30 km/h dans Paris : on croyait que c’était pour lutter contre la pollution. Erreur !
Dans les mesures décidées en haut lieu pour notre bien, il convient de distinguer la mesure de l’emballage. Il y a, en effet, ce qu’on nous vend et, plus important encore, la manière dont on nous le vend et ce pourquoi on nous le vend.
Tenez, prenez le passe sanitaire, par exemple : un Ausweis habillé d’une vertu qu’il n’a pas (nous protéger de la maladie) ; en réalité, un flicage pour nous contraindre au vaccin. La limitation de circulation à 30 km/h dans les rues de Paris, entrée en vigueur ce lundi, c’est un peu la même chose. Vendue comme le remède miracle à la pollution de l’air, c’est, en réalité, un moyen supplémentaire de « pourrir la vie des automobilistes », tout comme l’instauration du passe sanitaire est le moyen de « faire une vie de merde » aux récalcitrants.
Et ça marche, évidemment : un sondage IFOP pour Mister Turbo annonce que la limitation à 30 km/h est « saluée par 61 % d’habitants de la capitale ». Quant au sondage Elabe pour BFM TV publié la semaine passée, il donnait 64 % des personnes interrogées favorables au passe sanitaire dans les bars et les restaurants, 72 % dans les lieux de loisirs et de culture, et 77 % dans les transports longue distance, les gares et aéroports. Il faut donc se rendre à l’évidence : dans ce pays, on passe son temps à dénoncer les dictatures de l’étranger mais on aime bien marcher au pas à coups de sifflet et contrôler le voisin.
Donc, 30 km/h. En fait, atteindre cette vitesse est un vœu pieux pour les automobilistes parisiens dont la vitesse moyenne de déplacement, en journée, était, en 2019, de 11,9 km/h (chiffres de l’Observatoire des déplacements à Paris). Le crétin de base, dont je suis, se dit que l’air devrait alors être pur comme une âme enfantine. Hélas non, et c’est, cette fois, une étude du CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) qui est venue jeter un pavé dans la mare verte. Celle-ci révèle, en effet, qu’« un véhicule thermique pollue plus à 30 km/h qu’à 50 km/h », notamment parce que les moteurs sont optimisés pour rouler entre 50 et 70 km/h.
Aaaarrrghhh ! Damned ! Voilà l’information répercutée sur les réseaux, les gros titres dans la presse. La supercherie s’étale à la une… Oui, mais non. L’étude est « mal interprétée », « c’est plus compliqué que cela », rétropédale le CEREMA. C’est l’ingénieur expert au service Transport et Mobilité de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) qui confesse, à 20 Minutes, les intentions cachées : « La diminution de la vitesse autorisée permet un meilleur partage de l’espace public et favorise la pratique de la marche et du vélo plutôt que l’utilisation de la voiture. »
L’association Respire est, elle aussi, d’accord et s’explique dans un communiqué : « L’enjeu des 30 km/h ne se situe pas sur la qualité de l’air » [...] « En dessous du régime optimisé, plus le véhicule roule lentement, plus il émet de pollution. […] Mais en zone urbaine dense, devant les écoles ou les maisons, les enjeux de sécurité sont majeurs. De même que les nuisances sonores et les enjeux d’apaisement de la vie quotidienne. Et donc, nous sommes POUR. »
Ce monsieur ne doit pas marcher dans Paris, sinon, il saurait que le danger vient bien moins des voitures que de la circulation totalement anarchique des vélos, trottinettes et autres monoroues !
Bref, David Belliard, l’adjoint (EELV) de la mairie de Paris chargé des déplacements, se sent pousser des ailes. Il a ainsi dévoilé, sur Europe 1, le prochain coup à venir : limiter la vitesse sur le périphérique à 50 km/h maximum au lieu des 70 km/h actuellement autorisés.
C’est mesquin. Petit bras, même. Il faut carrément supprimer les moteurs, ne laisser que des pédalos carrossés comme autrefois les voitures à pédales des petits enfants… Et même qu’on ouvrirait la porte avec son passe sanitaire…
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