Un cabinet de conseil a été payé 425.000 euros par l’État pour un travail « pas au niveau » sur la petite enfance

Lors de son meeting à La Défense Arena, samedi 2 avril, Emmanuel Macron s'est félicité du travail accompli sur les « 1.000 premiers jours de l'enfant ». L'occasion, pour le célèbre neuropsychiatre Boris Cyrulnik, président de la commission de 18 experts spécialistes de la petite enfance lancée par le président de la République, en septembre 2019, de découvrir qu'il n'était pas le seul à avoir planché sur le sujet, rapporte L'Obs.

La semaine dernière, la commission a appris que l'Élysée avait aussi fait appel à un... cabinet de conseil, le cabinet Roland Berger. Jusqu'à la révélation de l'intervention de ce cabinet de conseil, les dix-huit experts mandatés par l'Élysée ignoraient tout de ce travail parallèle. L'affaire tombe mal alors que le gouvernement se débat dans le scandale McKinsey.

Boris Cyrulnik déplore « beaucoup d’argent perdu »

L'équipe de Boris Cyrulnik a également appris que la prestation du cabinet de conseil avait été facturée 425.565,60 euros, pour un résultat mitigé. La Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) a, en effet, déploré des prestations « pas au niveau », ajoutant que « la valeur ajoutée sur le scénario de chiffrage [n’était] pas à la hauteur d’un cabinet de stratégie ».

L'équipe de Boris Cyrulnik a eu, quant à elle, beaucoup de mal à se faire rembourser les frais occasionnés par leur mission. Le neuropsychiatre a ainsi fait part de son désarroi : « Je suis un peu vexé car le moindre défraiement a relevé pour nous de la gageure ! J’ai sollicité des Anglais très pointus et la honte m’a saisi quand je les ai vus payer leur déjeuner à la cantine du ministère. » Isabelle Filliozat, psychothérapeute et vice-présidente de la commission, partage le même constat : « Outre la désagréable impression d’avoir été doublés, nous avons été maltraités. Les deux consœurs étrangères de notre équipe, une Québecoise et une Norvégienne, ont dû faire l’aumône pour obtenir le remboursement de leurs déplacements. Et quand il a été question de traduire notre rapport, le ministère nous a fait savoir qu’il n’existait pas de fonds disponibles. À croire que le consulting avait tout siphonné ! »

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