Alice Weidel : non, les électeurs de l’AfD ne sont pas des « mouches à viande” !
Ce 16 janvier, il s’est tenu une autre conférence de presse que celle de Macron : celle d’Alice Weidel, la co-présidente de l’AfD et députée au Bundestag. Différente sur la forme, structurée, comme sur le fond, nourri. Weidel entendait répondre à la campagne de dénigrement dont est victime l’AfD, virulente, ces derniers temps, dans les médias allemands - et dont la presse française s’est faite l’écho, reprenant à son compte diverses accusations grossières sur fond de « néo-nazisme ». Mais il n’y a sans doute que BV, en France, qui fera état de la sérieuse mise au point d’Alice Weidel.
Correctiv & Medien vs. AfD: Die Wahrheit über die Schmutzkampagne! #DeshalbAfD #AfD https://t.co/MmeWIQ6s4c
— AfD (@AfD) January 16, 2024
Tout a commencé avec l’article de Correctiv, officine gauchiste financée (entre autres) par Soros. L’article prétendait révéler un « plan secret de remigration », sur fond de réunion, secrète elle aussi, entre gens « d’extrême droite ». Des accusations balayées par Alice Weidel. « Correctiv a employé des méthodes dignes de services secrets en infiltrant, au mépris du droit des gens, une réunion privée. Pour construire une théorie complotiste ! » Elle précisera : des méthodes dignes de la RDA, voire de la Stasi.
La remigration ? L’AfD en fait même des affiches
Et de rappeler que Correctiv ne faisait aucune révélation, puisque les positions de l’AfD sur la remigration sont fixées lors des assises du parti, développées devant le Parlement, expliquées dans les programmes électoraux. Elles font même l’objet d’affiches.
Correctiv écrivait que l’AfD était prête à s’asseoir sur le respect de la Constitution pour remigrer des immigrés ayant obtenu la nationalité allemande. Sur ce point, fait remarquer Weidel, la Constitution est déjà largement bafouée. « Celui qui est citoyen allemand appartient sans doute possible au peuple allemand. Pour cette raison, précisément, la citoyenneté allemande ne doit pas être trahie en étant accordée à tort et à travers. Voilà un droit qui est négligé de façon criminelle depuis dix ans. »
Médias et politiques emboîtent le pas
Elle a ensuite accusé les médias d’avoir diffusé les insinuations et les mensonges de Correctiv « comme s’il s’agissait d’une source sérieuse ». Une manœuvre pour empêcher le débat politique, voire pour interdire l’AfD en l’assimilant au national-socialisme - ce qui n’aboutit qu’à une chose, selon elle : banaliser les crimes nazis.
Puis Alice Weidel a pointé du doigt les responsables politiques qui ont emboîté le pas aux médias. À tout seigneur tout honneur, le chancelier Olaf Scholz essuie la première salve. Son ministre de l’Intérieur n’a-t-il pas exprimé le souhait d’expulser les partisans du Hamas ? Lui-même n’a-t-il pas appelé à limiter l’immigration irrégulière ? Les politiciens s’en prennent à l’AfD « parce qu’ils ne peuvent plus faire face au mécontentement croissant des citoyens à propos de leurs politiques et qu’ils veulent détourner l’attention de leurs propres échecs ». Ils sont plus courageux pour défiler, le dimanche, à Potsdam, contre « l’extrême droite », que pour faire face, le lundi, à Berlin, aux agriculteurs en colère.
Alice Weidel a enfin dénoncé le langage ordurier d’Hendrik Wüst (CDU), ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, qui a qualifié l’AfD de « merdeuse ». Ainsi que la comparaison « déshumanisante » selon laquelle les électeurs de l’AfD sont des « mouches à viande », termes employés par Marie-Agnes Strack-Zimmerman, la tête de liste aux européennes pour le FDP (Freie Demokratische Partei, libéral-démocrate).
On le voit : que ce soit en Allemagne avec l’AfD, en France avec le RN ou aux États-Unis avec Trump, même reductio ad Hitlerum, même étiquette « d’extrême droite », même mépris des électeurs (jusqu’à l’injure), mêmes manœuvres médiatiques de désinformation… Faut-il craindre ces manœuvres ? À peine, car face aux réalités de l’immigration, les citoyens comprennent de plus en plus où réside, non pas leur intérêt - on n'en est plus là -, mais leur survie.
Samuel Martin
Journaliste
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9 commentaires
250000manifestants, pour 88 millions d’habitants, ça doit faire à la louche un manifestant pour 350 habitants, encore un effort pour passer à 1/349.
Georges Marchais fera-t’il l’objet d’un « reductio ad Stalinum » pour avoir écrit dans l’Huma que toute l’invasion islamiste devait stopper immédiatement, en février 81 ?
Je ne sais pas pourquoi l’on parle toujours de « constitution » à propos de l’Allemagne, puisqu’elle n’existe pas dans ce pays… mais une « Loi fondamentale », nuance !
Idem pour l' »Etat de droit » qui est une expression voulant faire croire que l’on peut faire ce que l’on veut, on a le droit, etc…Or, un Etat de Droit, avec un grand D normalement, est un Etat qui se comporte suivant un Droit, son Droit, le Droit de la France et ce Droit doit être respecté par les juges, les politiciens, les responsables en tous genres, les citoyens….La loi doit être respectée, idem la Constitution et comme chacun sait, nul n’est sensé ignorer la loi, ce qui ne veut pas dire que le citoyen doit la connaitre, en fait, il ne peut pas s’en écarter et si c’est le cas , on dit bien qu’un malfaiteur a eu un « rappel de la Loi », on lui dit qu’il est hors-la -loi et qu’il doit se conformer. Quand je vois l’évolution de la France, j’ai peur pour l’Etat de Droit.
Plus je me revendique démocrate , plus j’ai le droit d’insulter mes adversaire politiques . Et en plus ça ne doit choquer personne . Comme elle est belle cette réplique révolutionnaire d’un député de 1981 : » vous avez juridiquement tort puisque vous êtes politiquement minoritaires ! » L’internationale démocrate a vraiment de beaux jours devant elle .
À gauche, plus la ficelle est grosse plus elle est utile.
Seulement voilà, la ficelle gauchiste est tellement énorme qu’elle ne peut plus servir à emballer le gogo.
En revanche elle est suffisamment solide pour pendre ces gauchistes dont la rhétorique n’intéressent plus grand monde.
Le constat est le même partout ou presque en Europe des dirigeants plus engagés idéologiquement que dirigeants aux réflexes de dictateurs qui voyant les conséquences de leurs politiques faire s’effondrer les sociétés et le mécontentement des les sociétés croître
Oui c’est vraiment une question de survie et aux prochaines élections pas de faux pas sinon il sera vraiment trop tard : pour les européens ce sera la valise ou le cercueil .
Diabolisation et dérision de l’individu récalcitrant sont les deux mamelles de la désinformation propagandiste de la petite-bourgeoisie au pouvoir, qui est par définition, propriétaire de la bien-pensance. L’étape possible est la criminalisation: au moindre – c’est à dire même le plus petit – faux pas, elle sommera la justice de tomber comme si ça faisait depuis 1945 qu’elle attendait de pouvoir le faire.