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Cet article a été publié le 27/02/2023.

Cette année, le film Vaincre ou mourir, produit par Le Puy du Fou, a connu un beau succès... contre toute attente ! En revanche, Slava Ukraini, le dernier film de BHL, fut un bide. Là aussi, contre toute attente !

Les chiffres sont cruels et les faits têtus. Ainsi, la surprise du box-office de ces dernières semaines demeure Vaincre ou mourir. Le film de Vincent Mottez et Paul Mignot, produit par Le Puy du Fou, en seulement quatre semaines a déjà écoulé 288.754 tickets. Un résultat inattendu pour un film à faible budget, sans grandes stars et précédé par des critiques plus que défavorables, quand il ne s’agissait pas tout simplement d'un véritable lynchage médiatique. Seulement voilà, le public en a décidé autrement.

Et Vaincre ou mourir en arrive même à largement dominer un autre film, Tár, de Todd Field, donné pour grand favori à la prochaine cérémonie des Oscars™, avec 107.762 entrées en première semaine, contre 98.869 pour ce film pourtant porté au pinacle par la presse. Un public décidément cabochard, qui s’est montré encore plus sévère vis-à-vis de la dernière œuvre de Bernard-Henri Lévy, Slava Ukraini, que la critique avait plus que chaleureusement saluée.

D’où ce tweet rigolard de l’avocat Gilbert Collard, passé du RN à Reconquête :

Mais Bernard-Henri Lévy a l’habitude de voir ses films quitter l’affiche avant même que la colle n’ait fini de sécher. Le succès du film tourné par le duo Mottez et Mignot est une surprise, la dégringolade de celui de BHL pas vraiment.

Les précédents films de notre brillant philosophe n'ont pas affolé le box-office : 1.475 spectateurs pour Le Serment de Tobrouk (2012), 3.567 entrées pour Pershmerga (2016). En comparaison, Le Jour et la Nuit et ses 73.147 tickets vendus en 1997 peuvent faire figure de triomphe, même si la chose est à l’époque qualifiée par Les Cahiers du cinéma de « plus mauvais film français depuis 1945 ». Et le cinéaste Claude Chabrol d’ajouter, malicieux : « Là, c’est très intéressant, comme cas. C’était très mauvais. Je connais un peu Bernard-Henri Lévy parce que nous étions ensemble à l’avance sur recettes. Il est loin d’être bête. Il est intelligent et même subtil. Mais il a fait le film le plus con de l’année. Le plus grave, c’est que tout le monde le lui a dit mais il refuse de le croire. Il pense qu’il est en avance. L’auteur de L’Invasion des tomates géantes pensait peut-être qu’il était un génie, mais il ne l’a jamais dit. »

Il est vrai que les dialogues entre un Alain Delon endormi, une Arielle Dombasle évaporée et un Karl Zéro survolté font partie de ces expérimentations sensorielles qu’il faut avoir vécu au moins une fois dans sa vie. Elles sont dignes des échanges entre un professeur Tournesol et un capitaine Haddock sous acide. Delon en montgolfière : « On est vraiment mieux dans le ciel que sur terre. » Dombasle : « Je viens de croiser le prêtre du village et il avait l’air bizarre, pas comme les autres prêtres. » Zéro : « Qu’est-ce que vous voulez que ça me foute ? » Excellente question, en effet.

À croire qu’il peut encore et toujours exister un cinéma légal et un cinéma réel. En attendant, les Ukrainiens ont sûrement assez à faire avec leurs ennemis pour s’encombrer de tels amis.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:20.

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27 février 2020 à 12:30

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60 commentaires

  1. Bravo au clan de Villiers. Nombreux ceux qui attendent la suite. Notre droite gagne ce fameux pouvoir culturel, à quand la victoire politique !!!

  2. Il est habitué des bides. Souvenons nous de :  » Le jour et de la nuit ». Quel fiasco.

  3. Le public a parlé malgré l’acharnement des médias contre l’un et l’éloge dithyrambique pour l’autre.
    Quand au producteur du navet, je n’ai aucune estime pour ce personnage arrogant et dangereux qui veut nous entrainer dans des guerres idéologiques. Qu’il aille lui-même sur le champ de bataille mais pour se battre, pas pour fanfaronner.

  4. Quel bouffon ! Quel charlot ! Quel tocard ! Et dire que ce film a bénéficié de subventions diverses !

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