Audition de CNews par l’Arcom : la chaîne d’info dans le viseur

Après C8, c’est au tour de CNews de passer l'examen devant l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), ce lundi 15 juillet. Les représentants de la chaîne d’information en continu avaient une heure trente pour convaincre le gendarme de l’audiovisuel du bien-fondé de la présence de CNews sur les ondes télé. Au programme : pluralisme, valeur de l’information, quantité des débats… Autant de sujets abordés dans un climat de polémique alimentée par l'extrême gauche, ses militants anti-CNews et une pétition (signée plus de 240.000 fois) contre le renouvellement de l’agrément de la chaîne d’information et sa petite sœur, C8. Tout récemment, encore, le député Nouveau Front populaire (NFP) Benjamin Lucas répondait à un journaliste de la chaîne d’information en continu, expliquant tout le mal qu’il en pensait. Sur X, l’élu publie l’échange : il y explique ne pas vouloir participer à une émission sur une chaîne dont il considère « qu’elle contribue à construire un climat de haine délétère pour notre pays et notre démocratie ».

CNews, première chaîne d’information de France ?

La chaîne d’information du groupe Canal+ doit se battre contre vents et marées pour faire entendre son droit singulier à l’existence sur les canaux TNT. Pourtant - et c’est certainement, au fond, la raison des critiques qu’elle subit -, les voyants de la chaîne sont au vert. Face au collège de l’Arcom, Maxime Saada, vice-président du groupe Lagardère et président du directoire du groupe Canal+, annonce, dès les premières minutes de l’audition : « Sur CNews, nous devrions être profitables l’année prochaine, même peut-être cette année. Et ce n’est pas une parole en l’air, [la chaîne] a été bénéficiaire en mars. » Et de poursuivre : « L’amélioration des comptes de la chaîne est constant depuis la refonte du modèle d’i>Télé qui n’a jamais été profitable. »

De son côté, le directeur des programmes et des antennes de Canal+, Gérald-Brice Viret, vante une hausse significative des audiences quotidiennes de la chaîne. « En devenant première chaîne d’info de France, CNews se tiendra à la hauteur de ses responsabilités, continuera à informer et à refléter la diversité des opinions qui font la richesse de la France et de sa démocratie », rassure-t-il. Devenue première chaîne info de l’Hexagone pour le deuxième mois d’affilée, avec 3,5 % de part d’audience, CNews consolide son modèle d’info/débats qui vise à représenter toutes les opinions.

Mise en place d’une « direction du pluralisme »

Face aux attaques, Serge Nedjar, directeur général de CNews, reconnaît « 0,012 % de dérapages » à l’antenne, mais il précise la ligne : « Notre concept, c’est de parler de tous les sujets, y compris ceux qui peuvent être inflammables, y compris ceux qui peuvent fâcher. Et c’est ce qui fait le succès de CNews. » Face aux critiques sur le « manque de pluralisme », CNews prend des dispositions. Afin d’éteindre toute polémique, Gérald-Brice Viret a annoncé la mise en place d’« une direction du pluralisme », affirmant que la chaîne allait pour cela embaucher « 4 à 5 personnes » afin de veiller « à la pluralité des thématiques, des intervenants et des opinions ».

Face aux reproches de ceux qui ne voient CNews que comme une chaîne de débats sans valeur ajoutée, le directeur général de la chaîne réplique : « L’information est présente du matin au soir sur CNews, avec quarante JT : aucune chaîne d’info concurrente ne fait quarante JT quotidiennement. » L'enjeu est lourd : la chaîne sera-t-elle reconduite sur son canal TNT ? Ou éliminée ? Ou contrainte par de nouvelles obligations ? Réponse attendue fin juillet.

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