Les récents propos d’Éric Zemmour concernant les enfants handicapés ont suscité une forte polémique. En se déclarant favorable aux « établissements spécialisés » et en dénonçant « l’obsession de l’inclusion », il s'est notamment attiré l’ire de Sophie Cluzel, qui y a vu « une gifle pour les personnes handicapées » et déclaré, sur France Info : « [Il] prône la haine de l'autre en permanence, l’exclusion. Il a eu d'abord des propos indignes sur les femmes, puis sur les homosexuels, maintenant, c'est sur les enfants handicapés. Qu'est-ce que ça va être après ? »

Des propos politiques faciles, loin des réalités. En tant que médecin scolaire de l’Éducation nationale chargé de la mise en place des aménagements de ces enfants à l’école, je peux dire que la question du handicap et de l’école est compliquée. D’abord parce qu’il y a handicap et handicap… Attention au piège du pathos dans les médias : ne pas oublier que le handicap est coté de 1 à 100 %. Entre un enfant en fauteuil roulant à handicap à 80 % et l'enfant avec des troubles d'apprentissage dont le handicap est à 20/25 %, c'est le jour et la nuit… au point que, pour ces derniers, on parle de handicap invisible !

Le vrai et principal problème, c'est le handicap psychiatrique et/ou intellectuel sévère, car sous couvert de générosité appelée « inclusion », le but recherché a été d'économiser le budget des établissements spécialisés où étaient scolarisés ces enfants. La loi de 2005 (Sarkozy) a donc obligé la scolarisation de ces enfants lourdement handicapés dans les établissements ordinaires de proximité… ce qui n'est une bonne chose ni pour eux ni pour les autres. Tout n'est pas à jeter dans le dispositif, mais il faut trier.

Les professeurs des écoles ne sont pas ou sont mal formés sur le handicap. Comme toutes les infirmières ne sont pas capables d'être infirmières de réanimation, tous les professeurs des écoles ne sont pas des professeurs spécialisés dans le handicap. Mais les établissements et professeurs spécialisés coûtent cher. L’inclusion en école ordinaire est en fait une solution par défaut pour le handicap sévère.

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15 janvier 2022 à 19:15

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56 commentaires

  1. J’ai fait un rêve : que l’état décide de dépenser (toujours avec l’argent du con-tribuable bien sûr) 5 000 € par mois pour le bien être de chaque enfant handicapé français … N’est-ce pas ce que nous offrons aux immigrés mineurs non accompagnés, qui eux, ne sont pas handicapés mais représentent, selon certains, une richesse pour la France ?
    Ben voyons, un peu de logique et d’équité ….

  2. Je suis effarée par la malhonnêteté intellectuelle de la majorité de nos élus et de la ministre Cluzel : que ne ferment-ils pas (ou n’ont-ils pas fermé) les IMP , les IMPRO, …, si tous les enfants handicapés « méritent » de fréquenter l’école traditionnelle ?
    Je pense comme ZEMMOUR que chaque enfant handicapé mérite qu’on lui offre la solution la mieux adaptée à son épanouissement malgré son handicap, non ?
    Quand même, David Lisnard, président de l’AMF, a tenu des propos honnêtes et cohérents.

  3. Ce médecin qui s’est exprimé dans l’anonymat a raison. L’inclusion  »à tout prix » rend pas service à l’étudiant handicappé ni aux autres qui l’entourrent car sa condition devient un frein à l’apprentissage des connaissances des autres. L’enseignant néglige cette majorité car il doit dévouer beaucoup plus de temps à l’étudiant handicappé.

  4. Madame le ministre du handicap ferait mieux de fermer sa bouche pour ne pas dire autre chose au lieu d’insulter Monsieur Zemmour qui a raison une fois de plus. Tout ça pour économiser car les structures pour handicap coûtent très cher. C’est mieux de mettre cela sur des enseignants non formés pour ça, et ça ne coûte rien. Les emmerdes, c’est pour les autre.

  5. Tels des robots, la gauche bien pensante, détentrice du bien s’offusque des propos de Zemmour! Cris d’offraies en concert! Cela les dessert encore une fois montrant leur idéologie à la place de la connaissance de la réalité: ces inclusions dans le cursus normal ne font que masquer au nom des grands principes l’absence de prise en charge réelle adaptée à ces enfants.

  6. Donc une fois de plus E. Zemmour aborde bien le problème contrairement à ce qu’essaient de faire croire ses détracteurs.
    Combien de pétitions voit-on passer de parents qui, du jour au lendemain, voient le contrat de l’AVS de leur enfant supprimé.

  7. Tous ces gens au langage « bien pensant » sont devenus totalement idiots voire dangereux! Aucun enseignant ne vois de gaité de coeur un handicapé lourd arriver dans sa classe! C’est un énorme problème pour lui…Et qu’on le veuille ou non, ça perturbe tout…C’est malheureux, mais c’est ainsi et ces jeunes malheureux sont surement plus à l’aise dans des structures adaptées….Ce n’est pas pour autant qu’on les rejette. C’est pareil dans les hôpitaux : on crée des services spécialisés…

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