Violences du 1er Mai : entre Mélenchon et Darmanin, rien ne va plus

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La manif traditionnelle du 1er Mai n'aura pas produit l'effet escompté. Il devait s'agir d'un grand défilé solidaire et citoyen, d'une vitrine de l'engagement de la gauche et d'une préfiguration du triomphe mélenchonien. Au lieu de cela, des Black Blocs, désormais traditionnels eux aussi, ont perturbé l'événement parisien dès le début. Jet de projectiles, lancer de mobilier urbain, saccage de McDo et même agression de pompiers : on ne peut pas dire que ça se soit bien passé.

Jusque-là, rien que de très normal : on est habitué, désormais, à ce que toutes les manifs « dégénèrent ». La surprise, la vraie, est venue de Mélenchon. Sur Twitter, le futur Premier ministre autoproclamé a considéré que le préfet de police savait qu'il y aurait des militants violents et n'a rien fait.

Gérald Darmanin, bien sûr, a voulu le recadrer, via Twitter également. Mais le mal était fait : ce qui, hier, relevait du complotisme est désormais entré dans les discours politiques. On disait, en 2018, que l'État laissait les Black Blocs se mêler aux gilets jaunes sans intervenir, et que cela lui permettait de décrédibiliser le mouvement. Cette hypothèse ne semble en effet pas totalement farfelue pour le 1er Mai : quoi de mieux que l'irruption opportune de ces casseurs nihilistes pour que le défilé historique de la gauche soit un échec ? Quoi de mieux, également, pour que l'État se pose, dans l'inconscient collectif, en régulateur des excès de la gauche militante ?

Mélenchon a peut-être raison, en fin de compte (quoique sur ce point seulement). C'est amusant de voir que le leader insoumis, en pointant à la fois l'incapacité du préfet et sa mauvaise volonté, alors qu'il était renseigné sur la présence des casseurs, tient des propos quasiment de droite. La réponse de Darmanin est amusante, elle aussi.

Évidemment, il est en dessous de tout, comme d'habitude, avec des éléments de langage réchauffés sur « celles et ceux qui chacune et chacun nous protègent toutes et tous ». Mais, surtout, il montre trois choses : l'exaspération de tous les partis contre le système étatique, d'une part ; l'incapacité totale de ce système à produire autre chose que des incantations, d'autre part ; enfin, le cynisme total des pouvoirs publics face à la violence, entendue comme un moyen de maintenir le peuple dans un état de crainte permanente.

Aucun de ces constats n'est particulièrement rassurant. Le fait que les gauchistes frappent les pompiers ne l'est pas davantage. Lobotomisés par les médias, les Français ont voté Macron. Le gouvernement devrait craindre la colère d'un peuple qui, une nouvelle fois, une fois de trop peut-être, a été escroqué. La prochaine fois, il n'aura peut-être même pas besoin de laisser faire les Black Blocs pour que cela dégénère.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

12 commentaires

  1. Surtout ne pas voter pour le Parti de Mélenchon et sa clique de bon à rien ils ne sont présents que pour la finance rien d’autre

  2. Comme pourrait dire Darmanin : « calmez-vous, monsieur Mélenchon, ça va bien se passer ! »

  3. Mélenchon n’hésitera pas à prôner l’insurrection. C’est peut être ce qu’espère secrètement Macron pour pouvoir avoir plus les coudées franches avec une police qu’il a nettement renforcée. Si on utilise des drones chargés d’armes incapacitantes et qu’on proclame une situation d’urgence les black blocs seraient rapidement neutralisés et le troupeau de Panurge contraint de rentrer au bercail.

  4. D’un côté notre « bébé-cadum » incompétent et pourtant aux manettes de ce ministère qui devrait assurer la sécurité de tous.
    D’un autre, un personnage démoniaque que son entourage serait bien inspiré à lui conseiller une consultation en « psy ».
    Décidément, notre pays va très mal.

  5. « Les violences parasites du 1er mai » : faut quand même pas manquer de culot quand ce sont ses propres milices qui terrorisent la population.

    • Le QG circulation de Paris est muni d’un mur d’écrans, ils voient tout ce qui se passe, les casseurs vont où, quelle direction, combien ils sont ? Ils sont au courant de tout, mais ce sont les ordres de ce gouvernement laxiste. Rien à voir avec mai 68, là ça bougeait.

  6. Quand ça explosera ( et non plus si ça explose ..) 57% des électeurs attendront quel direction prendra le vent . Une bonne partie des cadres sup , des retraités , des bobos catho ..cette masse de citoyens qui nous a refait le cadeau macron seront les premiers à hurler avec les coyotes contre cette « essstremeee droooaate «  par qui le malheur arrive , un peu comme en Suède dont nos médias n’osent plus conter la mésaventure d’une immigration incontrôlée

    • J’attend le moment où les vrais français vont se réveiller et passer à l’action. La police de Macron a ordre de regarder, rien d’efficace.

  7. « Lobotomisé par les médias … le peuple, une nouvelle fois, a été escroqué ».
    Voilà ce qui arrive quand « le peuple » reste scotché devant les médias mainstream, il n’a finalement que ce qu’il mérite.
    Le problème, c’est que tout le monde trinque de la faute des veaux. Encore bravo !

  8. « Le gouvernement devrait craindre la colère d’un peuple qui, une nouvelle fois, une fois de trop peut-être, a été escroqué. » C’est un vœux pieux. Depuis cinquante ans ce peuple ne ressemble plus à rien. Ignorance de son passé, pire, dénonciation de ce même passé, laissant la faute à leurs parents, accusés de tous les maux. Ils se croient intelligents, ils se croient très forts. En vérité ce sont des nuls qui vont tous se faire bouffer. Et les prédateurs ne manquent pas.

  9. Lobotomisés par les médias, les Français ont voté Macron …… et Le Pen …… Comme le souhaitait Macron. Les Français ont refusé la vérité et l’effort. Ils vont …….. en baver. Et accessoirement le RN va se ramasser aux prochaines législatives comme il s’est ramassé aux régionales.

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