Anne Hidalgo au classement du Time, ou le bal des connivences

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La nouvelle a claqué comme un coup de tonnerre dans le ciel de Paris. Anne Hidalgo, la maire, la mairesse, celle dont on ne sait prononcer le nom sans réprimer un sourire, a été classée parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde par le Time. Le très très sérieux journal américain. No ? It is not possibeul ? Si ! It is.

Immédiatement, de battre, le cœur du bobo s'est arrêté. Trottinettes figées, Vélib' bloqués, minute de silence, recueillement. La ville est sous le choc. Le Vatican parle de canonisation, la NASA veut l'envoyer sur Mars... L'Hidalgomania s'est emparée du monde. Des processions de Bastille à Nation s'organisent. Sainte Anne, ayez pitié du pauvre pêcheur en Peugeot diesel.

Passé ce moment d'intense émotion, l'habitant se plonge dans le Time afin de connaître les raisons de cette élévation soudaine. Il la savait boute-en-train, ensableuse de quais de Seine, climato la tête à Toto... Un modèle pour la France. Mais le monde ? Jacques Chirac avait promis de se baigner dans la Seine. Elle marche dessus !

Fébrilement, le Parisien prend connaissance des motivations du journal américain. Seule personnalité française à figurer par les 100 élus. Le miracle a eu lieu. Anne Hidalgo campe fièrement aux côtés de Donald Trump, Joe Biden, Merkel, Bolsonaro, von der Leyen, le dirlo de l'OMS, des basketteurs, Angela Davis, des chanteurs, les fondateurs de Black Lives Matter, etc. Le Bazar de l'Hôtel de Ville et la Samaritaine ont enfin fusionné. La proximité de la mairie de Paris avec le premier a peut-être motivé le jury. Eh bien; non. Dans un texte, le climato-catastrophé Al Gore explique les raisons de ce choix. Une homélie à lire mains jointes et nanti d'une bouée de sauvetage.

« Alors même qu'elle est confrontée à la pandémie [il la croit malade] la maire Hidalgo a fait de Paris un exemple éclatant de la manière dont les villes peuvent mener la transition vers des sociétés plus propres, plus saines et plus prospères. » Abstraction faite des tentes de migrants, des sacs-poubelle épars, des détritus et des travaux perpétuels (les lunettes filtrantes d'Al Gore sont en vente sur Amazon).

Le climato-businessman est lancé. Intarissable sur le sujet. Anne Hidalgo est son idéal féminin : « Elle transforme le paysage de la ville pour le rendre plus accueillant pour les piétons et les cyclistes en réduisant la circulation automobile et en rendant l'air plus pur. » À ce moment, le bobo accoudé sur sa trottinette se demande ce que fume Al Gore. Il en veut. Il faut légaliser le produit.

« Un leader visionnaire. » « Le genre de leader qui démontre la manière, dont l'action à l'échelle locale, pour résoudre la crise climatique ». Habite-t-elle chez ses parents ? Al Gore est déterminé. Il l'aura. Elle peut craquer. On y croit.

Donald Trump et Bolsonaro se demandent ce qu'ils font dans cette galère. Peut-être ont-ils été invités pour tenir le sac à main d'Anne Hidalgo pendant la série de tangos. Au bal de la connivence, certains invités font désordre.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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