviter les impairs, n’est ce pas monsieur Macron, on ne le tutoies pas et on ne lui tapotte pas le dos,entre autre!

  4. La famille royale britannique a toujours été au coté de la France. Il ne faudra jamais oublier, pendant la guerre, du soutien politique aussi discret qu’efficace du roi Georges, le grand père de Charles III en faveur du Général qui a toujours été dans cette famille reçu comme un ami.

  5. D’après un général avec qui j’avais travaillé sur l’ennemi du moment à savoir le Pacte de Varsovie, l’ennemi héréditaire de la France, c’est l’Angleterre et rien qu’elle.
    Et bien que français, je ne suis absolument pas farouchement républicain.

  6. M. DE MASCUREAU, avez-vous lu le livre « l’aigle et le léopard » récemment soriti ? Les britanniques n’ont jamais été nos amis sachez-le ! La visite de charles 3 à Bordeaux, région toujours revendiquée historiquement par les anglais ressemble plus à une provocation à laquelle se plis notre « petit » timonier de service !

    • Vivement le Frexit pour l’Aquitaine! Et que recommencent les exportations de vin détaxé pour la perfide Albion!

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