Allocution présidentielle : cent jours avant le Paradis !

MACRON 220323

Un succès fou ! Appels au boycott, concerts de casseroles, manifs et hurlements lors de la sortie du ministre de la Santé François Braun à Langon, près de Bordeaux, rassemblement devant les mairies à l’appel de La France insoumise et d’Attac : jamais propos plus fade d’un président de la République n’aura suscité tant de bruit.

Le Président s’est contenté, dans son allocution télévisée de ce 17 avril au soir, d'un service après-vente minimum. Au diable les manifestations ! La réforme entrera en vigueur à l’automne, explique-t-il. « Ces changements étaient nécessaires. » Point final. Il n’avait pas le choix, nous répète le monarque, qui ne dit évidemment rien de la contrainte européenne devant laquelle il court. La vérité n’est pas entière. Une fois de plus, le prestidigitateur Macron tente de faire sortir de son chapeau un lapin de Pâques - question de saison. Mais le tour ne prend plus. Parfois, on espère vaguement. « Cette réforme est-elle acceptée ?, lance-t-il sur le ton du mauvais comédien payé pour faire la blague. À l’évidence, non. Nous devons en tirer tous les enseignements. ». C'est-à-dire, aucun.

Du chapeau n'émerge point de colombe… Les Français sont en colère contre le travail qui ne paye plus, contre la hausse des prix, contre la déferlante migratoire, contre la retraite, mais voilà, il y a « cette indépendance française et européenne ». C'est-à-dire ? Si vous avez compris, c’est qu’il s’est mal exprimé, comme disait l’autre. Des mots vides de sens, il en a pour tout le monde. Macron propose de « retrouver l’élan de notre nation ». La nation, pour les électeurs du RN ? Il en appelle à cette « idée de justice ». Un faux sucre pour la gauche. Il a hâte d’en finir, le Président. Avec les retraites, avec cette intervention télévisée devant prompteur, avec ces Gaulois querelleurs. Mais il faut bien emballer le poisson. Alors, il lance cette idée : trois grands chantiers. Des chapitres fourre-tout où on jette les rares succès d’une présidence-naufrage, les défis à venir sur lesquels on ne fera rien et quelques mots qui clignotent. Cela donne en vrac, dans le chantier sur le travail, les bons chiffres du chômage (où la France reste pourtant à la traîne de l’Europe), l'éternelle réforme des lycées professionnels, les rendez-vous avec les syndicats (dont lesdits syndicats ne veulent pas entendre parler) et cette envolée lyrique sur les usines qui ouvrent « dans les vallées », tout cela dans une écologie de rêve. La France de Macron, hors-sol, hors des réalités.

Lorsqu'on a franchi les bornes, il n'y a plus de limites, disait Alphonse Allais. Alors, Macron ressert les vraies-fausses embauches de policiers et de magistrats. Le Président le plus immigrationniste de l’Histoire de France le promet : il va contrôler l’immigration illégale tout en accueillant mieux les immigrés légaux. Bien sûr. L’école, le système de santé, tout cela va aller mieux, vous allez voir. Le Paradis pour demain, et mieux encore. On se pince. On a des doutes, figurez-vous. On demande des preuves. Alors, Macron sort sa carte maîtresse : il avait promis de rebâtir Notre-Dame de Paris en cinq ans ? Personne n’y croyait. « On va le faire », dit-il. Oui, grâce aux grandes entreprises donatrices, celles de Bernard Arnault et de François Pinault entre autres. Merci patron ou merci Macron, qui brandit Notre-Dame de Paris mais laisse les églises de France s’écrouler, voire les aide à mourir ?

Notre mondialiste échevelé reparle d’un « élan national » avant que le Premier ministre ne livre sa feuille de route… « National » : le mot a dû lui écorcher les lèvres. Il se donne cent jours, et pas un de plus. Diable ! Après six ans de désastre, cent jours… Et après cela, après ces cent jours, si le résultat n’est pas au rendez-vous ? Si Macron n’a toujours rien fait sur le dossier migratoire, s’il ne s’est pas attaqué à l’omniprésence de l’Etat qui étouffe ce pays, si cet « élan national » vendu par l'ennemi juré de la nation française se transforme en déroute, partira-t-il à Sainte-Hélène rédiger ses mémoires ? Cela, du moins, aurait une certaine allure, mais Macroléon le tout petit a encore du travail : il reste des pans de France à détruire, des campagnes à peupler d'immigrés, des centaines d'églises à écrouler. Au son des casseroles.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 18/04/2023 à 22:46.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

107 commentaires

  1. S’il n’a pas réussi à nous convaincre en soufflant dans son pipeau, il devrait plutôt faire comme Hamelin au Moyen-âge qui a réussi avec sa flûte, à débarrasser sa ville de tous les rats qui l’infestaient et où les habitant mouraient de faim. En France, nous avons également des rats qui infestent, terrorisent et nous affament depuis pas mal de temps, Macron devrait faire pareil pour nous en débarrasser définitivement en les reconduisant dans leur terrier d’origine. Après ça, tout irait comme avant, beaucoup mieux dans notre pays. On peut rêver non ?

  2. A propos de Notre Dame de Paris, Macron aurait visité le chantier…Tiens Pardi un Président Laïque qui n’était pas entré dans l’Eglise de la Madeleine pour faire son discours après le décès de J Halliday, est très préoccupé de la reconstruction de Notre Dame, et alors que de nombreuses églises sous responsabilité de l’Etat sont en ruines ! Donc Nt Dame de Paris est sous domination Woke. Je n’irai que s’il y a une messe en Latin..

  3. Hier soir, notre président a parlé : « Je … Moi … Moi Je . La Fran… euh, pardon, l’Europe. Moi je … Je vous promets tout et je ne vous promets rien (« Tablons sur le rien » NDLR). Du vent ! De l’esbroufe ! Du baratin ! Bref, du Macron. Même Hollande faisait mieux, c’est dire. « Allocution-Man »s’est livré à l’un de ses petits jeux favoris. Il a brassé du vent pour ne rien dire. Comme d’habitude ! Et il pense qu’il va tenir quatre ans comme ça ? Mais dans son entourage immédiat, on était heu-reux ! Au fait, Président, ne serait-ce pas une marque de camembert ?

  4. Lundi 17 avril 2023 – 20H00
    Macron a fait le même taux d’audience que lors de son dernier ratage.
    En revanche, les français étaient 100 fois plus nombreux, avec ou sans casseroles, à envahir la rue !

  5. Devant ma boule de cristal, je vous prédis que tout va s’écrouler, même Jupiter le déconnecté.

    • Pour en parler, vaut mieux regarder mais à chaque fois, on regrette beaucoup d’avoir perdu 13 mn de son temps.

  6. Je ne peux pas l’écouter depuis le printemps 2017, depuis qu’il a dit dans un discours de Campagne « tous ensemble, au delà des Partis, quelque soit les Grades » ! C’est ainsi que la Démocratie en a pris un coup dans l’aile….Donc je lis, mais ne peux plus le voir en peinture…Le Boycott est une façon de résistance, conserver une certaine Liberté…

  7. Excellent article ;
    Un pays qui n ‘est plus gouverné , un  » président  » fantoche qui s ‘ affiche dans une nullité consternante en se donnant cent jours pour faire croire à un sauvetage après avoir tout détruit , Macron n ‘ en rate pas une ;
    Cent jours , c ‘est aussi les cent jours à Palerme qui se sont terminés dans un bain de sang , mauvais présage …

  8. 100 jours ça amène au début août quand les français auront la tête ailleurs. Et que se passera-t’il? Waterloo, la dissolution voire la démission? Je cherche un sens à des propos qui probablement ne sont que de la communication pour produire son petit effet.
    De toutes façons toute cette agitation autour des retraites n’est que la défense de quelques corporations du public et parapublic qui partaient en retraite avant 60 ans grâce à leur régimes spéciaux et se voient infliger 2 ans supplémentaires. Il n’y a qu’à voir ceux qui faisaient grève. (Fonctionnaires, transports, énergie, culture)
    Les salariés lambda aujourd’hui avec leurs 43 ans de cotisations partent déjà à 64 ans. Il vaudrait mieux acter dès maintenant la fin du régime par répartition et du monopole de la SS et passer à la capitalisation comme pour les fonctionnaires qui l’ont déjà avec la Préfon.

    • La répartition et la mutualisation sont de bonnes choses, sans elles ce sont les impécunieux ( et Dieu sait qu’ils sont nombreux) qui tombent dans la grande misère.Donc pas d’assurance, mais des mutuelles et pas de capitalisation mais de la répartition.

  9. On a eu peur ! Monsieur Macron a terminé du bout des lèvres par un « …vive la France. ». En d’autres interventions n’a-t-il pas énoncé cette grave et stupide incohérence par « …vive la souveraineté de la France …et…vive la souveraineté de l’Europe ! » Bien souvent le président ne sait plus où il habite !

  10. Treize minutes de vide habillé de mots creux. Après les écologistes poivrons (verts dehors, vides dedans) nous avons encore une fois eu droit au gouffre Macron : un vide si profond que nos regards se perdent dans l’obscurité de ce corps noir. Une litanie de paroles verbales pour emballer une succession de truismes dans le but de caresser les Français excédés et incrédules devant leur écran, dans le sens du poil. Et encore une fois la France est laissée de côté : il ne l’évoque jamais sans l’associer à l’Europe. Son but ultime reste la disparition de notre cher vieux pays, de son histoire. Il veut le dissoudre dans la soupe européenne insipide et impuissante à affronter les défis de l’avenir : immigration, sécurité, souveraineté.
    Et pour finir, une référence à la reconstruction de Notre Dame ! Quel argument fallacieux : pour une fois que l’argent des français, librement donné, contrairement au taxes et Impots, est bien utilisé, ce n’est pas le fait de l’état macroniste, mais du privé !

  11. Ca y est : le Petit Prince est revenu en France. Il nous dessine des moutons en…100 jours ! Nous on voit que des dunes et des mirages et qui changent sans cesse au gré des tempêtes de casseroles! « Malheur à la ville dont le Prince est un Enfant »….

  12. Belle plume Monsieur Baudriller avec beaucoup d’humour ! Je vous rejoins sur la forme mais pas sur le fond concernant la réforme des retraites . Que voyons nous depuis 3 mois ? Une opposition systématique de la NUPES et RN et syndicats sur cette réforme mais seulement mais aussi sur le mandat de Macron fraîchement élu. Dans cette partition le RN joue sur du velours masqué et bien au chaud à l’assemblée nationale. C’est la suite logique de cette élection présidentielle et législatives imparfaite ou Macron a surjoué face à le Pen il a scié la branche sur laquelle il était assis . Imagine t on un Mélenchon premier ministre et une le Pen ministre de l, économie ? Dieu nous en garde le chaos en serait bien plus grand . Dorénavant je n’espère qu’une chose le retour au calme dans notre pays que Macron a divisé depuis son premier quinquennat car maintenant il va falloir payer les factures des chèques fait pour l’élection présidentielle et reabiliter l état de droit et la liberté de circulation des biens et des personnes. On peut toujours rêver….

  13. Pitoyable, que dis-je, inaudible que ce torchon méticuleusement débité via un prompteur par ce nullissime acteur de mauvais théâtre.
    Mais quand va-t-il enfin débarrasser le plancher ce grand faiseur de néant ?

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