Il fait partie des voix opposées à la réforme des retraites chez LR. Le député de Moselle Fabien Di Filippo persiste et signe : ce projet de loi n'est pas souhaitable. Contre l'avis du président des LR Éric Ciotti, il votera une motion de censure « quel que soit le groupe qui la déposera ». Une position minoritaire mais partagée par d'autres élus de son groupe !

Marc Eynaud. Élisabeth Borne a déclenché le 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sans passer par le vote du Parlement. Vous étiez opposé à cette réforme, quel est votre sentiment ?
Fabien Di Filippo. C’est une grande colère. Nous, députés, représentants du peuple, ne pouvons pas accepter que cette réforme aussi emblématique qui touche la vie de millions de Français n’ait pas pu être réellement débattue à l’Assemblée. De plus, elle se trouve validée sans que les représentants du peuple n'aient voté, ni en première lecture, ni à l’issue de la commission mixte paritaire. C’est un affaissement du Parlement, un affaissement démocratique. C’est un déni de démocratie sans précédent. Et c’est la responsabilité et l’échec total du chef de l’État.
M. E. L’impossibilité de trouver une majorité avec LR a-t-elle forcé le gouvernement à passer par le 49.3 ?
F. D. F. Quelle que soit l’analyse politique de cette réforme, nous voulions tous aller au vote. Nous sommes restés ici, nous étions prêts à voter. C’est la décision du président de la République, c’est sa responsabilité entière et unique. De plus, il avait calculé qu’il avait quelques voix d’avance. Alors, de quoi a-t-il eu peur ? De la démocratie ? C’est le rôle des députés et de l’Assemblée nationale de voter la loi.
M. E. Éric Ciotti a annoncé qu'aucun député LR ne signerait la motion de censure…
F. D. F. Visiblement, notre groupe ne souhaite pas en déposer. Pour ma part, je souhaite voter la censure. À titre personnel, je souhaite sanctionner le gouvernement car je ne peux pas accepter qu’une réforme aussi importante soit validée sans qu’elle ait été votée par les représentants du peuple.
Quelle que soit la motion de censure, il faudra faire avec ce qu’il y a. Ce n’est pas une question de fond. Ce n'est pas être en accord avec les signataires, c’est juste penser à ce qu'est notre pays, notre démocratie, le Parlement. Veut-on qu’il soit respecté ? Est-ce qu'on veut que les institutions tiennent ? C'est cela, la bonne analyse !

5551 vues

16 mars 2023

VOS COMMENTAIRES

BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :

  • Pas de commentaires excessifs, inutiles ou hors-sujet (publicité ou autres).
  • Pas de commentaires insultants. La critique doit obéir aux règles de la courtoisie.
  • Pas de commentaires en majuscule.
  • Les liens sont interdits.
  • L’utilisation excessive de ponctuations comme les points d’exclamation ou les points de suspension rendent la lecture difficile pour les autres utilisateurs, merci de ne pas en abuser !

Pas encore de compte, inscrivez-vous gratuitement !

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.

30 commentaires

  1. Ne voulant pas servir « béquille » à la Macronie, il préfére servir « d’échasses » à la NUPES et au RN associés, c’est son choix

  2. Merci beaucoup de nous avoir communiqué ce témoignage : ils ne sont pas tous ‘minables’ chez L.R.

  3. bonjour à tous,
    bravo pour ce député qui croit qu’être député consiste à représenter ceux qui l’ont élu. Qu’on se le dise.
    Où est donc passé cet Eric Ciotti plein d’assurance et épousant quelque peu les valeurs de la vraie droite ?

  4. Bravo monsieur pour votre courage, je suis déçu par Ciotti qui n’est que le toutou de la macronie

Les commentaires sont fermés.

  Commenter via mon compte Facebook

  Commenter via mon compte Twitter