Le 2 juin, Alexandre Langlois 40 ans, secrétaire général du syndicat VIGI, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2022.

Au micro de Boulevard Voltaire, il explique les raisons de cet engagement.

 

 

Vous avez lancé le mouvement Refondation 2022 autour de votre candidature à l’élection présidentielle de 2022, pourquoi êtes-vous candidat ?

 

Le choix politique ne me va pas. Si pour vivre la démocratie a besoin de citoyen, et si le choix politique présenté ne nous convient pas, on s’engage. S’il nous convient on s’engage également dans ce qui est existant. J’ai rencontré plusieurs personnes et on a décidé collectivement de présenter ce projet. Je serai la personne qui portera cette candidature.

 

Votre candidature est-elle un moyen de faire connaître votre combat contre l’institution de la police ?

 

Pas du tout ! C’est plutôt la suite d’une conviction profonde. Je me suis engagé dans la police pour servir mon pays, protéger les libertés, pour que les gens puissent vivre tous ensemble dans un cadre tranquille et sécurisé. Je constate que ce n’est pas le cas, donc aujourd’hui je continue cet engagement et cette volonté de servir, de proposer un choix aux citoyens car on oublie souvent que ce sont eux qui ont le dernier mot. Ce que j’ai pu voir de l’intérieur va me permettre de voir comment d’améliorer les choses. L’un des gros enjeux de cette campagne est de savoir comment vivre en sécurité sur notre territoire. J’ai été aux premières loges sur les dysfonctionnements, c’est un atout sur le sujet principal qui préoccupe les Français.

 

On a du mal à vous situer politiquement…

 

Les gens me situent où ils veulent. Chacun met l’étiquette qu’il veut, à droite ou à gauche. C’est dépassé, c’est un jeu pour diviser les Français et les mettre dans des cases afin qu’ils s’opposent sur des sujets sans parler des valeurs profondes. Mes valeurs profondes n’ont pas changé, j’ai juste choisi des outils qui me semblent pertinents. En 2003 je suis allé à la garden party de l’Élysée avec Jacques Chirac, à la fac j’étais à l’Uni ! Je choisis plutôt l’outil que l’étiquette. Car ce sont les valeurs qui sont le plus importantes. Aujourd’hui Emmanuel Macron a détruit la droite et la gauche et a récupéré tous les opportunistes. On croyait qu’il allait rassembler les Français, ce n’est pas le cas. Du coup le champ est libre pour reconstruire l’unité nationale, avancer tous ensemble pour le bien commun plutôt que de s’opposer les uns aux autres. Je défends le maximum de liberté, avec le cadre et une autorité régalienne qui permet cette liberté, car sans ce cadre c’est l’anarchie. Le corollaire de la liberté, c’est la responsabilité. On ne peut pas être libre si on assume pas les conséquences de ses actes. Aujourd’hui nous sommes assujettis à un système qui nous prend pour des enfants et l’État est très ancré dans notre quotidien.

Les valeurs que je défends parleront à des gens de droite ou à des gens de gauche. Après nous devons trouver un consensus qui soit acceptable par tous pour aller de l’avant.

 

Pensez-vous que l’on doit changer de régime ?

 

Plutôt que de changer de régime, il faut reconstruire notre régime. Nous sommes une démocratie avec le peuple qui doit pouvoir décider, et on n’a jamais vu aussi peu de référendums ces dernières années. Pire, on a vu des référendums carrément balayés par des votes des députés.

Nous ne voulons changer la Constitution que par référendum, et supprimer l’article 89-3 qui dit que les députés et sénateurs peuvent la changer. Nous voulons rééquilibrer les pouvoirs. Plutôt que de dire que la Ve République est moribonde, nous voulons reconstruire les choses. S’il n’y a pas de vision générale, et plus rien ne fonctionne et on se retrouve dans la situation actuelle.

 

Dans le duel Emmanuel Macron Marine Le Pen où vous situez-vous ?

 

Selon moi c’est plutôt un fonctionnement de duo, chacun étant le repoussoir de l’autre, et au final les gens ne vont pas voter par conviction mais par défaut. C’est dramatique pour une démocratie.

L’objectif est de proposer une troisième voie, créer quelque chose en commun qui n’est pas du progressisme et cette spéculation financière qui détruit les peuples et rabaisse les hommes au rang de machine. Ce n’est pas non plus se renfermer et vivre dans sa petite coquille.Il faut un intermédiaire entre les deux : être souverain chez nous et se placer sur la scène internationale sans s’isoler. Il y a des bonnes idées partout.

L’objectif de mon mouvement est de construire tous ensemble, brique par brique, un nouvel édifice qui rassemble les gens et leur ressemble. Actuellement il n’y a pas de possibilité de sortir du moule. Commençons par nous rassembler sur l’essentiel au lieu de regarder ce qui nous divise, et on ajustera les briques pour lesquelles on n’est pas d’accord avec un débat serein plutôt que l’hystérie collective que l’on voit aujourd’hui.

 

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03 juin 2021 à 18:53

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