Les chiffres sont cruels et les faits têtus. Ainsi, la surprise du box-office de ces dernières semaines demeure Vaincre ou mourir. Le film de Vincent Mottez et Paul Mignot, produit par Le Puy du Fou, en seulement quatre semaines a déjà écoulé 288.754 tickets. Un résultat inattendu pour un film à faible budget, sans grandes stars et précédé par des critiques plus que défavorables, quand il ne s’agissait pas tout simplement d'un véritable lynchage médiatique. Seulement voilà, le public en a décidé autrement.

Et Vaincre ou mourir en arrive même à largement dominer un autre film, Tár, de Todd Field, donné pour grand favori à la prochaine cérémonie des Oscars™, avec 107.762 entrées en première semaine, contre 98.869 pour ce film pourtant porté au pinacle par la presse. Un public décidément cabochard, qui s’est montré encore plus sévère vis-à-vis de la dernière œuvre de Bernard-Henri Lévy, Slava Ukraini, que la critique avait plus que chaleureusement saluée.

D’où ce tweet rigolard de l’avocat Gilbert Collard, passé du RN à Reconquête :

Mais Bernard-Henri Lévy a l’habitude de voir ses films quitter l’affiche avant même que la colle n’ait fini de sécher. Le succès du film tourné par le duo Mottez et Mignot est une surprise, la dégringolade de celui de BHL pas vraiment.

Les précédents films de notre brillant philosophe n'ont pas affolé le box-office : 1.475 spectateurs pour Le Serment de Tobrouk (2012), 3.567 entrées pour Pershmerga (2016). En comparaison, Le Jour et la Nuit et ses 73.147 tickets vendus en 1997 peuvent faire figure de triomphe, même si la chose est à l’époque qualifiée par Les Cahiers du cinéma de « plus mauvais film français depuis 1945 ». Et le cinéaste Claude Chabrol d’ajouter, malicieux : « Là, c’est très intéressant, comme cas. C’était très mauvais. Je connais un peu Bernard-Henri Lévy parce que nous étions ensemble à l’avance sur recettes. Il est loin d’être bête. Il est intelligent et même subtil. Mais il a fait le film le plus con de l’année. Le plus grave, c’est que tout le monde le lui a dit mais il refuse de le croire. Il pense qu’il est en avance. L’auteur de L’Invasion des tomates géantes pensait peut-être qu’il était un génie, mais il ne l’a jamais dit. »

Il est vrai que les dialogues entre un Alain Delon endormi, une Arielle Dombasle évaporée et un Karl Zéro survolté font partie de ces expérimentations sensorielles qu’il faut avoir vécu au moins une fois dans sa vie. Elles sont dignes des échanges entre un professeur Tournesol et un capitaine Haddock sous acide. Delon en montgolfière : « On est vraiment mieux dans le ciel que sur terre. » Dombasle : « Je viens de croiser le prêtre du village et il avait l’air bizarre, pas comme les autres prêtres. » Zéro : « Qu’est-ce que vous voulez que ça me foute ? » Excellente question, en effet.

À croire qu’il peut encore et toujours exister un cinéma légal et un cinéma réel. En attendant, les Ukrainiens ont sûrement assez à faire avec leurs ennemis pour s’encombrer de tels amis.

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27 février 2023

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60 commentaires

  1. Bravo au clan de Villiers. Nombreux ceux qui attendent la suite. Notre droite gagne ce fameux pouvoir culturel, à quand la victoire politique !!!

  2. Il est habitué des bides. Souvenons nous de :  » Le jour et de la nuit ». Quel fiasco.

  3. Le public a parlé malgré l’acharnement des médias contre l’un et l’éloge dithyrambique pour l’autre.
    Quand au producteur du navet, je n’ai aucune estime pour ce personnage arrogant et dangereux qui veut nous entrainer dans des guerres idéologiques. Qu’il aille lui-même sur le champ de bataille mais pour se battre, pas pour fanfaronner.

  4. Quel bouffon ! Quel charlot ! Quel tocard ! Et dire que ce film a bénéficié de subventions diverses !

  5. un commentaire ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes, c’est suffisamment éloquent sans devoir en rajouter. Si ! une chose. Je ne lui pardonnerais JAMAIS son action en Libye, JAMAIS ! Pour moi c’est un traitre et rien que pour cet acte ignoble, il les mérite amplement ces tartes à la crème en plein visage. Moi c’est une paire de claque que je lui aurait envoyé (je suis poli car j’ai une autre expression plus féroce en tête )

  6. Ce zigomar c’est un peu le même tabac que B.Kouchner, ça cause, ça roule les gros bras mais ça ne débouche pas sur grand chose. Je me souviens de ce dernier, alors que j’étais moi-même dans la Corne de l’Afrique, qui avait fait débarquer sur les quais de Djibouti des milliers de sacs de riz au prix fort pour enrayer la famine des Somalis. Mais faute d’avoir prévu les transports nécessaires les sacs sont restés sur le port de longs mois et ont pourris tout naturellement. Du vent, du bidon et de l’esbrouffe, comme tous les gaucho-merdos-bobos.

  7. BHL n’est qu’un pseudo philosophe de la gauche caviar financé sur les deniers publics par des amis bien placés ,un donneur de leçons incapable de quitter la scène alors que les années s’écoulent et qu’il s’écoule à leur suite ,un bien triste spectacle ,c’est pathétique !

  8. Comme c’est vous qui le dites : « Mais Bernard-Henri Lévy a l’habitude de voir ses films quitter l’affiche avant même que la colle n’ait fini de sécher. » je me permets de le répéter parceque certaines intelligences y compris des intelligences subtiles, sont parfois lourdement handicapée par un excès d’orgueil qui ne leur permet pas de se remettre en question, et des gugus de cet acabit là, nous en avons de brillants exemples, vous leur dites mais ils ne vous entendent pas, persuadés qu’ils sont que ce sont les autres qui  » n’y comprennent rien » !

  9. BHL n’est plus qu’un zombie intellectuel. Un gueulard extrémiste dont tout le monde se désintéresse.
    Macron se sert de lui comme supporter survivant des gauchistes bobos dont il perd les voix peu à peu … Mais SVP, M Gauthier, et si BV ignorait définitivement ce pantin ridicule et triste ?!

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