Grâce à la méthode Coué se profile une femme providentielle : Ségolène Royal. « À la place d'Emmanuel Macron, la France irait mieux », a-t-elle déclaré à L'Express. « Irait moins mal » eût été plus approprié mais ne chipotons pas, la méthode fonctionne quel que soit le sens par lequel l'auto-persuasion s'exprime. Un peu, beaucoup ou énormément mieux ? Rendez-vous en 2022 et les cinq années suivantes pour le savoir, car la rumeur enfle et prospère : l'ex-perdante de 2007 pourrait... si les vents sont favorables, si les sondages, si ma tante, si Dieu le veut. Elle pourrait être... hum, hum, en 2022. Oui. Le mot n'est pas encore vraiment lâché, d'où cette aménagement linguistique qui tente de rendre compte des allusions à demi-feutrées de l'intéressée, mais il faut se rendre à l'évidence, elle pourrait l'être. Et faire mieux. L'objectif est modeste.

Dans cette perspective dont nous tairons le nom, l'éventuelle postulante à la fonction hum hum s'est déjà entourée d'une garde rapprochée, selon L'Express. Trois sbires chargés de veiller jour et nuit sur le joyau au cas où celui-ci serait pris d'une folle envie de se rendre à BFM TV pour avouer la terrible vérité : « Candidate à l'élection présidentielle je suis. » Coup de tonnerre dans le ciel de France : elle l'est. Et va faire mieux.

À cette certitude d'être en capacité de faire passer la France du pire au moins pire, l'interviewée ajoute en toute lucidité que « cela peut paraître prétentieux de le dire, mais c'est vrai ». Qui en douterait ? Qui n'a pas rêvé de voir, dans les rues, 80.000 manifestants contre la réforme des retraites plutôt que 81.000 ? 12.500 gilets jaunes au lieu de 12.000 ? Quatre éborgnés plutôt que cinq ? L'association Désirs de France compterait déjà 4.000 inscrits qui tous croient en mieux. La machine est en marche, une stratégie se dessine : « Si j'avais eu Facebook en 2007, j'aurais été élue. J'aurais eu une capacité de riposte beaucoup plus rapide », oubliant par là que - à moins d'un décalage temporel ahurissant - si elle avait eu Facebook, Nicolas Sarkozy l'eût eu aussi.

S'imaginant peut-être que les réseaux sociaux n'ont été inventés qu'à son seul usage, la candidate semble entrevoir une campagne au cours de laquelle ses concurrents communiqueront avec les internautes à l'aide d'une ardoise et d'une craie. Une supériorité technologique qui laisse présager une victoire écrasante. Tant de signes avant-coureurs de réussite indiquent, en revanche, que Ségolène Royal ne va pas mieux.

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27 février 2020 à 11:14

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