Affaire Sophia Chikirou : du rififi à LFI !

chikirou

C’est l’affaire dont tout le monde commence à parler, mais dont on n’a pas fini de causer. En effet, la longue enquête publiée par Le Monde, ce mercredi, consacrée à Sophia Chikirou, qui entretient des rapports étroits avec Jean-Luc Mélenchon, a tout d’une grenade à fragmentation ; c’est-à-dire de celles qui font un maximum de dégâts avec un minimum de moyens.

Pour résumer, il y a d’abord les petites affaires financières entre la principale incriminée et La France insoumise, dont elle était la principale prestataire de services. Lesquelles « affaires », à en croire le quotidien vespéral, lui vaudrait « d’être prochainement entendue par la Justice en vue d’une éventuelle mise en examen pour "escroquerie aggravée" ». Il semblerait donc, toujours selon la même source, que Sophia Chikirou aurait profité du « travail de bénévoles ou de salariés peu payés » alors qu’elle se « versait à elle-même la quasi-totalité des bénéfices, en primes et dividendes ».

Inutile de davantage commenter un dossier judiciaire qui suit son cours, tant il est probable que Sophia Chikirou fasse « confiance à la justice de son pays », pour reprendre l’expression consacrée.

En revanche, plus cruelles sont les informations éclairant la manière qu’elle avait de se comporter au sein d’un mouvement dont elle était l’une des pièces maîtresses, puisque celle du Líder Mínimo qu’on sait. Et c’est ainsi qu’on apprend que, le 6 mars 2022, en pleine campagne présidentielle, lorsque 15.000 militants viennent assister au discours de Jean-Luc Mélenchon, à Lyon, elle se débrouille pour couper le micro de Mathilde Panot, future présidente du groupe LFI à l’Assemblée, et ici pour chauffer la salle, au motif qu’elle exprimait dans son discours quelques ressentiments vis-à-vis de sa propre direction. Rendue muette et obligée de saluer le candidat, elle se serait « retirée en coulisses, des larmes de rage aux yeux ».

Des propos « homophobes »

Plus embêtant encore, alors que la même Sophia Chikirou dirige Le Média, chaîne de télévision alternative sur Internet, affirme, en avril 2018, « que l’évacuation policière de l’université de Tolbiac, à Paris, a provoqué un blessé grave ». Sauf que c’était une « fake news », comme on dit. « Après plusieurs jours de flottement, un communiqué est préparé, sans que Le Média y reconnaisse directement avoir commis une erreur. Des journalistes demandent alors la publication d’un véritable mea culpa. "En politique, on ne s’excuse jamais", leur rétorque Sophia Chikirou, avant de déclarer à une salariée que "cette bande de tafioles de merde devrait se mettre son communiqué dans le cul profond". »

Dans le registre de la bienveillance inclusive et homophile, on a vu mieux. Surtout quand elle vole au secours d’Adrien Quatennens, jeune espoir de la Mélenchonie accusé de violences conjugales : « Un homme pris dans un divorce difficile... » Les féministes du parti ont dû apprécier.

Après Le Monde, c’est Libération qui s’y colle, relayant la sainte colère de Pascale Martin, députée de Dordogne : « Si elles sont confirmées, les révélations du Monde constituent des faits profondément contraires à l’éthique militante insoumise et au projet de société que nous défendons chaque jour en tant que députés. Aux milliers de militants bénévoles sincères, Mme Sophia Chikirou doit des explications. Les pratiques doivent changer. » Envoyez, c’est pesé !

Les éternelles guerres entre trotskistes

Les naïfs imagineront sans doute qu’un tel dossier à charge aurait plus eu sa place dans Le Figaro Magazine ou Le Point que dans Le Monde, tôt relayé par Libération et Mediapart. Ce serait ignorer à quel point les querelles internes à la gauche de la gauche demeurent inexpiables.

Il est vrai que la tendance lambertiste, dont il demeure l’un des plus éminents représentants, s’est toujours distinguée par un virilisme extrême, au contraire de sa grande rivale pabliste, cette Ligue communiste révolutionnaire incarnée aujourd’hui encore par Edwy Plenel, le patron de Mediapart, plus portée sur les luttes sociétales que le Grand Soir social. D’où la détestation éprouvée par Mélenchon, non seulement à l’égard du Plenel en question, mais également du quotidien jadis fondé par Serge July, grand bourgeois maoïste et bien trop futile à son goût.

Le problème de ces haines mille et une fois recuites, c’est qu’elles fonctionnent dans les deux sens. La preuve par les actuels malheurs médiatiques de Sophia Chikirou venus de son propre camp. À côté, les gens de droite et leurs querelles de chapelles sont des amateurs.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Comme disait Edgard Faure : »La politique, c’est comme l’andouillette, çà doit sentir un peu la m…. mais pas trop ! » ……. L’ennui, c’est que, chez LFI, l’andouillette commence à sentir fort !

  2. Le moins que je puisse dire c est que je ne confierai jamais mont portefeuille à chikirou
    Cette extrémiste donneuse de leçons de morale prise la main dans le pot de confiture

  3. Tant que ça reste dans la famille, ces guerres pichrocholines ne peuvent que servir à l’autodestruction de cette hydre protéiforme.

  4. Ces guignoleries sont en fait la marque d’un véritable drame.
    Le drame qui se produit lorsque d’anciennes et respectables démocraties s’effondrent pour s’être laissées subjuguer par des forces subversives d’origines étrangères !
    L’une de ces multiples forces subversives, pourtant aussi visibles que le nez au milieu de la figure, est parvenue à faire glisser notre ancienne et respectable démocratie du niveau de la respectabilité populaire au niveau du parlementarisme populacier.
    Dans les faits, les accords de Schengen permettent désormais à ces forces de nous envahir sans que nous puissions nous en défendre, et ceci depuis les quatre points cardinaux.
    C’est très exactement le scénario de l’histoire qui se déroule sous nos yeux dans les restes de notre Assemblée dite « Nationale » !
    Elle est désormais devenue le réceptacle et la vitrine de toutes les tendances agitatrices populacières, dans tous les domaines.
    Or, notre indigence intellectuelle et civique autorise nombre de ses membres à se considérer désormais comme les nouveaux « Grands prêtres et Grandes Prêtresses » de la pensée universelle.
    En réalité, dans cette représentation nationale, chaque nouvelle élection voit augmenter le nombre des descendants de madame Angot et de sa fille !

    • Schengen a ouvert la porte a toute cette invasion nous devons cela à nos dirigeants car les Français avaient voté contre
      le vote des Français ne compte pas pour tous ces politicards

  5. Tout ce qui peut nuire à cette gauche me réjouit. Et pour être dans l’orthodoxie de la pensée et des comportements de cette secte qui ne s’embarrasse pas de la moindre honnêteté intellectuelle, objectivité et pondération, peu m’importe la véracité des arguments qui y mènent. La politique est essentiellement une guerre, ce sont généralement des ennemis qui s’affrontent, et il s’agit de la gagner.

  6. Moi je me réjouis plutôt du spectacle de ce panier de crabe , où on voit des gens qui villipendent les Arnault ou Bolloré à longueur de temps , trempés dans de viles histoires de pognon et escroqueries ,concernant , de plus , une proche du donneur de leçon en chef , Mélenchon, lui même ! Et ils se font pas de cadeaux à l’intérieur de la même mouvance , comme cela se passait aussi au sein du PCF , entre rénovateurs , refondateurs et partisans de la lutte des classes comme Maxime Gremetz . On sait ce qui est advenu du PCF qui de premier parti de gauche jusque dans les années 80 ,peine à obtenir quatre pour cent des voix aux élections ! Je souhaite qu’il en soit de même pour ce ramassis de trotskystes qu’est LFI et tous leurs soutiens islamo gauchistes !

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