On accuse Emmanuel Macron d’être le Président des villes, ce qui signifie, dans l’imaginaire de gauche, « le Président des riches », et dans celui de François Hollande « le Président des très riches ». Erreur. Loin d’être le choix de cœur des bobos parisiens, Emmanuel Macron est un Président du terroir et d’une France (jusqu’ici) très majoritaire.

C’est la France des parents de petits enfants bien coiffés avec la raie de côté qui, autrefois, allaient à la messe le dimanche et ont gardé au cœur la tradition des fêtes dominicales, des sorties en famille, de l’ordre et de l’étude. Une France qui veut croire encore aux vertus du travail et de la méritocratie, qui aime qu’un Président ait l’air d’un Président et pas d’un copain ; une France qui a encore de la considération pour le savoir et la culture et qui apprécie que l’on ait placé à la tête de l’État un lettré. Une France, enfin, qui rêve de voir revenir ces deux valeurs archaïques que sont l’ordre et le respect.

La France est de cœur et de tradition droitière et si l’on ne comprend pas cela, c’est parce que la gauche s’est, depuis bien longtemps, appropriée des vertus qui ne lui sont pas propres pour mieux discréditer et caricaturer l’adversaire. Mais voilà, qui se ressemble s’assemble, dit-on, et si Villiers aime Macron qui aime Villiers, c’est sans aucun doute parce que ces deux-là ont bien des points communs.

La vérité est qu’Emmanuel Macron est sans doute le seul Président de droite que l’on ait eu depuis François Mitterrand. Vous pouvez relire, ce n’est pas une coquille. Bien sûr, je ne parle pas, ici, de la politique économique du "madré Charentais" mais de sa personnalité profonde. Mitterrand, l’amoureux de Morand et de Chardonne, aurait sans aucun doute aimé "le gamin" qui nous gouverne aujourd’hui, et sans aucun doute non plus, en insatiable conquérant du beau sexe, il aurait aussi ardemment courtisé son épouse Brigitte…

Et, donc, Philippe de Villiers aime Emmanuel Macron qui le lui rend bien. Il l’apprécie comme bon nombre de Français – dont je suis –, lassés des atermoiements et de l’immobilisme comme vertu nationale. Il l’apprécie pour sa tenue, sa façon d’« incarner la fonction », de vouloir prendre de la hauteur. De Robert Ménard à Éric Zemmour en passant par des cadres du FN qui ne tiennent pas trop à ce que cela se sache, tous pensent comme Patrick Buisson, le pourtant très proche ex-conseiller de Nicolas Sarkozy : Emmanuel Macron « a compris la dimension symbolique du pouvoir ». À quoi j’ajouterais, n’étant pas béate : c’est déjà cela !

Le 8 mai dernier, lors de l’extraordinaire finale de la Coupe de France de foot qui a opposé Les Herbiers au PSG, le Président a invité son ami Philippe de Villiers dans sa loge. Il l’a félicité pour avoir parlé, dans Le Point, de ce « match allégorique entre le football couillu et le football friqué ». Ils ont bien ri. Ce soir-là, François Hollande, qui se prétend pourtant grand amateur de ballon rond, s’était fait porter pâle…

Gêné, peut-être, par une proximité si franchement amicale entre le royaliste vicomte et le jupitérien Président, l’entourage trouve un biais : c’est à cause de l’esprit d’entreprise. « Aux yeux de Macron, Villiers est un premier de cordée, tout simplement. »

C’est sans doute simple, en effet : Macron est, au fond, un centriste de droite à l’éthique chrétienne dont l’épouse – l’entourage dixit – « a un faible culturel pour les gens de cette droite qui sent la terre, les clochers, les semailles et les moissons ».

Bref, ce sont de vrais Français…

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22 mai 2018 à 15:50

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