Pendant que la France se couvre de mosquées, l’Algérie ferme ses églises

© Capture écran KTO
© Capture écran KTO

« La fin d’un rêve ». Selon le dernier Index mondial de persécution des chrétiens, publié ce 17 janvier par l’ONG protestante Portes ouvertes, la situation des chrétiens en Algérie ne cesse de se dégrader. En seulement six ans, la République algérienne est passée de la 42e place à la 15e place des pays les plus antichrétiens, derrière la Corée du Nord, le Nigeria, l’Iran ou encore l'Arabie saoudite. Si, pendant longtemps, le pays a fait « figure d’exception au Maghreb avec ses grandes églises de chrétiens d’arrière-plan musulman [musulmans convertis au christianisme, NDLR] se réunissant librement », aujourd’hui, le gouvernement mène une politique de répression contre les minorités religieuses. Ainsi, sur les 46 églises que comptait l’Église protestante d’Algérie (EPA), seules quatre sont encore ouvertes. Mais pour combien de temps encore ?

Une loi antichrétiens

Un chrétien sur sept fortement persécuté et discriminé dans le monde, près de 5.000 chrétiens tués l’an passé, 3.900 kidnappés (dont la très grande majorité au Nigeria), 14.766 églises prises pour cible, un « record »… Le dernier rapport de Portes ouvertes n’est guère optimiste sur la situation des chrétiens dans le monde. Si, pendant longtemps, l'Algérie pouvait apparaître comme l’une des terres les moins hostiles en Afrique, cette époque est désormais révolue. L’ONG note ainsi que « la campagne de fermeture des églises de l’EPA, entamée en 2017, atteint son point culminant : il ne reste plus que quatre églises ouvertes ». Par ailleurs, « d’autres églises indépendantes ont également dû fermer sous la pression des autorités ». Ces fermetures abusives d’églises, justifiées par le gouvernement algérien comme un moyen de « préserver l’identité islamique algérienne », trouvent leur source dans une ordonnance adoptée en février 2006, mais jusque-là appliquée de façon moins agressive. Ce texte entend fixer les conditions d’exercice des cultes autres que musulman. Bien que garantissant la « tolérance » et « le libre exercice du culte », il soumet l’affectation des édifices chrétiens au bon vouloir de l’État. Résultat : l’État algérien ne se prive pas de sceller les églises et de menacer les communautés qui tenteraient tout de même de se réunir en dehors des édifices autorisés.

Délit de blasphème

Cette ordonnance de 2006 interdit, d’autre part, de « convertir un musulman à une autre religion » sous peine de deux à cinq ans d’emprisonnement. L’Index de persécution dans le monde note ainsi une multiplication des condamnations de chrétiens « à des peines de prison pour prosélytisme ou participation à des cérémonies religieuses non autorisées ».

Ainsi, en mars 2021, l’European Center for Law and Justice, un think tank conservateur, déplorait la condamnation de Rachid Seighir, un pasteur algérien, et celle de Nouh Hamimi, un libraire, tous deux reconnus coupables de prosélytisme. Ils ont été condamnés par contumace à deux ans de prison et une amende de 500.000 dinars algériens, soit environ 3.100 euros. D’après le jugement, « il leur était reproché d’avoir distribué des publications ou toute autre propagande portant atteinte à la foi d’un musulman ». En effet, quatre ans plus tôt, une Bible et des textes de littérature chrétienne avaient été découverts dans leur librairie lors d’une perquisition. Or, depuis 2006, il est interdit d’entreposer ou de distribuer « des documents qui pourraient ébranler la foi d’un musulman ». Cette affaire intervient seulement quelques mois après la condamnation de trois chrétiens reconnus coupables de blasphème. L’un d’eux s'était notamment vu reprocher d’avoir partager sur les réseaux sociaux une caricature du « prophète de l’islam » Yousse Ourahmane, vice-président de l’EPA, converti au christianisme il y a une quarantaine d’années, est quant à lui toujours dans l’attente de son jugement en appel après avoir été condamné en première instance pour avoir organisé des activités religieuses non autorisées. Conformément aux traités internationaux signés par le pays, l’ECLJ demande donc à l’Algérie de « prendre des mesures immédiates pour supprimer les crimes de prosélytisme et de blasphème de son Code pénal et d'introduire dans sa Constitution des dispositions garantissant la protection de tous les citoyens, quelle que soit leur religion ».

L’Algérie, pourtant marquée par la présence du christianisme dès le IIe siècle - soit bien avant la conquête arabo-musulmane du VIIe siècle -, tente donc aujourd’hui de réduire l’Église à néant. Pendant ce temps-là, la France, terre aux racines chrétiennes, laisse fleurir sur son sol de nombreuses mosquées. Dans de grandes villes, comme Rennes, des projets titanesques, pouvant accueillir plusieurs milliers de fidèles, voient le jour. Et dans les villages, de nouveaux lieux de culte musulman sont ouverts chaque année.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Depuis des décennies l’Algérie fait tout pour en finir avec les églises et le catholicisme ….Mme Le Pen qui s’est abstenue avec plus de 30 députés RN de voter l’annulation des accords de 68 avec l’Algérie a peut être un mot à dire ??

  2. Bien sur, il ne faut pas reprocher aux musulmans d’être musulmans chez eux. Il est tout à fait normal qu’ils ferment des églises qui sont absolument contraires à leur foi. Mais par contre il faut veiller à ce qu’ils ne gouvernent absolument pas notre société. Même en leur laissant construire quelques mosquées chez nous. Les cultures musulmanes et européennes sont incompatibles depuis des millénaires. Les rêves mondialistes, prétendûment fraternels, en réalité inspirés par les « Grands Marchands », pour lesquels le Profit est la seule Loi, se termineront en cauchemars.

    • En leur laissant construire quelques mosquées chez nous? Alors que les mosquées en France poussent comme des champignons partout? Alors que nous sommes obligé de détruire nos églises qui tombent en ruine? Bientôt, il y aura plus de mosquées que d’églises et nous continuons à laisse faire. Et les Français ne voient rien venir? Ils seront très bientôt minoritaires en France. Je devrais même dire en Europe. Seule la Hongrie résiste encore, mais pour combien de temps? A mon avis, il est déjà trop tard pour faire machine arrière. La France ne fait plus d’enfant, alors que l’Afrique est une usine à gosses, gosses qui se déversent sur le continent européen pour le submerger. Non seulement arrivent les adultes, mais aussi maintenant les sois disant  » mineurs non accompagnés ». Adieu Europe! bonjour Afrique.

  3. Comment peut-on reprocher aux arabo-musulmans (et aux algériens en particulier) d’appliquer les préceptes de leur foi ? Il ne font que respecter le commandement de leur prophète qui est l’éradication de toute autre forme de religion. C’est nous qui nous comportons comme des moutons que l’on envoie à l’abattoir sans broncher, pour une église détruite en Algérie ou autre pays islamisé nous devrions raser 100 mosquées en France. Mais au lieu de cella, nos élus corrompus offrent des terrains, inaugurent en grande pompes les lieux de culte mahométans et acceptent allègrement pots de vin et subventions du Qatar, d’Arabie Saoudite ou de Turquie. On ne peut pas décemment en vouloir à nos ennemis de nous faire la guerre, il faut simplement avoir le courage de les affronter.

  4. La conquête de la France par l’Islam a commencé lorsque les Français ont livré une de leur plus belles provinces , l’Algérie, à un mouvement terroriste et islamiste sous prétexte , pour les uns « qu’on n’était pas chez nous »,pour les autres que « Colombey les deux églises ne devait pas devenir Colombey les deux mosquées ». Ils avaient tous tout faux : l’Islam ne respecte pas les vaincus , il leur fait rendre gorge jusqu’au dernier. Patience:on y va mais on n’est pas rendus…

  5. Je note que la foi musulmane doit être bien faible pour ne pas résister à la controverse chrétienne, au débat et à la lecture de la bible !

  6. « préserver l’identité islamique algérienne  » et nous , c’est pour quand ? , on laisse s’implanter des mosquées partout qui détruisent l’identité chrétienne de la France dans l’indifférence générale , vu le nombre de mahométans qui s’infiltrent et qui restent , le nombre ne sera jamais suffisants .

  7. Pour moi ce qui est grave, ce n’est pas tant que l’on construise des mosquées, c’est surtout le fait que nous ne savons pas ce que l’on y prêche !

  8. La repentance seulement du côté de la France par la voix de Macron a accéléré cet état de fait sans compter que la hiérarchie catholique ne défend plus la cause chrétienne . La culpabilisation des catholiques n’est pas d’aujourd’hui par les Prêtres ou la hiérarchie est un atavisme récurrent pour pouvoir soumettre les personnes l’église de Dieu est différente de celle des hommes

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Revivez le Grand oral des candidats de droite

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois