Anne Hidalgo à nouveau grillée
Au pied des arbres parisiens se tenaient des grilles circulaires en fonte ajourée. Un aménagement haussmannien conçu par Gabriel Davioud, mis en place en 1859. Avec les fontaines Wallace et autres colonnes Morris, elles étaient la marque de la capitale. Puis Anne Hidalgo arriva. Les grilles seraient enlevées pour laisser place à des carrés végétalisés entretenus par les riverains. Les rues de Paris ne seraient plus qu'une succession de jardinets bucoliques dans lesquels insectes et fleurettes, poireaux et potirons cohabiteraient dans un esprit de franche camaraderie. La machine à fantasmes soixante-huitards tournait à plein régime. Çà et là, des communautés hippies viendraient peut-être s'installer dans ces eldorados de verdure et Paris illuminerait le monde de ses peace and love.
Les effets des produits hallucinogènes retombés, avec l'aide du hashtag #saccageparis qui publie quelques clichés désobligeants, l'équipe municipale découvre que ses îlots enchanteurs sont devenus des cloaques multiconfessionnels. Les partisans du dépotoir à canettes de sodas se disputent le terrain avec les promeneurs de chiens sans toilettes fixe, tandis que, profitant d'une nuit sans lune, des déménageurs compulsifs déposent sournoisement divers mobilier hors d'usage. À la surprise générale, en de rares endroits, les mauvaises herbes ont réussi une percée spectaculaire au milieu de papiers gras et d'emballages de burgers. Le triomphe de la nature, la beauté du « vivre ensemble ».
Bonne fille, face à l'évidence, Anne Hidalgo décide de mettre un terme à cette idée saugrenue. Réinstallation progressive des grilles du bon vieux temps. Grillée pour grillée... Ce retour aux fondamentaux marquera l'année 2022 avec sa tentative désespérée de propulser la première dame de Paris sur le perron de l'Élysée.
À défaut d'arroser les plantations luxuriantes, le premier adjoint d'Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, s'est empressé d'ouvrir le robinet d'eau froide sur les Parisiens ravis de voir disparaître ces mini-déchetteries. Sa déclaration glace d'effroi les plus euphoriques : « Nous allons donc mettre en place une nouvelle stratégie de végétalisation, plus ambitieuse. » Oups ! Mais encore ? « Qu’il s’agisse de végétaliser la ville ou de réduire la place de la voiture, nous allons poursuivre nos efforts », ajoute-t-il. L'inquiétude grandit dans les rangs des abonnés à #saccageparis, mais qu'ils se rassurent : l'équipe municipale est sur le point de faire baisser la température mondiale. « L’attachement au patrimoine ne doit pas empêcher d'adapter la ville au changement climatique. Il y a urgence. » Quelques jardins suspendus du meilleur effet, de la terrasse avec plein d'arbres en pot et le tour est joué. La mer descend, la banquise se reforme et Anne Hidalgo marche sur la Seine. Jésus, que notre joie demeure !
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Un vert manteau de mosquées
38 commentaires
Très bon fou rire !!!
Très belle photo pour illustrer Anne Hidalgo , un joli pissenlit qu’elle ne va tarder à manger par la racine .
Mais non, mais non, elle doit continuer comme ça, c’est la punition pour les bobos qui ont voté pour elle. Tant pis pour Paris, ça n’est plus ma ville où je suis né et que j’ai fui quand elle à commencé à être moins vivable. L’enlaidissement avait déjà commencé il y a des décennies, la tour Montparnasse, Beaubourg, les berges « autoroutées », les colonnes de Buren, et puis l’ensauvagement amplifié par de nouveaux habitants, d’où les digicodes, les portes blindées, les vigiles, et les parcmètres…
« Que notre joie demeure » en effet Monsieur LEROY (!) MERCI beaucoup de savoir nous faire sourire et rire d’une gestion calamiteuse…..Bonne journée.
Les grilles étaient très bien.
Mort de rire .. mais les parisiens l’on réélue Non? Être bête présente cet avantage que soi-même on ne s’en aperçoit pas. »
Tristan Bernard
quel moment de bonheur de lire cet article le matin, la joie revient à vitesse grand V, merci