Yann Moix, c’est charité humaine et violence verbale !
Qui ne serait pas touché à côtoyer, comme l’a fait Yann Moix, les migrants de Calais ?
Aucune personne au cerveau et au cœur normalement constitués ne peut rester insensible à cette misère humaine. Et il est certain qu’à Calais, elle vous saute cruellement à la figure...
Il ne faut pas nécessairement être "de gôche" pour se sentir remué par de tels drames, mais il faut vraiment être de "cette gôche" mal dans sa peau pour traiter de nazis ceux qui ont à charge de gérer ce problème. Cette "gôche-là" a besoin de se manifester avec violence si elle veut continuer d’exister comme donneuse de leçons car ses grands axes de réflexion se sont depuis longtemps perdus dans les brumes de ses contradictions. Elle a besoin d’exutoires forts ; les migrants en ont procuré un à ceux qui en avaient le plus besoin, mais la monture ne serait pas complète sans le harnachement "anti-facho-nazi" qu’on peut se procurer dans tous les libres-services de la pensée unique.
Sa déclaration à Valeurs actuelles, cette semaine, est pleine d’émotion profonde et montre que la vie de l’écrivain a été bouleversée par cette rencontre avec les migrants.
Si Moix s’était contenté de nous transmettre cette émotion, il nous aurait aidés à mettre notre empathie au service d’une humanisation plus grande des conditions de vie de ces malheureux. Mais ce récidiviste de l’accusation gratuite contre tous ceux qui ne vont pas dans le sens de ses idées décrédibilise son combat en lui adjoignant des considérations politiques dans lesquelles la seule charité humaine tient lieu de sésame tous azimuts et la sévérité des autorités de... nazisme.
On connaît la chanson depuis que la Seconde Guerre mondiale nous a laissé en héritage nazisme et fascisme de service qui vont formater le discours des communistes des premières heures de la guerre froide, des gauchistes de salon révolutionnaires et, enfin, de leurs héritiers, tenants du prêt-à-penser bon chic bon genre... On n’en est jamais sorti, bien au contraire. On pensait qu’avec le temps, ces références à un passé douloureux et à ces idéologies d’une autre époque se dissiperaient progressivement ; mais c’était sans compter avec ceux qui ressortent systématiquement les cadavres des cimetières pour les brandir tels des épouvantails dans le concert du débat de société.
Tout ce qui n’est pas politiquement correct devient nazi et tout ce qui est un peu plus autoritaire est fascisant. Ces schémas ont, certes, perdu de leur crédibilité, mais à vouloir les brandir comme des colporteurs de pacotille, on mine le débat d’idées sur des questions sensibles.
Ce n’est pas en se soumettant ainsi à la dictature des idées toutes faites qu’on arrivera à changer les choses dans ces drames humains, mais plutôt en œuvrant pour que l’Afrique mette enfin de l’ordre chez elle et retienne dans leurs différents pays ces hommes et femmes perdus par la corruption et la gabegie galopante de ce continent.
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