Au temps du confinement, Têtu vante le sexe en groupe !
« Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ! », phrase célèbre du Bossu… C’est, sans le dire, la devise de Marlène Schiappa, la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes qui court plus que jamais au-devant des « violentés » conjugaux. Plus exactement des violentées conjugales.
Il paraît qu’avec le confinement obligatoire, les violences conjugales se multiplient, alors, « comme il est plus difficile de se déplacer, nous faisons en sorte que les dispositifs d'accompagnement aillent aux femmes », a déclaré, samedi, notre ministre, annonçant une série de mesures exceptionnelles. En l’espèce, des « points d'accompagnement éphémères » installés dans les supermarchés où les femmes pourront, à l’abri des oreilles inquisitrices, raconter leurs malheurs. Entre le rayon fromages et celui du PQ, des locaux « permettant la confidentialité mais assez vastes pour accueillir les femmes en respectant les mesures barrières », a-t-elle détaillé au Parisien.
J’ai l’air d’en rire. Ça n’est pas bien. Toutefois, si je me gausse de notre dévouée ministre, c’est surtout pour souligner la façon particulièrement cloisonnée dont elle envisage la question. C’est mon ami Nicolas Gauthier qui le soulignait, en effet, ici même, jeudi dernier : les violences conjugales ne concernent pas que les couples hétérosexuels ; les femmes entre elle se cognent aussi, et pas qu’un peu.
De même, un article de L’Express, de décembre 2019, révélait que « peu étudiée, et encore moins médiatisée, la violence conjugale, qu'elle soit physique, psychique, sexuelle ou morale, dans les couples homosexuels est bel et bien une réalité ». Il reprenait aussi ces chiffres de l’étude AGIR de 2013, les derniers connus : « 11 % des gays et lesbiennes et 20 % des bisexuels déclaraient en avoir été victimes, contre 7 % des hétérosexuels. »
Résumons donc : sous prétexte de ne pas alimenter « l’homophobie », on tait soigneusement ce qui dérange pour ne pas contrevenir aux clichés, continuant à prétendre que les femmes sont moins violentes que les hommes et que les couples de même sexe sont plus « égalitaires » que les couples hétérosexuels.
De même, pour ne pas « stigmatiser », on se garde bien de dénoncer des pratiques sexuelles qu’en d’autres temps on aurait qualifiées de déviantes, et si on les médicalise, ce n’est pas pour en guérir leurs auteurs mais seulement pour en soigner les conséquences.
Je découvre, ainsi, que notre généreuse Sécurité sociale prend totalement en charge la PrEP, un traitement qui « s’adresse en priorité aux publics ayant un haut risque d’acquisition du VIH » par leurs comportements (cf. rapports non protégés, drogue, etc.). Donc, pour parler concrètement, vous et moi offrons une totale couverture médicale aux adeptes des backrooms et substances illicites…
Ce long préambule vous explique pourquoi je suis particulièrement choquée par la une du numéro de printemps du magazine Têtu. Un magazine dont je ne me préoccuperais pas plus que d’habitude s’il n’était actuellement affiché en grand aux quatre coins du kiosque en bas de chez moi.
Souvent montreuse de mâles bodybuildés qui font la joie du Marais, la couverture nous propose pour ce numéro une partie carrée, au vrai sens du mot : quatre hommes nus dans des ébats collectifs. Le titre : « L’amour et le sexe ».
Je ne suis pas bégueule, mais j’aimerais toutefois poser quelques questions à Mme Schiappa :
Le Bureau de vérification de la publicité (BVP), souvent pointilleux, a-t-il des consignes spéciales de tolérance pour les publications LGBT ?
À l’heure confinée où il est interdit de s’approcher de son voisin, est-il bien opportun de l’inviter à partouzer, donc à adopter les comportements très « à risque » de contamination ?
Question subsidiaire : imaginons qu’un magazine autre que Têtu, un magazine de mâle blanc hétéro par exemple, fasse une semblable une avec deux couples mixtes, comment réagirait Mme Schiappa ?
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