UE : ce projet de révision des traités pour finir d’écraser les nations

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Le 22 novembre, le Parlement européen a adopté une résolution « tendant à la révision des traités ». Cela s’est fait dans une relative indifférence : le monde avait les yeux tournés vers Gaza, la France vers Crépol. L’intitulé lui-même, rébarbatif, semblait indiquer un énième ajustement bureaucratique.

Or, il n’en est rien. Il s’agit de « remodeler l’Union », au prétexte de la guerre en Ukraine et des défis auxquels sont confrontés les Etats membres alors que l’Union européenne est appelée à s’élargir toujours plus. Élargissons donc aussi ses compétences dans les domaines de l’environnement, de la santé publique, de l’éducation, du commerce, de la défense, de la lutte contre les discrimination !

Cette résolution, explique le député européen RN Jean-Paul Garraud à BV, « venait d’eurodéputés des groupes Renaissance, de la gauche, des Verts, du centre droit (PPE) et des socialistes ». Elle était soutenue par la Commission européenne et sa présidente, Ursula von der Leyen. Et, bien sûr, Emmanuel Macron. Leur but ? « Réduire les États à des entités condamnées à obéir sans réagir », analyse M. Garraud, en réaffirmant « la primauté du droit de l’UE sur celui des États ».

Bientôt un président de l'Union européenne ?

Signe que l’Union européenne avance ses pions, la résolution évoque l’idée d’un « président de l’Union européenne ». La Commission européenne deviendrait alors « l’exécutif européen ». Autrement dit, « les technocrates bruxellois, bien aidés par ces eurodéputés hors-sol et sans attache, continue J.-P. Garraud, souhaitent mettre fin à nos nations afin de créer un grand ensemble européen où seul le marché importe. Ils comptent sur le profit économique pour unir les Européens, faisant fi des nombreuses différences qui les séparent pourtant : culturelles, linguistiques, etc. Cela va bien au-delà du fédéralisme, c'est de l’impérialisme. »

Pour asseoir cet impérialisme, il est nécessaire de désamorcer par avance les blocages que peuvent faire certains pays, empêcheurs de tourner en rond. La résolution demande d'abolir la nécessité de l’unanimité pour un certain nombre de décisions. Le Parlement européen « réclame le renforcement de la capacité d’action de l’Union, en augmentant considérablement le nombre de domaines dans lesquels les actions sont décidées par un vote à la majorité qualifiée ». C’était, figurez-vous, un vœu qu’exprimait Emmanuel Macron en mai 2022 - qui sait si, ayant tout raté en France, il ne se voit pas en premier président de l’Union européenne, avec des États aux ordres ?

Marine Le Pen, dès le lendemain du vote, a résumé la situation sur France Info : le rapport à l’origine de la résolution « dépouille en réalité les nations de l'intégralité quasiment de leur souveraineté ». Soupçonneuse, France Info s’est penchée sur la question et a bien été obligée de l’admettre : s’il faut faire la part de l’interprétation dans l’analyse de Marine Le Pen, il y a aussi du vrai. Ce n’est pas de l’ordre du fantasme.

Un grand plan de déconstruction de l'Europe 

Cette captation de souveraineté se fait évidemment - les Tartuffes ! - en réaffirmant les « valeurs démocratiques » que devraient promouvoir aussi bien l’éducation que la « politique commerciale commune ». Et le genre, donc ? On ne parlera plus d’instaurer « l’égalité entre les hommes et les femmes » mais « l’égalité de genre ». Cela renvoie, dit le Conseil de l’Europe, « à des notions plus larges d’égalité en relation à l’identité de genre (les attentes et normes sociales associées à ce qui est masculin et féminin) et à l’orientation sexuelle ».

Pour Jean-Paul Garraud, se révèle par ces injonctions « une vraie volonté de ces gens de tout déconstruire, de faire disparaître nos repères, dont le genre fait partie, afin de nous noyer tous dans cette grande masse qu’est l’économie de marché ». Ce primat du marché régit aussi l'immigration, fût-ce contre les peuples : selon la résolution, l'UE vise à assurer par sa politique migratoire « la capacité à répondre aux besoins de main-d’œuvre du marché unique pour soutenir la situation économique des États membres ». Quand on vous dit que c'est pour votre bien !

Contre cette volonté d’asservir les États par la technocratie et des valeurs qui ne sont pas celles de l’Europe, se sont élevés les groupes Identité et Démocratie (auquel appartiennent les eurodéputés RN), celui des Réformistes et Conservateurs européens (ECR), les élus du Fidesz hongrois. La résolution l’a emporté à une courte majorité : 291 voix pour, 274 contre et 44 abstentions.

Et maintenant ? Rien n’est joué pour autant. Jean-Paul Garraud nous donne rendez-vous aux européennes 2024 : « Si ce texte est grave par le fond et la volonté folle de ses auteurs, il n’en reste pas moins une résolution sans application. Rien n’est donc encore fait, conclut-il, et l’élection en juin prochain d’une majorité patriote au Parlement européen doit absolument bloquer cela. » Disons clairement à l'Union européenne notre avis sur ces questions... tant qu'on en a encore le droit.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

45 commentaires

  1. Bientôt un président de l’Union européenne ? !! J’en connais un qui doit déjà être dans les starting-blocks, prêt à emporter « le gros lot ». Vous voyez de qui je veux parler ? Non ?
    Et puisqu’il s’git de réformer les traités européens, en Juin prochain et comme les sondages nous l’annoncent, une majorité de « vraie » droite » va émerger et là il sera grand temps de réviser tout ce que nous avons perdu de souveraineté.

  2. FREXIT d’abord ! FREXIT d’accord ! ou, comme disait ma grand-mère : »Mieux vaut un petit chez-soi qu’un grand chez-les-autres ! »

  3. Au secours !!! Revoilà Giscard !!!
    Il faut absolument que nous allions tous voter groupés aux élections européennes… l’affaire est très grave…

  4. Le rêve de notre clown va se réaliser « Président de l’UE » il n’ai même pas capable de diriger la France.

    • Pas du tout ! Du train où vont les choses le Président de l’UE ce sera Zelensky ! Bien plus fort que Macron !

  5. Cette Résolution signe la fin de la souveraineté nationale. Cette dérive est d’autant plus dangereuse qu’elle permettra à l’Europe et donc à l’Allemagne de bénéficier de notre arme de dissuasion Nucléaire et de notre place au Conseil de Sécurité. Ce qui est contraire aux accords obtenus au sortir de la 2° Guerre-Mondiale. En juin prochain, il faut se mobiliser pour que tous ces traîtres à notre souveraineté soient exclus.

  6. Seul un grand élan patriote aux élections européennes peut nous sauver des méfaits de cette clique . Un jour on va
    nous interdire de prononcer le mot « français »

  7. Voilà bientôt 10 ans que je l’affirme, E. Macron n’a qu’un objectif : devenir le premier président de l’Union Européenne.

  8. Merci de dénoncer ce véritable coup d’état de l’Europe contre les nations comme le dénonce si bien Florian Philippot.
    Ce coup d’état est soigneusement caché par les médias mainstream.
    Il ne tient qu’à nous d’y mettre un coup d’arrêt…

  9. Les destructeurs des nations européennes vont a marche forcée avant les élections européennes qui s’annoncent, pour eux, peu favorable. Les pays, les parlements seront-ils consultés ? Sûrement pas ! La grande Allemagne d’Hitler est entrain de se former sous nos yeux et personne ne dit rien !

  10. Ce n’est pas nouveau ;Giscard rêvait d’être président de l’Europe… Si il y avait un président de l’UE, il aurait la même nuisance que l’actuelle présidente de la Commission Européenne.

  11. STOP ! le con-tribuable spolié finance suffisamment de parasites … D’autant plus que cette caste de politicards n’est pas au service de ce con-tribuable, mais oeuvre plutôt pour nuire, pour spolier et pour museler ces vaches à lait qui les financent grassement.

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