On va interdire le glyphosate, malgré les protestations véhémentes et indécentes des productivistes agricoles de la FNSEA dont on ne sait plus très bien si le « E » du sigle signifie encore « exploitant » ou plutôt « empoisonneur », quand on les voit manifester contre les mesures de protection des populations, comme l’interdiction d’épandre des pesticides à moins de 100 m des écoles et autres mesures environnementales. Ils nous avaient déjà fait le coup, il y quinze ans, avec l’atrazine, autre herbicide, qui a empoisonné les nappes phréatiques pour des décennies…

Commercialisé sous le nom de Roundup, le glyphosate a connu durant plus de trente ans une diffusion planétaire car son emploi – premier cas connu en la matière – a été jumelé avec les premières semences OGM dites « RR » (Roundup Ready) résistantes à cet herbicide..

On en a constaté les effets nocifs, la rémanence de nombre de ses sous-produits dans les zones traitées, etc. Et même, potentiellement, un caractère cancérogène !

On a mis en évidence des plantes devenues résistantes dès les années 2000, sans parler de transfert du gène de résistance, ce qui a conduit à l’abandon de milliers d’hectares de terres céréalières cultivées aux États-Unis, totalement envahies par des chénopodes ou des ambroisies, au Delaware, au Texas et en Géorgie... Dans la vallée du Rhône, ce sont les cultures de tournesol qui sont maintenant envahies par l’ambroisie...

Pire : l’action du Roundup sur des cotonniers transgéniques a abouti à l’effondrement des rendements !

Mais, finalement, personne n’a bougé : Monsanto usait de sa position de monopole mondial !

Le glyphosate est tombé dans le domaine public en 2000, et des firmes concurrentes en ont aussitôt pris la commercialisation, notamment pour des produits de jardinerie. Ce seront les premières visées par l’interdiction à venir…

Car les semences RR de Monsanto restant sous brevet, cela lui a permis de bénéficier pendant quinze ans encore d’une véritable prolongation de sa situation de monopole.

Monsanto avait aussi su anticiper... en isolant un gène résistant (aussitôt breveté, rassurez-vous !) à une autre molécule herbicide : le dicamba !

Un agent chimique, reconnu tératogène chez l’homme, dérivé de l’acide benzoïque.

Brevetée par Union Carbide, cette molécule a fait l’objet d’un accord d’exploitation avec Monsanto finalisé le 20 janvier 2009 (date historiquement autrement importante pour cela que pour la prestation de serment de Barack Obama !).

Tel est donc le substitut du glyphosate, stratégiquement prévu depuis au moins dix ans, aujourd’hui lancé sur le marché !

Curieusement, c’est seulement au moment où ce monopole commercial du glyphosate était sérieusement ébranlé, alors que Monsanto en prépare le relais, que la machine médico-médiatique sécuritaire s’est mise en marche... Sûrement une coïncidence.

Le marché des herbicides est donc désormais totalement ouvert pour que Monsanto y déverse son nouveau pesticide, dont la molécule active n’a fait l’objet d’aucune étude sérieuse d’impact !

Les dégâts déjà occasionnés aux États-Unis par le dicamba ont pourtant conduit à des pétitions demandant le retrait immédiat de cette nouvelle calamité écologique.

Le dicamba permettra sans doute de lutter contre l’envahissement de l’ambroisie, mais amènera évidemment à terme l’apparition de nouvelles formes de résistances inquiétantes...

De quoi être tranquille pour quelques nouvelles dizaines années, et permettre à Monsanto de consolider sa position de monopole...

Et la FNSEA, qui tient là sa « solution de remplacement », va applaudir…

Monsanto peut donc dire merci à l’interdiction du glyphosate, et il a peut-être œuvré pour cela en coulisses : sa stratégie commerciale l’appelle de tous ses vœux !

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27 septembre 2017 à 14:41

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